LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

Publié le mercredi 13 janvier 2010 à 01h27min

PARTAGER :                          

On ne le dira jamais assez, l’élection présidentielle ivoirienne, censée mettre fin à la crise dans ce jadis havre de paix, est comme un mirage. Au fur et à mesure qu’on croit s’en approcher, elle s’éloigne, laissant le peuple dans le désarroi.

Pour une crise, rien d’étonnant, car on sait quand elle commence mais pas quand elle prendra fin. Il a fallu que les politiciens, dans leur égoïsme, créent cyniquement des concepts xénophobes afin de parvenir à leurs fins,pour que le pays d’Houphouët plonge dans une tourmente décennale dont les soubresauts continuent d’inquiéter.

Le dialogue direct interivoirien, avec à la clé l’Accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007, avait pourtant suscité un grand espoir, laissant penser à l’imminence d’une sortie de crise. Cet accord a eu le mérite de créer un minimum de confiance entre les différents protagonistes et a permis au président Laurent Gbagbo de redorer son blason, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays, lui qui était, à souhait, désigné par le sobriquet de “boulanger” prêt à rouler tout le monde dans la farine. Mais en multipliant les reports et les subterfuges pour ne pas aller aux élections, le mari de Simone est en train d’apporter de l’eau au moulin des sceptiques quant à sa bonne foi.

Celle de conduire sérieusement son pays vers une sortie de crise qui le replacera bien dans son rôle de locomotive de l’UEMOA. L’actuel bras de fer qui oppose son camp à la Commission électorale indépendante est fait pour ajouter aux inquiétudes et à la souffrance des Ivoiriens. En effet, le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, est aujourd’hui accusé de tous les péchés d’Israël, notamment d’être l’auteur d’une opération frauduleuse qui aurait inscrit quelque 400 000 personnes sur la liste électorale.

Désormais, le premier responsable de cette institution qu’on félicitait, il n’y a pas longtemps, est subitement devenu l’ennemi n°1 du Front populaire ivoirien. Toutes les structures de ce parti au pouvoir et ses satellites rivalisent d’accusations qui portent atteinte à la crédibilité de Beugré Mambé et à celle de son institution.

C’est à ce moment précis que le bien-nommé ministre de la rue, Blé Goudé, a décidé de reprendre du service pour dire, comme à son habitude, haut ce que son maître pense tout bas : lundi en fin de matinée, à l’hôtel communal de Cocody, tous les responsables de la galaxie patriotique se sont retrouvés autour de Charles Blé Goudé, directeur national adjoint de campagne du candidat Gbagbo et chargé de la jeunesse ; une rencontre à l’issue de laquelle il “exige la dissolution de la CEI et que Robert Beugré Mambé soit mis à la disposition de la Justice parce qu’il est un danger pour la Côte d’Ivoire, que les élections soient confiées à une structure dirigée par les responsables religieux”.

Il a promis de lancer des mots d’ordre à ses partisans pour être entendu. A la grand-messe de 20h de la télévision nationale ivoirienne, un temps lui a été largement accordé pour sa propagande. Quand on sait que ce personnage, qui a dirigé les “patriotes” qui ont commis des exactions au temps fort de la crise, ce qui lui a valu l’interdiction de voyager à l’étranger par l’ONU, ne peut pas avoir cet espace médiatique public pour s’épencher à souhait sans la bénédiction de son maître, on ne peut qu’avoir des craintes.

Ce sentiment est d’autant plus justifié que cette nouvelle crise a nécessité le déplacement du Premier ministre Guillaume Soro dans notre capitale. Après avoir certainement été conseillé par le facilitateur, il a demandé le retrait des noms querellés de la liste.

