Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Yacouba Jacob Barry, président de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) a accepté nous livrer ses sentiments sur la participation des supporters burkinabè à cette CAN 2010 et leur défection. C’est un homme meurtri par ce comportement mais lucide dans son verbe que nous avons rencontré.
Sidwaya : Quel bilan pouvez-vous faire de la participation de l’UNSE à cette CAN 2010 ?
Yacouba Jacob Barry (YJB) : Pour cette CAN, les objectifs du Burkina Faso ne sont pas atteints. Pourtant, nous avons eu de très grands espoirs surtout avec la très belle chevauchée face à la Côte d’Ivoire. L’espoir était né, l’enthousiasme aussi et nous pensions avec beaucoup de réalisme et d’objectivité que nous avions les armes nécessaires pour faire face au Ghana et assurer la qualification pour le second tour. Mais cela a été décevant car les CAN se succèdent et se ressemblent et les résultats tardent à venir.
Nous prenons cela avec beaucoup de philosophie et de sportivité. Nous savons que bâtir une nation de foot demande suffisamment de temps et de patience mais aussi de travail. Nous osons espérer que ce que nous venons d’apprendre encore va nous édifier et nous allons mettre une organisation en place qui va permettre à nos athlètes d’être plus compétitifs aux futures éditions.
C’est avec pleins de regrets que nous constatons la fin de notre parcours mais nous l’admettons avec beaucoup de sportivité. Pour ce qui est de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), nous sommes hautement satisfaits.
Nous sommes venus avec 88 supporters qui ont été présents sur les deux terrains ou se sont déroulés les deux matchs. Ils se sont distingués par la qualité de leur animation et de leur tenue et par également, les motifs du slogan qui ont été portés à l’adresse du public et des Etalons, en particulier. Nous pensons avoir fait une participation assez bonne. Nous pensons avoir joué notre partition. Le résultat n’est pas satisfaisant dans l’ensemble, mais nous admettons que c’est le sport.
S : Vous avez été satisfait de votre rôle. Mais au retour on constate que ce n’est plus le nombre de 88 qui regagne le bercail. Que s’est-il passé ?
YJB : Il fallait peut-être s’y attendre, mais on a pris toutes les précautions pour éviter les évasions. Déjà à Ouagadougou, nous avions eu une rencontre au stade municipal pour déjà mettre en garde les esprits de ce genre.
Ensuite à Pointe-Noire nous avions fait une réunion encore où le consul, Souleymane Ouédraogo, a donné son point de vue et essayé de les convaincre de ne pas tenter cette aventure parce que l’Angola est un pays qui vient de finir la guerre et la situation n’est pas toujours trop stable, il y a des dangers. Arrivé également à Cabinda, on a encore prêché la même chose avec le consul, Issa Tago. Le message semblait passer puisqu’on est resté ensemble de Cabinda à Luanda.
C’est à partir de Luanda que nous avons commencé à sentir les défections car dès l’aéroport, un certain nombre avait déjà pris la clé des champs. Ils étaient au nombre de cinq. Par la suite, nous avions pu les conscientiser encore à travers une réunion pour qu’ils jouent le rôle qui est le leur, c’est-à-dire l’objectif premier qui les a amenés à Luanda, accompagner les Etalons.
Le message semblait passer puisqu’on est parti ensemble au stade animer et c’est après cette animation quand on est revenu pour faire les bagages que la plupart a fait défection. Nous avions pris des dispositions conservatoires en récupérant tous les passeports de la plupart de ceux qui étaient arrivés à l’hôtel mais ceux qui se sont apprêtés à s’évader sont partis, laissant derrière eux leur passeport et même l’argent qu’on avait gardé pour leur alimentation. Ils sont 64 à avoir pris la clé des champs mais tout le monde n’est pas parti pour rester. Il y a certains qui nous ont expliqué clairement qu’ils sont des commerçants et qu’ils ont des affaires à régler avant de venir.
