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FRONTIERE BURKINA-MALI : Finies les barrières, place aux passerelles

Publié le lundi 1er février 2010 à 00h20min

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La dernière borne de démarcation de la frontière Burkina–Mali a été posée le 29 janvier 2010 à Hèrémakono, village malien situé à 6 km de Kologo, 51 de Orodara et 126 de Bobo Dioulasso. La cérémonie, co-organisée par les deux pays, a permis aux ministres Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et son homologue malien, le général Kafougouna Koné, de procéder à l’acte historique qui marque la matérialisation totale de cette frontière commune longue de 1303 km.

Jeudi 29 janvier 2010. Jour de joie, de gloire mais aussi et surtout un jour mémorable pour le Burkina et le Mali. Les 1303 km de frontière qui séparent ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest ne devraient plus connaître de litige. Le processus de délimitation de cette frontière commune enclenché en 1990 suite au verdict de la Cour internationale de justice le 22 décembre 1986, est arrivé à son terme le 29 janvier 2010 par la pose symbolique de la dernière borne.

En procédant à la coulée du dernier béton du bornage, qui marque la démarcation totale de cette frontière commune avec 1071 bornes, le ministre Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et son homologue malien, le général Kafougouna Koné se sont voulus rassurants. "Le bornage de la frontière entre le Burkina et le Mali n’est nullement destiné à séparer les deux peuples qui, du reste, n’ont jamais fait mystère des liens indubitables qui les unissent. Cette opération vise deux objectifs. Il s’agit tout d’abord de garantir la paix, la sécurité et la cœxistence harmonieuse entre les populations vivant dans les zones frontalières à travers une souveraineté nationale. Nos populations sauront désormais à quel pays se référer pour les formalités administratives nécessaires à leur vécu quotidien. Le deuxième objectif est de renforcer la coopération administrative transfrontalière", a relevé le ministre burkinabè. Et son homologue malien d’ajouter que "les bornes ne doivent pas être perçues comme une barrière entre les populations frontalières mais plutôt un espace propice à la complémentarité, à la coopération et au développement pour le bénéfice des populations vivant dans les zones frontalières.

Le bornage permettra de renforcer la coopération des deux pays dans les domaines aussi importants que la gestion partagée des ressources naturelles ; le règlement des conflits liés aux pratiques de l’agriculture et l’élevage dans les zones frontières ; le règlement des litiges résultant de la mobilité transfrontalière des populations vivant de part et d’autre de la frontière, etc. Aussi ont-ils exprimé leur reconnaissance à la coopération allemande à travers la GTZ qui a accompagné les deux pays dans les travaux de bornage des 400 derniers km. La matérialisation totale de la frontière Burkina-Mali, qui est une première en Afrique, est l’aboutissement de 20 ans de communion et d’efforts soutenus des deux Etats. Elle est donc historique et utile pour les générations présentes et futures, car elle apporte non seulement définitivement la paix aux peuples burkinabè et malien, renforce les relations séculaires et la coopération transfrontalière, mais aussi et surtout permet d’entonner le refrain du genre : "Adieu les barrières, bienvenue aux passerelles".


Communiqué final

Suite à la fin des travaux de bornage de leur frontière commune, le Burkina et le Mali ont organisé une cérémonie officielle de pose de la dernière borne frontière le 29 janvier 2010, à Hèrémakono, localité située au Mali à la frontière des deux pays. La délégation malienne était conduite par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. La délégation burkinabè était conduite par Monsieur Clément Pengdwendé Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. La cérémonie a connu la présence de Leurs Excellences Messieurs les ambassadeurs de la République Fédérale d’Allemagne à Bamako et à Ouagadougou ; Leurs Excellences Messieurs les ambassadeurs du Burkina au Mali et du Mali au Burkina ; des représentants de l’Union africaine ; des élus nationaux des deux pays ; des invités de certains pays africains, conviés par l’Union africaine ; des autorités et des élus locaux frontaliers des deux pays.

Dans leur discours prononcé à cette occasion, les deux ministres ont rappelé et réaffirmé l’excellence des relations de fraternité, d’amitié et de coopération qui unissent les deux pays et les deux peuples frères. Ils ont ensuite salué cette heureuse initiative des responsables au plus haut niveau du Burkina et du Mali de délimiter et de démarquer leur frontière commune en vue d’assurer la paix, la sécurité et les relations de bon voisinage qui existent entre les deux pays. Appréciant l’exécution des travaux de bornage, les ministres se sont réjouis du climat fraternel et convivial qui a prévalu au sein de la Commission technique mixte de bornage de la frontière Burkina-Mali. Ils ont, de ce fait, adressé leurs félicitations sincères aux membres et aux personnes ressources de ladite Commission pour leur abnégation au travail et leur dévouement exemplaire.

Les deux chefs de délégation ont saisi cette occasion pour traduire leurs sentiments de profonde gratitude à l’Union africaine et particulièrement à la coopération allemande pour son appui financier qui a permis d’achever dans de bonnes conditions les 400 derniers kilomètres de frontière. Les deux ministres ont enfin procédé à la construction de la dernière borne frontière consacrant ainsi la fin des travaux de bornage de la frontière entre le Burkina et le Mali. A la fin de la cérémonie, les parties ont encouragé la coopération administrative transfrontalière qui existe déjà si heureusement entre les deux pays et lancé un vibrant appel aux autorités locales à œuvrer au raffermissement des relations de bon voisinage et de coexistence pacifique entre les populations frontalières.

Fait à Hèrémakono le 29 janvier 2010

Pour le Burkina Faso Clément P. SAWADOGO

Pour le Mali Général Kafougouna KONE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2010 à 09:15, par Kaparo En réponse à : FRONTIERE BURKINA-MALI : Finies les barrières, place aux passerelles

    j’ai lu le texte, mais je vous demande de rectifier la date parce que le 29 janvier ce n’était pas jeudi. C’était plutôt vendredi.

    • Le 1er février 2010 à 10:12, par Toumba En réponse à : FRONTIERE BURKINA-MALI : Finies les barrières, place aux passerelles

      c’est une bonne chose que de pouvoir passer la voie du droit et non par celle des armes pour règler les différends qui nous opposent. Nous osons espérer que cela marquera une bonne fois pour toute la cohabitation des populations des deux pays. N’oublions pas que ces frontières ne sont que des lignes imaginaires créées de toutes pièces par les nations colonisatrices ; et ça nos vaillantes populations ne le savent pas. Donc ils ne doivent en souffrir. Permettez leur la possibilité de vivre ensemble, comme cela a toujours été dans leur façon de concevoir la vie.

    • Le 1er février 2010 à 17:51 En réponse à : FRONTIERE BURKINA-MALI : Finies les barrières, place aux passerelles

      j’avais aussi des remarques sur ce texte du reste interessant mais ce n’est pas signé. Ou peut etre que je n’ai pa vu la signature

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