Selon des sources policières croisées, citées par le Nouveau Réveil, la sécurité de Beugré Mambé serait sérieusement menacée ainsi que celle des principaux leaders de l’opposition, en particulier du RHDP. Que nous réserve cet énième épisode de la crise en Eburnie ? Bien malin qui saura répondre à cette question. Ce qui est sûr, c’est le moment ou jamais pour des troublions, à l’image de Blé Goudé, nommé, on se rappelle, “ambassadeur de paix” par le gouvernement de Guillaume Soro en 2007, de mettre de l’eau dans leur vin pour faire la paix tant attendue par le peuple ivoirien.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2010 à 03:52 En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    Vous pouvez contester, mais c’est la vérité:c’est parce que tout le monde entier s’occupe tellement de son problème que la Côte d’Ivoire traine les pieds. Que l’ONU s’en désengage,la CEDEAO, le facilitateur,... vous allez voir. Nous allons faire la paix, peu importe le chemin par lequel nous allons y parvenir.

    Depuis longtemeps le problème était reglé : les rebelles battaient les loyalistes, sans l’aide de la France et l’ordre était établi.

    Les Blé Goudé & Cie, ça c’est des plaisantins. On est en train de pourir la situation avec cette paix armée.Qu’on nous laisse regler l’affaire. Blé, c’est parce qu’il y a la paix qu’il parle. Une bonne descente à Cocody, suffit pour regler son cas. Non, il faut éviter le dilatoire, mon frère.

    De toute façon, les rebelles ont toujours leurs armes, et ils n’ont d’ailleurs rien à craindre. C’est au peuple de juger, s’il laisse les dirigeants l’entrainer dans ce dilatoire.

    Je suis de la Côte d’Ivoire, mais ça commence vraiment à m’énerver.Qu’on nous laisse, nous ferons une paix durable. Sinon ces élections ne vont rien apporter, si ce n’est la méfiance entre ivoiriens.

    Dès que la guerre va éclater bientôt, nous demondons à la France et à toutes les forces étrangères, de libérer le pays.Nécessairement,il y aura une issue.

    On veut respirer maintenant.Nos dirigeants africains n’ont même pas honte. Des veillards sans gêne accrochés à leur soi-disant fauteuil, incapables d’avoir le peu de sagesse que le petit Obama a. Vous voyez, comment on peut avancer avec ça !

  • Le 13 janvier 2010 à 09:33 En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    C’est vraiment dommage pour la Côte D’Ivoire. Il faudrait que la communauté internationale prenne sérieusement ses responsabilités face à de tels actes. Je ne peux pas comprendre qu’un individu comme Blé Goudé puisse prendre en otage le processus certes avec la bénédiction de Gbagbo et qu’on laisse faire. C’est plutôt lui qu’on devrait mettre aux arrêts pour les crimes qu’il a causé à la Côte d’Ivoire et aux étrangers vivant dans ce pays.

  • Le 13 janvier 2010 à 09:40, par princessla En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    Demandons a Dieu de venir au secour des ivoiriens et de tout les peuples africains. Avec cette histoire de terroriste je crois que la fin du monde approche ; Mon Dieu aide-nous.

  • Le 13 janvier 2010 à 13:41 En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    vous votre problème il est où ? laissez les ivoiriens régler leurs problèmes !! Ce pays se trouve à un virage sensible.. L acte que vient de poser le président de la CIE est condamnable.

  • Le 13 janvier 2010 à 16:23, par owdk En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    Je partage avec vous le point de presse de Guillaume Soro sur cette affaire.Tirer la conclusion vous même.

    La gestion du contentieux électoral, marquée ces derniers jours par l’affaire du CD contenant les 429 000 cas litigieux croisés par la Commission électorale indépendante, en dehors de la Sagem et de l’Institut national de la statistique, était au cœur « d’une importante réunion » que le Premier ministre a présidée, hier, à son cabinet. Et qui a regroupé les représentants spéciaux du SG de l’Onu et du Facilitateur, de la Commission électorale indépendante et des structures techniques. Donc tous les acteurs impliqués dans le processus électoral.

