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Port sec de Bobo-Dioulasso. El hadj Djanguinaba Barro, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bobo-Dioulasso : « Le port sec permettra de réduire les fraudes et d’accroître les recettes douanières »

Publié le mercredi 20 janvier 2010 à 03h07min

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La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-B) procèdera, le vendredi 22 janvier 2010, à l’inauguration officielle de l’un de ses ambitieux projets de ferroutage : le port sec de Bobo-Dioulasso. A 72 heures de l’événement, le président de la section territoriale de l’Ouest de la CCI-BF, El hadj Djanguinaba Barro apprécie dans cette interview (réalisée avec l’appui de ses services techniques), l’exécution et l’importance de cet projet dont le coût de réalisation de 4 milliards de F CFA au départ, a atteint 7 milliards et demi.

Sidwaya (S.) : Les premières marchandises commencent à arriver effectivement au port sec. Comment appréciez-vous les premiers moments de la mise en exploitation de la gare routière internationale de Bobo-Dioulasso ?

Djanguinaba Barro (D.B.) : Je saisis cette opportunité pour remercier de façon générale la presse au Burkina Faso et particulièrement votre journal Sidwaya, pour l’intérêt constant que vous manifestez à l’endroit du secteur privé dans notre pays.

Revenant à votre question, je voudrais vous assurer qu’à ce jour, toutes les activités prévues sur le nouveau site de la gare routière internationale de Bobo-Dioulasso ont connu un démarrage effectif. Le transfert des activités sur le nouveau site s’est effectué en deux phases, conformément à un calendrier conjoint élaboré par l’administration des douanes et la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso.

Suivant ce calendrier conjoint, les activités qui se déroulaient au Centre de transit routier (CTR) à proximité du commissariat de Konsa, ont été transférées sur ladite plate-forme le 15 décembre 2009. Quant aux autres activités (notamment celles de Bobo-Gare), elles s’effectuent sur le site de BOBORINTER depuis le 05 janvier 2010. Pour ce qui est de la cérémonie officielle d’inauguration, elle se aura lieu le 22 janvier 2010 à Bobo-Dioulasso.

S. : La réalisation de la première phase du projet s’est achevée 5 ans après la pose de la première pierre. Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

D.B. : La réalisation de la première phase du projet a effectivement connu quelques difficultés imputables à la hausse des prix des matériaux de construction, à la levée des conditions suspensives, à la réalisation de la bretelle d’accès à la Gare routière internationale.

Par ailleurs, il est important de signaler qu’après le lancement des travaux, la Chambre de commerce et d’industrie a rencontré d’autres difficultés liées à l’acquisition du financement. Toutefois, avec l’appui de Son Excellence Blaise Compaoré, Président du Faso et du Conseil des ministres, cette difficulté a pu être levée avec la délivrance d’un titre foncier à l’Institution.

Ce qui lui a permis de bénéficier des financements aussi bien au niveau national qu’international. En outre, la réalisation d’infrastructures complémentaires jugées nécessaires, notamment l’embranchement ferroviaire et le bâtiment multiservices (destiné à accueillir les transitaires, les transporteurs, les chargeurs, les banquiers ou tout partenaire), a contribué également à creuser le retard accusé dans la mise en service de la plate-forme.

S. : Quelles seront les retombées à la mise en exploitation de l’infrastructure pour les services de la CCI-BF, la douane, les transporteurs et les promoteurs d’entreprises ?

D.B. : La réalisation de la plate-forme multimodale de Bobo-Dioulasso s’inscrit dans la dynamique de modernisation des infrastructures de traitement des marchandises au Burkina Faso. Elle a été engagée par la Chambre de commerce et d’industrie, en tant qu’acteur stratégique dans la gestion et le développement des infrastructures d’appui au commerce, à l’industrie, aux services et à l’artisanat.

BOBORINTER est également envisagée comme une contribution à la sécurisation des recettes de porte et à la rationalisation du trafic routier inter-Etats. Elle contribuera à améliorer les conditions de traitement du fret national et international et à promouvoir les exportations des produits burkinabé. Le port sec permettra aussi de réduire les fraudes, d’accroître les recettes douanières, de participer à la diversification des corridors de désenclavement.

