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Report du vote des Burkinabè de l’étranger : "Loin de nous, tout calcul politicien", affirme Clément Sawadogo

Publié le mercredi 27 janvier 2010 à 00h48min

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Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Sawadogo était face à la presse, hier 26 janvier à Ouagadougou, pour parler des amendement, apportés au code électoral, modifié lundi soir à l’Assemblée nationale. Ces modifications portent sur l’identification de l’électeur, le vote des Burkinabè à l’étranger, et le parrainage des candidats à l’élection présidentielle.

L’Assemblée nationale burkinabè a adopté le 25 janvier, une loi portant modification du code électoral par 83 voix pour 9 abstentions et 0 voix contre. A la conférence de presse tenue hier 26 janvier 2010 et consacrée à la question, le ministre en charge de l’Administration territoriale, Clément Sawadogo, s’est réjoui qu’un consensus se soit dégagé de la représentation nationale afin de doter le Burkina Faso, d’un dispositif électoral plus fiable et pérenne.

Le premier amendement majeur porte sur l’identification de l’électeur et selon Clément Sawadogo, la loi qui vient d’être adoptée a retenu des pièces dont la fiabilité ne fait l’ombre d’aucun doute pour identifier l’électeur : la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB), le passeport et la Carte d’identité militaire.

A en croire le ministre, des actions sont en cours au niveau de l’Office national d’identification (ONI) et du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) afin de permettre au maximum de Burkinabè de posséder les pièces avant la présidentielle de 2010.

"Le choix du gouvernement est le fruit d’une réflexion ayant abouti au choix du modèle le plus adapté au contexte de notre pays. Contrairement à ceux qui demandent une Carte électorale biométrique uniquement dans le modèle de certains pays en crise, nous avons choisi de faire d’une pierre, deux coups : doter nos citoyens d’une pièce d’identité civile et disposer d’une carte électorale numérisée", a laissé entendre le MATD.

De nombreux obstacles

Sur le vote des Burkinabè de l’étranger, le ministre Sawadogo a relevé que des obstacles d’ordre juridique, organisationnel, politique et accessoirement, d’ordre financier se sont révélés à la mise en œuvre de cette disposition. "Sur le plan juridique, l’une des difficultés porte sur le libellé de loi qui indique que les élections doivent être organisées dans les ambassades et consulats généraux. Si le cadre spécial des chancelleries doit être considéré comme site des bureaux des vote, il est évident que cela n’est pas possible.

Si par extension, on prend en compte la ville siège de l’ambassade, on pénalise les Burkinabè souvent plus nombreux dans d’autres villes ou pays de la juridiction", a expliqué Clément Sawadogo. Pour le ministre, le deuxième problème juridique, c’est l’usage de la carte consulaire. Car le principe de la fiabilisation de la liste électorale par le fichier de l’ONI ne peut pas fonctionner, cette carte n’étant arrimée à aucun dispositif de l’ONI.

Au niveau organisationnel, l’immatriculation des Burkinabè dans les représentations diplomatiques du Burkina n’est pas régie et appliquée de manière uniforme. "Certaines d’entre elles ne délivrent même pas de cartes consulaires ou le font de manière très limitative", a relevé le MATD. Quant aux obstacles politiques, ils ont trait au contexte sous-régional, en butte à l’instabilité politique, ne se prêtant pas à des opérations électorales sereines d’envergure en territoire étranger, selon le ministre Sawadogo.

Et du fait entre autres, du vote des Burkinabè de l’étranger, l’Etat devrait débourser 15 milliards de F CFA environ au premier tour de la présidentielle, contre un peu plus de 5 milliards en 2005. Pour le ministre en charge de l’Administration, il s’est révélé une difficulté budgétaire, marquée par la crise financière et les inondations du 1er septembre 2009.

Le ministre Sawadogo a aussi expliqué que la loi portant vote des Burkinabè de l’étranger, émane d’une proposition de loi et non d’un projet de loi, toute chose qui n’a pas permis d’impliquer toutes les personnes concernées en amont (ambassadeurs, ressortissants burkinabè) pour son application efficiente.

Et le report de ce vote en 2015, permet de disposer de plus de temps, notamment pour l’ONI d’inscrire tous les Burkinabè de l’étranger sur son fichier. "Loin de nous, tout calcul politicien, pour justifier ce report", a ajouté Clément Sawadogo. Le dernier amendement sur le code électoral, a concerné le parrainage des candidats aux élections présidentielles. "Tout candidat devrait bénéficier du parrainage d’au moins cinquante élus. Lorsque l’acte de parrainage ne comprend que des conseillers municipaux, ceux-ci doivent être répartis dans au moins sept des treize régions du Burkina Faso.

