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Renouvellement du bureau de l’UNSE : La trahison sur toutes les lèvres

Publié le mardi 19 janvier 2010 à 05h08min

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Georges Marshall

Le renouvellement du bureau exécutif national de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) a suscité beaucoup de questions et a fait beaucoup de mécontents. Pourquoi le président sortant, Georges Marshall, a été évincé à la dernière minute ? Selon une loi non écrite, la présidence devrait revenir à l’EFO. Pourquoi finalement Yacouba Jacob Barry du CFO a raflé la mise et non Théophile Ouédraogo ? Finalement, qui est le vrai vainqueur dans la mesure où tous les trois candidats crient à la trahison ?

Trois candidats étaient en lice pour présider aux destinées de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE). A la surprise générale, le verdict des urnes a donné vainqueur, Yacouba Jacob Barry (57 voix), 2e Théophile Ouédraogo (27 voix) et 3e Georges Marshall (5 voix). Le premier point qui mérite élucidation porte sur la double candidature de l’EFO. Aussi bien Théophile que Marshall avaient un mandat avalisé par l’EFO pour être candidat ! Le mandat de Marshall est signé de la main du Président du Conseil d’Administration, Lazare Banssé. Celui de Théophile est apposé du sceau du président des supporters de l’EFO. L’ambigüité qui en résulte est vite balayé du revers de la main par Théophile : " Le PCA Banssé m’a donné une explication convaincante. Il dit l’avoir fait par habitude. En effet, c’est un mandat signé de sa propre main qui avait permis à Marshall d’être président de l’UNSE.

Pour lui, c’est une continuité. Le PCA m’a aussi fait comprendre qu’il ne savait pas que la prérogative du mandat revenait au bureau des supporters. Dès lors, nous avons accepté la situation ". Mais ce que Théophile n’a pas dit, c’est son opposition de principe à Marshall. Selon des sources crédibles, sa candidature est aussi une contre attaque au règne de Marshall. Du reste, lui-même nous l’a dit : "Marshall fut un grand dirigeant de l’EFO. Mais il a ensuite démissionné du club pour aller être président de l’ESO (club de D2 de Ouaga)". Pendant que les "Bleu et blanc" se livrent à un combat fratricide, un troisième larron, en la personne de Jacob Barry en a profité.


Marshall a été éviné de la tête de lUNSE contre toute surprise - Déçu Théophile pense que l’heure de la retraite a sonné

Quand Georges Marshall a appris que Barry avait déposé sa candidature dans les dernières minutes avant la clôture de l’heure du délai de dépôt, il se serait écrié : "il m’a trahi. Il va me le payer cher !" Depuis son humiliante défaite, Marshall s’est enfermé dans un mutisme. Il nous a renvoyé en disant que le temps viendra où il va tout dire. Dans un souci d’équilibre, nous avons considéré les explications de ses très rares fidèles lieutenants. Dans notre édition passée, nous avons écrit qu’avant le vote, Marshall passait régulièrement des coups de fil pour savoir si d’autres candidats à son poste étaient annoncés. Il s’attendait à tout sauf à la candidature de Barry qui serait son " bon petit ". Jacob Barry en rit : "Entre Marshall et moi, j’aimerais qu’on me dise qui a trahi qui ?

Figurez-vous qu’il ne m’a pas consulté en vue de constituer son nouveau bureau. Il ne comptait plus sur moi, c’est clair". Barry ajoute que s’il était le si "bon petit" de Marsahll, ce dernier n’allait pas confier la direction et l’animation du journal des supporters à Salif Kaboré de Ouaga FM. "Je ne comprends pas assez bien le français. Mais j’étais le responsable à la communication de la structure. L’animation du journal relève de ma prérogative", a expliqué Barry. La relation entre Barry et Théophile en revanche a été excellente jusqu’à la déclaration de la candidature du premier. En fait, dans ses plans, Théophile avait coopté Barry pour être son vice-président. " A une heure de la clôture, j’ai vu la demande de candidature de Barry. Il voulait être vice-président". Cela confirme bien le dépôt à la dernière minute de la candidature de Barry. Du reste, celui-ci ne le nie pas : "Oui, j’ai déposé ma candidature à la limite du temps règlementaire. Je me suis donné le temps de consulter tout le monde au préalable". Effectivement, mis à part Marshall, Théophile a affirmé avoir appris de la bouche de Barry qu’ils étaient devenus des adversaires. "Barry, pour expliquer son retournement de veste, m’a confié que sa candidature a été exigée par ceux qui avaient en charge l’organisation des élections (NDLR : le CNOSB, le Fonds national pour la promotion du sport et le ministère des Sports gèrent la question). Il dit qu’au dépôt, on l’aurait instruit de changer le poste visé, vice-président en président".