    Le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro a, au terme de la séance de travail, rendu public devant la presse, un ensemble de mesures arrêtées de commun accord, pour rassurer les acteurs politiques et les populations ivoiriennes dans la gestion de cette affaire et sur les perspectives. Puisque la phase de réception des dossiers de réclamation s’est achevée le 9 janvier. « Cette réunion a eu pour objectif, de prendre toutes les dispositions pour assurer et garantir la transparence et la limpidité de la liste électorale définitive », a indiqué le chef du gouvernement. Et de préciser en quoi consistent ces mesures consensuelles et immédiatement applicables par la Cei et ses partenaires techniques et les autres structures nationales (Cnsi, Ins, Sagem, Oni). « Maintenant, pour donner plus de garantie, nous avons, aujourd’hui, adopté un mode opératoire clair et précis. Toutes les structures que je viens d’indiquer ont participé à son élaboration. Ce mode opératoire est simple. Nous avons institué un Comité de suivi, qui va être installé dans 70 centres de coordination, qui va rassembler tous les dossiers de tous les réclamants qui se sont présentés devant les commissions électorales locales. Ces Comités de suivi vont apprécier chaque dossier, au cas par cas, et arrêter dans les centres de coordination une liste de ceux qui méritent d’être sur la liste définitive. Ce sont ces listes uniquement, qui seront transmises à la Sagem et à l’Ins aux fins de produire la liste définitive ».

    Auparavant, il a déclaré sans intérêt pour le processus en cours, le travail réalisé parallèlement par l’institution électorale et qui est à l’origine de tant de polémiques au sein des partis politiques et de la société civile. « La Cei, au dire de son président, a aussi fait un autre croisement ; elle nous en a tenu informé. A la réunion dernière, nous avons déclaré que le croisement que la Cei avait eu à faire était nul et de nul effet puisqu’il n’intégrait pas la procédure qui avait été préalablement établie. C’est à la suite de cela qu’il y a eu beaucoup de confusions, de débats dans la presse », a tenu à préciser Guillaume Soro. Avant d’exhorter ses compatriotes à faire confiance au gouvernement. « C’est pour cela que je suis là pour appeler les Ivoiriens au calme et à la sérénité. Le croisement interne qui a été fait par la Cei pour sa propre gouverne, nous l’avons déclaré irrecevable pour être intégré sur la liste définitive. La réunion a décidé de ne s’en tenir qu’au croisement populaire. Donc je peux rassurer les Ivoiriens qu’il n’y a pas de confusion possible à faire ». Autant il a interpellé la population, autant il a demandé à la Cei et à ses partenaires de respecter leur engagement qui est de produire une liste électorale fiable. « Ces structures ont été placées devant leurs responsabilités. Ce que les Ivoiriens attendent de nous, c’est bien de confectionner une liste électorale définitive, sans tache, une liste électorale définitive propre. Et en tant que chef du gouvernement, j’ai rappelé à toutes les structures qu’il fallait travailler parce que l’une des conditions sine qua non pour des élections libres et apaisées, c’est d’avoir une liste définitive propre et sans reproche. Toutes les structures seront dans les comités de suivi dans les 70 centres de coordination et apprécieront ensemble les dossiers qui leur parviendront », a-t-il ajouté. Selon le Premier ministre, non seulement « la transparente et la limpidité de la liste électorale seront garanties » mais aussi le représentant spécial du SG de l’Onu aura à certifier le travail qui sera réalisé. D’où son souci de recherche du consensus en toute situation.

  • Le 13 janvier 2010 à 18:01, par ZAS En réponse à : Crise ivoirienne : Au secours, Blé Goudé revient !

    Blé Gudé, C’est qui ? Ce n’est rien d’autre qu’un vulgaire délinquant cautionné par Gbagbo. Mais si Gbagbo n’y prend pas garde, C’est ce voyou là qu va causer sa perte.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique