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Bénin : Union fait la Nation ou le tous contre Yayi

Publié le jeudi 4 février 2010 à 01h02min

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Si son petit voisin le Togo s’apprête à élire son président le 28 février prochain, le Bénin, lui, n’en est pas encore là. Il faudra encore patienter une année avant de se choisir un président. Mais ce n’est pas pour autant que le front politique est calme dans l’ex-Dahomey.

Dans un pays réputé pour l‘ancrage de sa démocratie et la hauteur d’esprit de ses leaders politiques, tout se fait de façon policée et selon les règles d’un Etat de droit. C’est ce qui a permis les alternances au sommet ces dernières années sans heurts, au terme de scrutins acceptables. Ainsi, après des années de révolution marxisant, Mathieu Kérékou céda son fauteuil à Nicéphore Dieudonné Soglo avant de le reprendre 5 ans plus tard.

Depuis mars 2006, Boni Thomas Yayi a été élu par les Béninois. Parvenu à la tête de l’Etat sans formation politique, le président Yayi est aujourd’hui soutenu par les Forces Cauri pour un Bénin émergent (FCBE) et l’Union pour la majorité présidentielle(UMPP). Mais il faut dire qu’il exhale toujours ce parfum « d’intrus » politique qui est venu coiffer au poteau de vieux briscards du marigot béninois tels Adrien Hougbedji, Bruno Amoussou... A l’évidence, certains tiennent à prendre leur revanche même s’ils ne le professent pas pour le moment ; du moins pas urbi et orbi mais de façon subtile.

C’est sans doute la lecture qu’il faut faire du jamboree politique de la Coalition « Union fait la Nation » (UN) qui s’est déroulé les 30 et 31 janvier 2010 dans la Salle des Sports de Kouhounou à Cotonou. Certes, ce fut une convention qui a regroupé 500 délégués dont des leaders du microcosme tels Nicéphore Soglo, son fils Lahady, Bruno Amoussou, Idji Kolawolé... laquelle convention a campé les statuts, la charte et le projet de société du nouveau-né. Surtout le mode de désignation du candidat unique de l’UN.

En ligne de mire donc, la présidentielle de 2011 et la problématique suivante : comment manœuvrer pour déloger, par la voie des urnes, Boni Yayi du palais de la Marina ? Car « si un grand parti vient de prendre son envol », comme le laissera entendre Bruno Amoussou, le président de UN, personne n’est dupe : ces partis de l’opposition qui se sont regroupés n’ont qu’un seul objectif qu’on peut résumer par la formule « Tous contre Yayi ! ».

Mais entre projeter de battre un président au pouvoir et y parvenir effectivement, il y a un écart abyssal qu’il faut combler par des actes et une méthode. Il faut d’ailleurs saluer le consensus qui a été retenu comme mode de désignation du candidat unique au lieu des primaires. Un mode de choix qui fait l’affaire d’Adrien Houngbedji, candidat malheureux à la dernière présidentielle, car si c’était les primaires qui devraient être appliquées, Lahady Soglo l’aurait emporté, semble-t-il.

A l’UN de faire durer cette unité jusqu’à la date du vote, car si les intentions originelles de UN sont de présenter un champion unique, le temps qui reste est long et les appétits grandirait au fur et à mesure qu’on approchera de l’échéance. Déjà, d’aucuns voient en l’actuel président de la BOAD Abdoulaye Bio Tchané, un présidentiable, même si ses partisans autoproclamés étaient aux côtés de ceux de UN lors de la convention.

La « marche vers la terre promise », comme l’a dit Nicéphore Soglo, a démarré, à moins que Yayi en 2011 ne la réduise en marche vers la désillusion. Son bilan étant loin d’être négatif, les Béninois pourraient opter pour la continuité.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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