Barry dément

Yacouba Jacob Barry

Le nouvel homme fort des supporters nie en bloc ces propos qu’on lui prête. " Je ne reconnais pas ces propos. J’ai peut-être été mal compris. J’ai effectivement dit à Théophile qu’on m’a demandé d’être candidat. Mais nullement cela ne vient des organisateurs des élections. Ce sont les supporters qui me l’ont demandé. Je crois avoir été mal compris", affirme le vainqueur des élections. D’accord que la demande soit "venue de la base". Mais comment le président Barry explique-t-il son retournement de situation ? Est-ce que l’évocation d’une simple demande de tierce suffit-elle pour justifier l’abandon d’un partenaire ? N’est-ce pas une trahison ? Là, Jacob Barry confirme : " C’est effectif, nous devrions faire équipe ensemble. Mais le premier à me tourner le talon est Théophile. Il a battu campagne seul". Effectivement, Théophile l’avoue : "j’ai fait campagne tout seul, c’est vrai. Mais au poste de vice- président, il y avait deux candidats. Outre Barry, il y avait un candidat de l’ASFA-Y.

Pour éviter de choisir entre les deux, j’ai fait campagne seul". Dans le fond, la réalité est que Théophile croit dur comme fer que ce poste lui revenait de droit. Selon lui, un pacte aurait été passé lors de la première élection qui donnait la présidence à l’ASFA-Y. C’est pour cette raison que Soumaïla Ilboudo a été porté à la tête de la structure. Mais selon Théophile Ouédraogo, après ça devait être le tour de l’EFO, donc lui. Le problème de cette loi est qu’elle n’est pas écrite. En plus, il ya eu le passage de Marsahll qui a pris la succession de Ilboudo quand ce dernier a rendu le tablier. Or Marshall y a été sous l’étendard de l’EFO. Alors l’EFO a-t-elle déjà brûlé son tour de passage dans cette présidence tournante ? Le débat est ouvert.

Un proche de Marshall nous l’a glissé. Les organisateurs ont très mal manœuvré. Marshall devait rébeloter. Mais les électeurs auraient été révoltés quand un émissaire de l’organisation a fait le tour des hôtels la soirée avant les votes pour leur demander de renouveler leur confiance à Marshall ! "Les gens ont estimé qu’il ne fallait pas attendre qu’ils viennent avant qu’on les approche", nous a-t-il confié. Quant à Théophile Ouédraogo, il a retenu une phrase que Pascal Kinda aurait tenue le jour de l’élection qui serait chargée de sens. "Tenez compte des recommandations que les directeurs régionaux vous ont données". Ce dernier dément avec la dernière énergie. "Je voudrais une confrontation avec celui qui m’a prêté une telle phrase", lance Kinda. Issaka Congo, Directeur du Fonds national pour la promotion du sport a relevé les contradictions des deux accusations : "Comment peut-on battre campagne pour Marshall tout en soutenant Barry, l’élu ?"

Il semble qu’en rentrant en salle pour l’AG, Marshall comptait suffisamment de promesses de voix pour éviter le score écrasant. Mais il aurait commis l’erreur en décidant de faire son bilan et en donnant la parole aux délégués. La première intervention l’a complètement démonté. Marshall se laisse emporter par la colère et s’emballe publiquement. Il a fallu l’intervention du président de séance, Kinda, pour que le calme revienne. Pour beaucoup, ce fut le tournant de ses élections. Finalement, la maison du supporter semble plus difficile à ordonner. Il est difficile de dire que l’UNSE sort grandi de ces élections. Théophile Ouédraogo par exemple a décidé désormais de se mettre en retrait du football. Pour quelqu’un qui a été pendant 18 ans le chef de file des supporters de l’EFO, c’est une perte. Le foot doit unir. Il est temps que dans la cour du sport-roi national, on y pense.

