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Gouvernement Doré : Plus de temps à perdre

Publié le mercredi 27 janvier 2010 à 00h47min

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C’est chose faite. Depuis hier mardi, la Guinée a un premier ministre de transition, en la personne de Jean- Marie Doré. La passation de témoin entre Kabinet Komara et son successeur a ainsi eu lieu selon l’usage.

La veille, les deux hommes s’étaient rencontrés pour passer en revue les grands dossiers que le gouvernement Doré devra gérer en respectant le sacro- saint principe de la continuité de l’Etat. Le premier ministre de transition installé, reste maintenant à savoir qui, parmi les nombreux cadres que compte le pays, feront partie de son équipe. La question préoccupe actuellement les Guinéens, à qui l’on a promis une réponse d’ici le 28 janvier.

En effet, depuis la signature de l’accord de Ouagadougou, qui fixe sur le papier les conditions de la transition, Jean- Marie Doré doit faire face à un défilé continu de postulants à l’un ou l’autre portefeuille. Il y a d’abord ceux qui, faisant partie de l’équipe sortante, souhaitent poursuivre leur aventure gouvernementale, au sein de la transition ; d’autres, blanchis sous le harnais, font valoir une expérience acquise en d’autres temps sous Sékou Touré ou Lanssana Conté, espérant ainsi retrouver les arcanes du pouvoir ; il y a enfin les talents encore méconnus et qui désirent faire leurs preuves au sein de ce gouvernement de transition pour lui insuffler ce petit vent de changement qui fera la différence.

Seul arbitre, Jean Marie Doré consulte, reçoit et écoute sans discontinuer les nombreux prétendants et leurs alliers. L’homme le plus courtisé de Guinée n’a que quelques jours pour trouver la bonne formule qui alliera équilibres régionaux, donnes politique et sociale aux aspirations de l’armée et du CNDD. Un exercice délicat auquel s’adonne le premier ministre de transition, qui a promis de composer son gouvernement d’union nationale dans les plus brefs délais.

Il faut dire que, pour la Guinée, le temps presse, car si l’on en croit les résolutions prises à Ouagadougou, Jean- Marie Doré ne dispose que de 6 mois pour organiser et mener à bien des élections libres et transparentes. Un pari qu’il aura bien du mal à tenir si d’ores et déjà, la constitution du gouvernement d’union nationale s’éternise. Pour l’heure, on ne sait toujours pas si, comme prévu, la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo et le général Toto Camara seront tous deux propulsés au rang de vice-Premier ministre. Et bien malin qui pourra dire de quel cocktail sera faite cette administration que tous attendent de leurs vœux.

En tout cas, le président de la transition, le général Sékouba Konaté, a annoncé la couleur : aller « vite, vite » aux élections. Et il serait même prêt, pour ce faire, à déléguer une partie de ses pouvoirs, pour se concentrer enfin sur l’armée ; car, comme bien de ses sœurs africaines, la grande muette pourrait, si l’on n’y prend garde, s’inviter dans la transition, comme un chien dans un jeu de quilles, avec les conséquences que l’on redoute.

La Guinée attend les changements promis à Ouaga par ses premiers responsables. Et Jean-Marie Doré a beaucoup de pain sur la planche. Espérons que la constitution de sa « dream team » ne lui prendra pas le peu de temps que la transition lui laisse.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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