Cette répartition dans les régions n’est pas exigée lorsque, en plus des élus locaux, l’acte de parrainage comprend au moins un député ou lorsqu’il ne comprend que des députés", a indiqué le ministre Sawadogo. Et de préciser qu’un élu peut parrainer tout candidat de son choix, mais ne peut parrainer plus d’un candidat ou remettre en cause son parrainage. L’autoparrainage n’est pas autorisé de même que le parrainage multiple et le faux parrainage considérés comme nuls.

"Notre pays est au carrefour de la sous-région et le succès des prochaines consultations électorales constitue pour nous un défi à relever. Pour le gouvernement, il s’agit d’un dossier national et c’est pourquoi il lance un appel à tous les acteurs nationaux impliqués dans les différentes opérations, à la mobilisation afin d’aboutir à un succès sans faille", a conclu Clément Sawadogo.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2010 à 18:34, par boudwarba En réponse à : Report du vote des Burkinabè de l’étranger : "Loin de nous, tout calcul politicien", affirme Clément Sawadogo

    Alors M le Ministre de quel calcul s’agit-il ?
    Vos trois modifications sont de mon point de vue calculées. Pour la carte de vote vous reconnaissez qu’il y a eu des fraudes lors de élections passées à cause de défaillances des cartes relevées et révélées. Votre réaction et votre solution sont elles sans calcul ? Je ne vous crois pas. Quand on a commencé à délivrer les CNI en 2006, vous avez continuez à délivrer des CIB et peut être cela se fait-il toujours. Si ce n’était pas délibéré pour remflouer les caisses et flouer la population on ne comprend pas qu’une carte valide pour une dizaine d’années deviennent subitement caduque. L’ONI qui, au niveau central, n’est pas suffisamment outillé sera t-il déconcentré pour être aux côtés des populations que vous n’avez pas pu approcher depuis un demi siècle ? la délivrance massive d’acte de naissances et de CNIB ne peut pas être très contrôlée. les délais pour le faire doit être plus long. et celà rejoint certains calculs de chez nos voisins ivoiriens et guinéens. le choix et la mise en oeuvre d’une bonne politique ne peut être fait juste à la veille des élections. Je vois déjà que ces délivrances de CNIB risque d’être faite toute autre activité cessante. W’ll see.
    Je suis surpris d’être étonné qu’une loi votée souffre de participativié des principaux concerné. Enfin, tous les arguments enoncés n’ont ils pas été examinées à priori. Ou est ce parceque au vu des inombrables missions de la CNI on s’est rendu compte de l’inéfficience de la mise en oeuvre ? Cette inéfficience qui est doublée d’inefficacité alllait nous entrainer à jeter beaucoup d’argent dans les poches cupides de certains qui se soucient du vote des burkinabè de l’étrangers si celà peut remplir leurs poches.
    Pour le parainage il faut aller peut être loin en exigent un recours minimum à la base car avec les nomadismes et autres achats de consciences de nos élus ils peut arriver que le parrain ne représente plus que lui même. Votre calcul politique ici est d’éliminer, comme vous l’avez un peut dit, les candidats qui ne sont pas représentatif ou connus au niveaau national. Alors Monsieur le Ministre sans outrage vous avez été guidés principalement par des calculs politiciens avec comme principale descein vous servir d’abord. Gargdez vous de vous éloigner des calculs politiciens car ilsvous maintiennent à vos postes.Sans calcul politicien à quoi sert un homme politique ?

    • Le 31 janvier 2010 à 13:48 En réponse à : Report du vote des Burkinabè de l’étranger : "Loin de nous, tout calcul politicien", affirme Clément Sawadogo

      Vous êtes un peu excessif dans votre analyse et je ne partage pas votre point de vue sur l’essentiel.
      En revanche, il y a un sérieux problème sur la légalité constitutionnelle des différentes "CENI" actuelle qui ont été mises en place dans les différentes juridictions consulaires.
      Je prends l’exemple de la CENI de Paris avec comme Présidente, mme rasmata sawadogo représentant soi-disant la société civile. Sa légitimité est aujourd’hui juridiquement contestable pour les raisons suivantes :
      *Dans le choix des membres de la CENI, c’est une composition tripartite : des membres du parti majoritaire, des membres des partis de l’opposition et des membres de la société civile. rasmata sawadogo, a été élue présidente représentant la société civile soi-disant.
      Or, depuis lors, l’ADF/RDA a rejoint la majorité présidentielle. Par conséquent, la légalité des différentes CENI des juridictions consulaires sont à l’heure actuelle contestables d’un point de vue constitutionnel. Surtout que la CENI ne sera pas d’une quelconque utilité pour la prochaine élection présidentielle de novembre 2010, il conviendrait de dissoudre toutes les CENI, y compris celle de Paris pour envisager de nouvelles élections en tenant compte de la situation politique actuelle avec comme chef de file de l’opposition, Me SANKRA.
      Et le dire, c’est avoir une conscience politique objective.

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