J.J. Traoré

L’Évènement

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2010 à 07:23, par PKO En réponse à : Renouvellement du bureau de l’UNSE : La trahison sur toutes les lèvres

    Il me semble que la gestion du sport au Burkina est devenue une mafia. Et ce qui est rapporté dans cet écrit vient le confirmer.

    Il y a quelque chose qui ne va pas au niveau du ministère des Sports. J’en appelle au Premier Ministre pour mettre un peu d’ordre. Je dis cela parce que le Ministre des Sports lui-même n’est plus crédible. J’ai été très surpris que le Ministre des Sports dans son entrevue cherche à justifier les défaites de Duarte au Mans. Comment tout un ministre des Sports peut se rabaisser à ce point ? On peut comprendre qu’il y a des farfelus qui ont mangé dans cette histoire de 2 contrats et qui cherchent à justifier le maintien de Duarte mais pas le ministre ! Et honte à eux tous, on a vu que Le Mans, avec les mêmes joueurs ont renoué avec des victoires après le départ de duarte.

  • Le 19 janvier 2010 à 08:17, par Bouba En réponse à : Renouvellement du bureau de l’UNSE : La trahison sur toutes les lèvres

    Moi je suis à l’extérieur. Je ne connais pas Monsieur Barry mais il ne m’inspire pas du tout confiance à travers ses interventions que j’ai lues. Je puis dire que ce Monsieur n’est pas du tout un rassembleur.

    Il y a là de quoi justifier le maintien du CNSE de Mamadi Kouanda parce que Monsieur Barry ne peut pas incarner l’union que l’UNSE devait incarner. En lisant entre les lignes, j’ai compris alors pourquoi le MATD a délivré le récepissé à la CNSE de Mamadi Kouanda. Pourquoi ? Connaissant la procédure pour délivrer les récepissés, on sait que le MATD se base sur une enquête de moralité faite par le ministère de la sécurité. Or si cette enquête a montré que l’UNSE n’est pas une structure fédératrice où tous les supporteurs peuvent se retrouver, cela peut justifier pourquoi le MATD a délivré le récépissé au CNSE.

    Je m’en vais prendre pour exemple une entrevue de Monsieur Barry parue sur Fasozine. Lors de cette entrevue, le journaliste stagiaire lui a posé la question sur l’affaire Aristide Bancé. Il n’a pas su que c’était une question piège et en tant que président de l’UNSE, il devait remuer la langue comme on dit avant de parler.

    Dans l’entrevue, il s’est précipité à bras raccourcis sur Bancé pour l’accusé d’être « allé trop vite en besogne ou qu’il ait voulu se faire justice lui-même ». Vous voyez, pour quelqu’un qui vient d’être élu président de l’UNION, il offense publiquement, sans aucun tact, une partie des supporteurs, les supporteurs de Aristide Bancé.

    Dans la même entrevue, Monsieur Barry projette rencontrer Aristide. Quel rôle peut-il alors jouer dans une éventuelle médiation si publiquement il pend partie en accusant Bancé d’être allé vite en besogne ? En tant que président de l’UNION il faut remuer la langue plusieurs fois avant de parler. Quand vous parlez, il faut porter votre habit de président comme on le dit – à moins que le poste ne l’ait surpris. Si c’est de l’incompétence, ce n’est pas la peine de briguer un poste si on a de l’incompétence notoire.

    En plus, faut-il rappeler que Aristide Bancé avait déjà prévenu bien avant, après le match contre la Guinée. L’UNSE a-t-elle tenté une médiation à l’époque ? Je ne crois pas. Monsieur Barry n’a pas d’excuses puisqu’il était membre du bureau en place.

    Courage aux étalons.

  • Le 19 janvier 2010 à 12:15 En réponse à : Renouvellement du bureau de l’UNSE : La trahison sur toutes les lèvres

    L’UNSE réprensente-t-elle vraiment l’union des supporteurs ? D’accord que les candidats battent campagne, mais qu’ils se fassent des coups bas ou qu’il ait des mots d’odre de vote venus de on ne sait où... ça laisse à désirer.

    On devrait supprimer les subventions de l’état à ces genres de structures pour qu’on voit qui est réellement supporteurs. En outre, la liberté d’association étant reconnue, on peut se demander pourquoi une telle structure doit avoir la monopole de l’organisation du soutien aux étalons comme elle prétend l’être.

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