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Présidentielle togolaise : Le combat des fils n’aura pas lieu

Publié le lundi 18 janvier 2010 à 03h51min

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Gilchrist Olympio

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) togolaise a livré son verdict. Elle vient en effet de retenir huit candidats pour la course à la présidentielle du 28 février 2010.

Ils ont pour noms Adjamagbo -Johnson Kafui, candidate alignée par la Convention démocratique des peuples africains (CDPA-opposition), de Agboyibo Yawovi du Comité d’action pour le renouveau (CAR- opposition) ; Fabre Jean-Pierre de l’Union des forces de changement (UFC-opposition) ; Gnassingbé Essozimna Faure du Rassemblement du peuple togolais (RPT-pouvoir) ; Kagbara Bassabi du Parti démocratique panafricain (PDP-opposition) ; Kodjo Messan Agbéyomé de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS-opposition) ; Lawson Nicolas du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR- opposition) et Yamgnane Kofi, candidat indépendant.

Vous l’aurez sans doute remarqué , un nom, et pas des moindres ne figure pas sur cette liste, celui de Gilchrist Olympio. La raison est bien simple : le candidat naturel de l’Union des forces du changement (UFC) est aux Etats-Unis pour raisons de santé et n’a pas pu se présenter à Lomé en vue de se soumettre aux formalités et examens de candidature qui exigent sa présence. Comme le stipule, rappelons-le, l’article 62 de la Constitution togolaise : “Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République s’il ne présente un état général de bien-être physique et mental dûment constaté par trois médecins assermentés, désignés par la Cour constitutionnelle”.

Depuis les USA, Gilchrist Olympio a voulu produire un certificat médical mais la Commission électorale a rejeté cette exception pour se conformer à la disposition de la Loi fondamentale qui régit le dépôt des candidatures au fauteuil présidentiel.

A dire vrai, le comportement de l’opposant historique au régime togolais est difficilement compréhensible et confine à un certain amateurisme politique. Qu’il soit souffrant et hors du pays pour des soins est admissible mais cela ne peut être opposable à la CENI dans la mesure où la date butoir de réception des dossiers était connue de tous depuis longtemps. Le président du principal parti d’opposition n’a donc pas d’excuse sur ce point.

Cela dit, l’absence de cette figure emblématique de l’opposition togolaise enlève du piquant à cette présidentielle, car le duel au sommet tant attendu des fils de Gnassigbé et Sylvanus, en l’occurrence respectivement Faure et Gilchrist, n’aura pas lieu, surtout que le dernier, à 74 ans, mène son ultime combat contre la dynastie des Eyadéma.

Olympio hors jeu, c’est Jean-Pierre Fabre qui va porter les couleurs de l’UFC si le Conseil constitutionnel valide sa candidature. C’est bien que ce passage de témoin soit ainsi fait, sans accroc, mais le secrétaire général du parti a-t-il la stature et l’ancrage populaire de son mentor pour faire face au rouleau compresseur du Rassemblement du peuple togolais (RPT) ?

A y voir de près, cette situation est similaire à celle qu’a connue le Rassemblement des Républicains (RDR) à l’élection présidentielle de 2000 en Côte d’Ivoire. Le RDR aurait pu connaître le même scénario si Henriette Diabaté avait été présentée au détriment d’Alassane Dramane Ouattara, qui avait été recalé par la CEI et le Conseil constitutionnel.

En règle générale, le charisme fait défaut aux seconds pour jouer les premiers rôles et il faut donc craindre pour l’UFC qui est handicapée avec cette mise à l’écart de son leader, laquelle ouvre la voie à Faure de rempiler pour un nouveau bail au regard du scrutin qui est à un seul tour. Et ce nouveau mandat ouvre les portes au jeune Faure qui est bien parti pour battre les records de longévité avec une Constitution qui permet d’être rééligible autant de fois qu’on le souhaite .

Par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2010 à 16:17, par Mètuor En réponse à : Présidentielle togolaise : Le combat des fils n’aura pas lieu

    Ah les médias !

    Vous nous faites chier avec ces fils d’anciens présidents ! Nous ne sommes pas en dynastie quand même ; et c’est très bien fait pour Gilchrist ; ç’aurait été de même avec Faure et nous serions débarrassés de ces...

    Pauvre Afrique ! Au Togo, Faure a honteusement pris le siège laissé (contre son gré) par son père ; au Gabon, Ali siège après son défunt père ; auparavant en RD Congo, le fils a tué le père pour s’y asseoir ; en Lybie, Kadhafi va bientôt passer le témoin à son fils ; au Sénégal, Wade père tente d’imposer son fils !...

    Au Burkina, cas mi-figue mi-raisin ! Blaise tient tête à Hermann (fils du 1er président) mais ce qui se dessine n’est point reluisant ni mieux que les autres : son frère ou peut-être sa fille ou un fils ?!! (que sais-je encore ?) !

    Pauvre Afrique, revenons tout simplement aux dynasties et ainsi la guerre du siège se disputerait seulement entre héritiers.

    Pauvre Afrique, pauvres journalistes qui ignorez votre pouvoir mais qui nous imposez vos rêves, vos choix, vos tendances.... je suis si dépité !

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