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Ali Bongo à Ouaga : « Il fallait bien que je commence quelque part »

Publié le mercredi 13 janvier 2010 à 01h28min

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A 10h 58, heure de Ouagadougou, il est arrivé à bord d’un aéronef rutilant, un peu à l’image de la richesse de son pays. « Il », c’est le président nouvellement élu du Gabon, Ali Bongo, qui, après son périple chez ses voisins immédiats d’Afrique centrale, a commencé par le Burkina sa visite dans la sous-région.

Le 30 août 2009, le fils de qui l’on sait a remporté l’élection présidentielle au Gabon. On se rappelle qu’à l’annonce de ce résultat, des émeutes ont eu aussitôt lieu à Libreville et à l’intérieur du pays, notamment à Franceville. Conséquence, un recompte de voix a été diligenté qui n’a servi à rien, sinon à conforter la position du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG). Malgré tout, les manifestations de mécontentement ont continué. Aujourd’hui, le nouvel occupant du Palais du bord de la mer arrive à surfer sur les vagues de ces contestations organisées par l’opposition.

Il a pris son bâton de pèlerin, d’abord pour aller dire bonjour à ses voisins immédiats ; le Cameroun, la République du Congo et le Tchad ont été les pays visités en Afrique centrale ; ensuite, le projet immédiat de celui qui assure se placer dans la continuité de Léon Mba, le premier président du Gabon, c’est l’Afrique occidentale, et le premier arrêt a été le Burkina Faso, depuis hier. En cette matinée du 12 janvier 2010, le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou grouillait de monde. Membres du gouvernement, diplomates, journalistes et forces de sécurité attendaient sous un temps inhabituel pendant le mois de janvier : le soleil était de plomb.

Les Gabonais résidant dans notre pays (la plupart sont des étudiants) étaient également dans la danse. Peu après 10 heures, une fausse alerte : un avion s’invite sur la piste d’atterrissage, mais constat sera aussitôt fait qu’il contient un premier groupe des membres de la délégation présidentielle gabonaise, dont des journalistes. Remarque d’un confrère un peu séduit : « Ici, si tu rates l’avion présidentiel, c’est à pied que tu risques d’aller faire le reportage ». Et un autre, avec un humour plus perfide, d’ajouter : « Et que dire des chefs d’Etats qui font de l’auto-stop pour voyager ? Ambiance... Une trentaine de minute, c’est un autre avion qui s’immobilise.

Les autorités burkinabè qui sortent du salon d’honneur pour faire la ligne d’accueil indiquent à ceux qui attendaient que, cette fois-ci, c’est le « bon ». Après l’Afrique centrale, il était normal d’aller en Afrique de l’Ouest, la zone la plus proche et avec laquelle nous avons les meilleures relations afin de remercier les chefs d’Etat pour leur soutien pendant la rude épreuve que notre pays a traversé (le décès d’Omar Bongo).

Il fallait bien que je commence par quelque part, et vous comprendrez aisément pourquoi je suis à Ouagadougou », a confessé l’hôte de Blaise Compaoré dans le salon d’honneur de l’aéroport international de Ouagadougou, avant de s’engouffrer avec le président du Faso dans le véhicule portant aux flancs les drapeaux burkinabè et gabonais.

Issa K. Barry

L’Observateur

Burkina/Gabon : SVP, Juste une ambassade !

Au cours du bref entretien que le président gabonais a accordé aux journalistes burkinabè et en lisant entre les lignes ses propos, il est permis de penser qu’il affiche de nouvelles ambitions dans le cadre de la coopération avec notre pays.

« Nous sommes de fervents supporters des relations Sud/Sud, et nous y croyons fermement », a-t-il assuré. Ces remarques, il ne les a pas faites sous la torture. Touchons donc du bois pour qu’elles soient suivies d’effet, car, contrairement à une croyance encore véhiculée, le Gabon, ce n’est pas toujours le paradis pour les étrangers. Certes, depuis quelques années, les aventuriers burkinabè ont jeté leur dévolu sur la Guinée- Equatoriale, mais, n’empêche, au pays de Léon Mba, vivent toujours plus de 4000 de nos compatriotes.