D’autres mêmes sont des fonctionnaires de l’Etat et ils ont des trucs à faire avant de rentrer. Et comme leurs visas leur permettent de rester encore quelque temps pour régler leur problème avant de venir, nous osons espérer qu’ils vont rejoindre le bercail. Mais pour ceux qui ont pris la clé des champs, nous sommes carrément désolés de ce comportement.
Pour la fois à venir, nous serons plus regardants, ça ne sera pas seulement une question d’argent pour aller supporter les Etalons mais ce sera une question de participation parce qu’en réalité, nous nous connaissons dans les gradins à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso à Ouahigouya, à Koudougou et un peu partout au Burkina. Nous savons qui va au stade, qui supporte les Etalons et qui supporte quel club. Nous tirons les conséquences et les leçons de ce qui vient de se passer.
S : Vous aviez fait des prévisions pour deux matchs et finalement avec la défection du Togo le séjour s’est allongé. Comment aviez-vous géré cette situation ?
YJB : Nous avons rencontré des difficultés parce que déjà au niveau d’un de nos sites, il y a eu une grande pluie qui nous a créé des dommages. Les supporters ont dû se rassembler dans une seule salle, s’affaler les uns sur les autres, d’autres sont restés debout jusqu’au matin et pendant deux jours, ils ont mal dormi.
C’était vraiment une énorme difficulté. A cela, il faut ajouter le fait que financièrement, nous n’avons pas pu faire une étude sérieuse sur la base du coût de la vie réel en Angola si bien que nos prévisions ont été vite dépassées. Cela nous a vraiment coincé financièrement, mais par la grâce de nos partenaires, nous avons pu tirer notre épingle du jeu. Nous quittons ce pays et cette CAN sans devoir à personne.
Propos recueillis par Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Luanda (Angola)
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 26 janvier 2010 à 01:25, par sawadogo silete En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Si les responsables de l UNSE veulent que nous les croyons qu ils donnent la liste complete des deserteurs.C est ca aussi la transparence.A eux de prouver s il n y avait pas de deal sous roches.On ne devrait pas enregistrer des personnes qui n ont jamais mis le pied dans un state ni detenu une carte de supporters d un club.Le president est responsable de la vente de cette main d oeuvre bon marche
2. Le 26 janvier 2010 à 01:52 En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
De quel étude sérieuse parle M. Barry ? Avant de partir, vous avez organisé le transport. vous avez au minimum réservé des chambres à Cabinda et Luanda sur la base d’un montant par chambre ? Vous avez pris des renseignement sur le prix d’un repas ? Quelle nécessité se posait à vous en dehors des se loger et de mmanger ? Vous ne pouvez pas prendre l’argent faire autre chose sans avoir auparavant réglé l’hébergement !
Il y a des Burkinabè qui vont en mission dans tous les pays du monde. Avant de partir dans un pays on s’assure qu’on sera loger et nourris. C’est parce que vous saviez qu’il y a la possibilité d’escroquer de l’argent quelque part ou chez des partenaires que vous avez fait main basse sur ce qui était prévu....
Il faudra surtout restituer l’argent de ceux qui ont fait défection à leurs familles. Cet argent ne vous appartient pas.
La confiscation des passeports est illégal. Certes les déserteurs ont agi dans l’illégalité mais l’UNSE n’a pas nen plus le droit de garder les passeports qui sont personnels à moins que ce ne soit des passeports de service.
3. Le 26 janvier 2010 à 02:48, par Le Lutteur En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Mon ami Jacob Barry, si ca ne va pas au Faso, de grace permettez nous de chercher le Bonheur ailleurs !
4. Le 26 janvier 2010 à 04:29, par Sidbebe New York En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Ce n’est pas grave mon frere Yacouba ; vous avez tres bien jouer votre role mais Laissez les gars aller se chercher. N’en faites pas un big deal.Pourquoi prendre leurs passeports. rendez les.Ce sont nos compatriotes et ce ne sont pas des enfants. Eux seuls savent leur situation au pays. ce ne sont pas des criminels ni des apatrides:le pays est tres dur pour la majorité des jeunes.Monsieur Yacouba, asseyez vous et buvez un verre d’eau bien glacee, ca vous calmera les nerfs. Aux fuyards je leur souhaite bonne chance:ca va etre dur pour tous mais bcp s’en tireront.
