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Violences interreligieuses à Jos : Au nom de Dieu, arrêtez le massacre !

Publié le jeudi 21 janvier 2010 à 01h04min

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Comme un diable de sa boîte, la ville de Jos (Centre du Nigeria) jaillit de nouveau au cœur de l’actualité internationale. Propulsée par la haine religieuse que se vouent réciproquement et permanemment chrétiens et musulmans d’une bourgade de quelque 500 mille âmes.

En seulement trois jours d’affrontements intercommunautaires, déclenchés dimanche 17 janvier 2009, le bilan provisoire est diaboliquement effroyable : plus de 280 tués, et plusieurs centaines de blessés ; sans compter les dégâts matériels. Spectacle macabre que celui-là, qu’ont donné ces frères ennemis en Dieu au moment où toute l’humanité est toujours groggy face à la gravité incommensurable de la catastrophe naturelle qui a frappé Haïti.

Si l’ambition de ces fanatiques religieux était d’apporter leur part de chaos à cette horreur qui pend actuellement à notre nez, alors, c’est réussi. Bravo à eux ! Car nous avons eu échos de leur boucan d’enfer.

Dieu a-t-il abandonné Jos au mains de Satan, elle dont le credo semble être devenu : « Tuez-vous les uns les autres » ? Le Malin, autre appellation de Satan, a-t-il pris le dessus dans les esprits des uns et des autres ? Questions saugrenue, voire blasphématoire, mais non moins pertinente.

En effet, pas plus tard qu’en novembre 2008, des heurts de même nature faisaient dans la même localité une centaine de morts. Pareils drames sont récurrents au Nigeria et ne sauraient s’expliquer, loin s’en faut, par le poids démographique (150 millions d’habitants) du Géant de l’Afrique. Des Etats plus peuplés, mais loin de ce genre de conflits dignes de l’Homo Erectus, on en connaît.

Ce qui vient de se passer dans le chef-lieu de l’Etat du Plateau est la manifestation du réflexe identitaire, qui gouverne nombre de sociétés humaines dans le monde, particulièrement sur le continent noir. Il n’existe nul domaine où la prégnance de l’appartenance ethnique, religieuse ou sociolinguistique ne distille son venin. De la politique au monde du travail en passant par les relations sociales comme les liens du mariage, l’affinité analogique prime le reste.

Avec ce que cela comporte de dérives de toutes sortes. Souvenons-nous du génocide rwandais de 1994, du génocide à huis clos toujours en cours au Darfour, du conflit politico-ethnique au Kenya par suite de la présidentielle contestée de décembre 2008.

Des ferments de haine entretenus le plus souvent par une horde d’apprentis-sorciers afin de pérenniser des intérêts bassement matériels. Sont de ces pyromanes-là les politiciens à la petite semaine, les zélateurs frénétiques et tous ces marchants d’illusions qui pervertissent la religion, laquelle est, par essence : amour du prochain. Diables de croyants !

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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