S. : La 2e phase du projet est un port franc. Peut-on disposer dès à présent, du coût de son financement et des délais d’exécution des travaux ?

D.B. : Pour ce qui concerne la 2e phase du projet, des études techniques et de faisabilité pourraient être lancées au moins après une année d’exploitation complète de la Gare routière internationale, comme cela est recommandé dans le plan d’actions 2007-2012 de mise en œuvre du deuxième plan de mandature de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso.

Cette option a l’avantage de permettre aux différents acteurs d’exploiter la plate-forme actuelle et d’identifier avec précision, leurs besoins complémentaires à satisfaire. Après cela, le délai de réalisation et les coûts du port franc seront déterminés après étude. Toutefois, l’étude pour la réalisation de la première phase (Gare routière internationale) a indiqué que le port franc pourrait coûter environ 10 milliards de francs CFA. Déjà pour la Gare routière internationale, le coût estimatif de réalisation était 4 milliards et demi, nous en sommes au terme du projet à 7 milliards et demi.

S. : Quelles sont les facilités dont disposent les acteurs du monde des transports au terme du projet ?

D.B. : L’un des principaux bénéficiaires de cette infrastructure est bien évidemment le monde des transporteurs. Pour ceux qui connaissent Bobo gare (l’ancien site), elle était exiguë et n’offrait pas toutes les commodités et un niveau de sécurité très élevé. Du reste, certains de vos confrères journalistes ont même reproché à la Chambre de commerce et d’industrie, l’absence d’infrastructures adéquates pour accueillir les transporteurs et éviter le stationnement abusif des camions dans la ville.

Pour ce qui est du nouveau site (BOBORINTER), il est composé de plusieurs compartiments (aire de dédouanement, terminal à conteneurs, aire de transit, aire des citernes, aire hors douane) qui facilitent son utilisation par les transporteurs.

En outre, il offre un niveau de sécurité très élevé avec la mise en place d’un dispositif de prévention et de gestion des incendies, appuyé par trois équipes de sécurité composées de sapeurs-pompiers, de gendarmes et d’agents d’une société privée de gardiennage

S. : Pour la ville de Bobo-Dioulasso, la CCI-B a-t-elle d’autres projets en vue ? Toujours dans le sens de répondre aux demandes des transporteurs et des opérateurs économiques ?

D.B. : En plus de la Gare routière internationale de Bobo-Dioulasso, la Chambre de commerce et d’industrie a réalisé des magasins à Niangoloko et les autorités douanières et communales m’en ont félicité. Il est aussi prévu la construction d’entrepôts sous-douane à Ouessa pour permettre aux transporteurs de rallier facilement le Ghana grâce à la nouvelle voie bitumée Bobo-Diébougou-frontière Ghana.

D’autres projets du genre sont envisagés à Faramana à la frontière malienne pour les acteurs économiques de l’Ouest. Nous prévoyons également, la réalisation d’un dispositif de contrôle de gabarit et de pèse-essieu à la Gare routière internationale de Bobo-Dioulasso.

S. : Certains opérateurs économiques ignorent jusque-là l’existence d’une telle infrastructure. Prévoyez-vous des sensibilisations à l’endroit de ces derniers ?

D.B. : Pour ce qui est de la stratégie de sensibilisation pour une meilleure exploitation de la plate-forme, il convient de noter que le président de la Chambre de commerce et d’industrie, ainsi que son directeur général ont fait des visites de travail et de sensibilisation dans la sous- région. Toujours dans le cadre du renforcement de ce partenariat, les Chambres de commerce et les autorités portuaires des pays voisins sont invitées à l’inauguration de la Gare routière internationale de Bobo-Dioulasso qui aura lieu le 22 janvier 2010.

Enfin, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso sait compter sur la contribution de la presse en général et particulièrement celle de notre pays, pour informer et sensibiliser les différents acteurs concernés.

Interview réalisée par Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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