5. Le 26 janvier 2010 à 09:16, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
M. BARRY, ces gens n’ont rien à cirer avec vos soits-disants bénédictions du moment où vous n’êtes pas un Saint, ni un Cheik, encore moi un Califfe.
Et puis, au pays ici qu’avez-vous à les proposer de concret en dehors de les faire crier dans les stades comme des chimpanzés ?
Moi je félicite ces 64 personnes et je les encourage à bien travailler et à être honnêtes là-bas pour ne pas salir le nom de notre pays. Je les souhaite bonne chance et que la terre du Burkina Faso soit avec eux.
Par Kôrô Yamyélé
6. Le 26 janvier 2010 à 09:18, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Pour ces gens restés en Angola, on doit même féliciter PAOLO DUARTE parce que c’est lui qui a permis aux Etalons d’aller à la CAN et ces gens ont eu l’occasion de s’en aller.
Sénior DUARTE, toutes les félicitations, les encouragements et les bénédictions de Kôrô Yamyélé. Que Dieu vous protège et vous accompagne mon cher PAOLO DUARTE.
Par Kôrô Yamyélé
7. Le 26 janvier 2010 à 09:19, par LeBurkidePuteau En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
"A cela, il faut ajouter le fait que financièrement, nous n’avons pas pu faire une étude sérieuse sur la base du coût de la vie réel en Angola si bien que nos prévisions ont été vite dépassées".
Est ce vraiment sérieux de s’être comporté ainsi, c’est à dire, partir sans faire une étude sérieuse sur la base du coût de la vie réelle. Un bon "manager" devrait prendre au minimum cette disposition. Même quand on va à titre privé dans un pays qu’on ne connait pas, on se doit de se renseigner sur ces questions là.
Du coup, je comprends mieux pourquoi des supposés supporters ont pu ainsi facilement prendre la clé des champs. Le comité devrait savoir, à moins, d’être déconnecté des réalités, que beaucoup de ceux qui partaient en Angola avaient l’intention d’y disparaître. Si le comité me dit qu’il ne le savait pas, alors c’est qu’il est irresponsable.
Gérer les hommes, c’est aussi un métier, ce n’est pas de l’improvisation !
8. Le 26 janvier 2010 à 09:39 En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Trop trop trop de tapage médiatique, vous mettez en difficulté les évadés. Est-ce une invite à la police angolaise de traquez du burkinabè après la CAN ?
9. Le 26 janvier 2010 à 19:21, par sawadogo En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Monsieur Yacouba Jacob Barry, je pense que cela vous servira réellement de leçon pour la prochaine fois.
Ce n’est pas normale que des supporters partent dans un pays pour un but bien précis et veulent s’évader pour autres choses, donc ils n’étaient pas venus pour la même cause. A savoir s’ils sont tous des vrais supporters.
Ils devrez revenir au pays. Maintenant s’ils veulent repartir faire leurs affaires, qu’ils partent, là, leur responsabilité est dégagée.
Vous avez bien fait d’avoir confisqué leur passe part car leur sort est de votre responsabilité.
10. Le 26 janvier 2010 à 19:52, par Le VOLTAIQUE En réponse à : Yacouba Jacob Barry, président de l’UNSE : « En tout 64 personnes ont pris la clé des champs en Angola »
Encore une Burkinabitude..
Eeeh Mr BARRY....le pognon la,c’etait pour combien de jours ?Donc c’etait pour le 1er tour seulement quoi ?Abaa..needaa.A vous lire,je suis sur que vous avez lache un ouf de soulagement au coup de sifflet final de l’arbitre.
Unite...Travail...Justice