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Zone CFA : La petite révolution venue de Bangui

Publié le mardi 19 janvier 2010 à 05h07min

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Un sommet pas comme les autres. La 10e conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), s’est tenue le week-end dernier dans la capitale centrafricaine. En effet, les retrouvailles de Bangui étaient d’autant plus sujet à rebondissements qu’elles intervenaient seulement quelques mois après l’éclatement des scandales financiers qui ont éclaboussé la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC).

Portés sur la place publique en octobre dernier, ils faisaient état de malversations importantes au bureau de Paris, dont les tiroirs-caisses n’ont d’ailleurs pas fini de livrer leurs secrets.

Plus que jamais donc, se posait la question de la gouvernance dans une région qui n’est pas réputée être l’une des plus vertueuses au monde. Et du même coup, celle du maintien du consensus de Fort-Lamy, ancien nom de N’Djamena où en 1973, il fut convenu des règles de répartition des postes au sein de l’ensemble sous-régional.

Ainsi, à l’image de notre BCEAO, qui a toujours été gouvernée par un Ivoirien, la BEAC avait toujours été chapotée par un Gabonais.

Un « consensus » mis à mal depuis quelques années par certains pays membres et notamment par la Guinée équatoriale, dernier venu et nouveau riche de la grande famille CEMAC.

Les coups de boutoir d’Obiang Nguema, dont le pays entend désormais jouer un rôle de premier plan, auront fini par avoir raison de la résistance du Gabon, d’autant plus fragilisé que le scandale concernait ses ressortissants. Mais en l’absence du vénéré doyen Omar Bongo Ondimba, son fils et successeur Ali, n’avait pas le poids et l’envergure politique nécessaires pour durablement s’y opposer.

Exit donc Jean- Félix Mamalepot. C’est décidé, le poste de gouverneur sera désormais tournant par ordre alphabétique avec effet immédiat. C’est donc l’Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama qui préside aux destinées de la vénérable institution dont il devra à tout prix redorer le blason.

Cette nouvelle donne préfigure peut-être de ce qui pourrait arriver en Afrique de l’Ouest où le monopole ivoirien sur l’immeuble de l’avenue Abdoulaye Fadiga à Dakar est de plus en plus contesté au sein de la grande famille UEMOA.

La question est revenue sur le tapis à la faveur de la succession de Charles Konan Banny. Et si c’est finalement son compatriote Henri Philippe Dacoury-Tabley, la crise que vit le pays d’Houphouët Boigny n’est certainement pas étrangère à cette situation.

Mais nul doute que tôt ou tard le sujet reviendra à l’ordre du jour. Et cela, même si Abidjan se targue de son rôle de locomotive de l’UEMOA, pour ne pas lâcher prise. En tout cas, un petit vent de révolution souffle depuis Bangui et pourrait bien gagner nos contrées occidentales.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2010 à 11:18, par Paris Rawa En réponse à : Zone CFA : La petite révolution venue de Bangui

    A quand la fin du franc CFA ? A quand la fin de cette monnaie de singe inventée par le Trésor Public français (qui en est toujours le propriétaire), à l’origine pour les Colonie Française d’Afrique (CFA). C’est avec cette monnaie de servilité que nous allons fêter le cinquantenaire de l’indépendance : quelle blague, quelle honte !

    Oui, on me dira que je suis naïf, que c’est difficile de battre sa propre monnaie, qu’on a un projet de monnaie commune qui avance, qu’il ne faut pas être trop pressé. Mais regardons le cas du Ghana : avec son pauvre Cedis qui était, il n’y a pas longtemps, objet du dédain des francophones, ce pays est en train de se rendre de plus en plus maitre de son économie parce que sa monnaie lui permet depuis longtemps d’apprendre à construire une politique financière autonome et responsable. La monnaie est un instrument qui d’influencer politiquement les marchés. Elle est donc un outil pour défendre des intérêts. Les hommes politiques français le savent très bien, eux qui ont inventé le CFA et qui font tout pour entretenir cette monnaie alors même que le franc français a cédé la place à l’euro !

    Au moins le CFA a un avantage : on peut se permettre d’être tranquillement irresponsable chez nous. Quand on a le pouvoir politique chez nous, on peut tout se permettre sans grave conséquence : on peut entretenir une décennie de conflit en Cote d’ivoire, manipuler politiquement la constitution pour garder indûment le pouvoir au Niger au Burkina, faire un grand n’importe quoi en Guinée, passer sa vie à conserver le pouvoir en famille au Togo et j’en passe. Oui, on peut faire tout cela tranquillement sans que la monnaie ne dévalue puisque c’est la France est là pour veiller à la parité fixe avec l’euro. Peu importe que les investisseurs ne viennent pas chez nous, peut importe que nous n’arrivions pas à exporter, de toute façon notre cher CFA reste stable. Il suffit juste de supplier la France de ne pas dévaluer et de lui assurer qu’elle peut venir vendre et acheter ce qu’elle veut chez nous, et qu’elle peut même garder nos réserves financiarises dans son trésor public ; ce qui peut l’aider pour financer le trou (déficit) de la sécurité sociale en France. La seule sécurité qui nous intéresse, c’est que le franc CFA ne dévalue pas !

    Nous avons été traumatisés par la dévaluation de 1992, mais pas au point de changer de monnaie tout de suite !

  • Le 20 janvier 2010 à 01:44, par ooo En réponse à : Zone CFA : La petite révolution venue de Bangui

    très bon M le Journaliste courage

  • Le 3 avril 2010 à 19:23, par Stag En réponse à : Zone CFA : La petite révolution venue de Bangui

    Mesdames
    Mesdames,Messieurs, soyons sérieux, c’est pas n’importe quel pays qui peut avoir sa propre monnaie, il faut un pays civilisé, qui respect les institutions, les lois, bref un pays démocratique, sinon, l’État fera marcher la planche a billets, comme certains Pays Africains, et vous vous retrouverez a payer un poulet 1 millions de francs. C’est comme l’Union Africaine, c’est une totale utopie.Mais un jour, Ye Kwe A Ga Nzoni

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