Coulibaly serait coupable de crachat sur l’arbitre Claude Djaoupé Kokou lors du match du 20 juin dernier au stade des Martyrs de Kinshasa. Si la sanction sur les cartons, il n’y a pas matière à polémique, celle de la suspension sur Coulibaly est sujette à de nombreuses réserves. En effet, il y a absence de preuves tangibles sur l’acte de Coulibaly. Si les images vidéo montrent que Coulibaly a côtoyé M. Kokou, en revanche celles montrant Coulibaly en train de cracher sur lui sont inexistantes. Il n’y a pas non plus une personne pouvant apporter un témoignage sur l’affaire. Alors au regard de quoi la FIFA se fonde pour sanctionner si lourdement le joueur des Etalons ?

Doit-on se fier aux simples déclarations de l’arbitre pour prendre des sanctions punitives ? Si tel est le cas, c’est dire que tout ce qu’un arbitre dit d’un joueur est parole d’Evangile. Le commissaire du match n’a pas été en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations de M. Kokou Djaoupé Claude. Nous ne sommes pas dans les secrets des dieux pour savoir ce qui s’est réellement passé entre Coulibaly et l’arbitre Kokou. Dans tous les cas tout accusé bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à ce que l’accusation soit avérée. Malheureusement, ce n’est pas le cas, ni d’images coupables, ni de témoins. La FIFA ne fait-elle pas preuve de légèreté dans une sanction aussi lourde à l’égard de Coulibaly ?

En dehors de tout subjectivisme, nous pensons que même si peine il devrait y en avoir, ce n’est pas la sanction prise. Les rapports de force entre un arbitre et un joueur sont inégaux. Est-ce pour autant qu’il faut accorder un blanc-seing à toute déclaration d’un arbitre sur un joueur ? Nous pensons que non sinon ; ne court-on pas vers des abus de la part des arbitres ? La FBF a fait appel de la sanction auprès de la commission de recours de la FIFA.

A défaut de son annulation, la FBF demande un allègement considérable, sinon la carrière du jeune Etalon prendrait un sérieux coup. Coulibaly est suspendu de tous matchs nationaux et internationaux, même amicaux. Ce que nous ne comprenons pas, c’est l’empressement de la FIFA à statuer sur les cartons des Etalons et l’accusation de l’arbitre alors que dans le même temps, la FBF a déposé une plainte sur l’arbitrage honteux du 20 juin qui dort toujours dans les tiroirs de la Commission chargée des arbitres. Là, les images vidéo sur l’arbitrage sont des preuves.

La FBF attend donc l’examen de sa requête. Perdre un match à cause d’un arbitrage scandaleux en plus des amendes et des suspensions, le ciel n’est pas loin de tomber sur les Etalons. Mais les Etalons ne doivent pas se laisser abattre par ces épreuves difficiles. Le défi du Caire ou d’Allemagne 2006 doit être relevé.

Barthélemy KABORE