Au départ, l’on affirmait que les premières vagues s’y rendaient pour soutenir une politique de procréation qu’encourageaient les autorités de ce pays. Autre temps, autre mœurs, aujourd’hui, visiblement, ce n’est plus le cas ; ils louchent plutôt sur les offres d’emplois bien rémunérateurs. Malheureusement, les nouveaux-venus sont souvent et encore victimes de tracasseries administratives, et même de xénophobie.

Et point de représentation diplomatique à l’horizon pour plaider leur sort. Dans un entretien poignant publié par notre confrère Sidwaya, Jean-Noël Sanou, un ancien responsable de la communauté burkinabè ayant résidé au Gabon mais revenu au pays, faisait remarquer ceci : « Quand j’étais au Gabon, on n’avait pas de rapports officiellement scellés avec les autorités de notre pays. Nous étions plutôt rattachés à l’Ambassade de France, qui s’occupait de nos cartes consulaires.

Nous avons mené des luttes multiformes pour avoir un consulat au Gabon ». Jusque-là, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Vivement donc qu’une ambassade soit ouverte au Gabon ou, tout au moins, dans un autre pays de l’Afrique centrale (pourquoi pas en Guinée-Equatoriale ?) pour défendre les intérêts de nos compatriotes.

I.K.B.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2010 à 11:13, par Philippe CHANDEZON Consul honoraire du Burkina Faso au Gabon En réponse à : Ali Bongo à Ouaga : « Il fallait bien que je commence quelque part »

    Bonjour,
    Je suis Philippe CHANDEZON le Consul honoraire du Burkina Faso. Je voulais vous apporter quelques précisions au sujet de votre article : Ali Bongo à Ouaga. J’ai été nommé Consul honoraire du Burkina Faso au Gabon en 1997 (J’ai été coopérant à l’H.E.R. en 1972, j’ai démarré l’Entreprise Oumarou KANAZOE et j’ai vécu en Haute Volta jusqu’en 1980) Avant cela c’est effectivement l’Ambassade de France qui s’occupait des Burkinabè, mais elle n’avait recensé que 300 personnes lors de la passation de services. Aujourd’hui le consulat a établi plus de 15 000 cartes de séjour bien que de nombreux burkinabè ne puissent se faire recenser faute de papiers en règle. Le Ministère des Affaires Etrangères organise environ tous les deux ans une mission consulaire pour venir établir les papiers officiels sur place (Lors de la dernière mission nous avons établi plus de 470 passeports).
    L’ouverture d’une Ambassade était prévue, mais il semble que l’on s’oriente plutôt vers la création d’un Consulat général.
    Quand à la communauté burkinabé du Gabon elle est dans l’ensemble très respectée le seul gros problème étant l’arrivée massive de compatriotes de la région de Garango qui arrivent sans papiers par des pirogues du Nigeria, entrainés par des réseaux organisés.
    Je suis à Ouaga jusqu’à ce soir et vous pouvez me joindre au 75 02 13 77
    Cordialement

  • Le 13 janvier 2010 à 15:12 En réponse à : Ali Bongo à Ouaga : « Il fallait bien que je commence quelque part »

    Bizarre que Blaise Compaore se deplace pr l’arrivee de Ali Bongo et pas de Dadis Camara.

    Ca veut dire ce que ca veut dire...

  • Le 14 janvier 2010 à 16:37, par kamso En réponse à : Ali Bongo à Ouaga : « Il fallait bien que je commence quelque part »

    je ne sais pas si tout le monde prend le temps de lire attentivement les articles que nous écrivent nos journalistes,Mr Blaise n’a pas accueilli Camara par ce que l’arrivée de DADIS n’était pas prévu et dadids n’avait pas l’intention d’atterrir au BURKINA FASO, donc son accueille n’etait pas programme et que Mr Blaise avait d’autre programme au menu laisse vos mounafèguement la et les sales pensés merci de pouvoir lire mon mécontentement.

    • Le 24 janvier 2010 à 01:11 En réponse à : Ali Bongo à Ouaga : « Il fallait bien que je commence quelque part »

      Kamso, pourquoi ca n’avait pas ete prevu ? N’est- il plus le president d’ une republique souveraine ? nous on aime lire entre les lignes et certains nous taxent d’ aigris, tout simplement synonymes que nous voyons clair dans leur jeu.
      C’est pas de notre faute. Notre maman et notre papa sont tres intelleigents et nous ont montre r comment il faut deceler les failles dans les raisonnements des uns et des autres. Chose que l’ecole du blanc surout, l’ecole francaise ne fait pas.

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