En 13 éditions, le festival Yeleen des contes s’est fait une place dans l’agenda culturel de la ville de Sya. Ses initiateurs en sont convaincus. Après cette renommée internationale, un autre défi se présente.

Selon le directeur du festival et président de l’association « La Maison de la Parole », le conteur Hassane Kassi Kouyaté, après avoir acquis de la visibilité, il était temps d’aborder des questions de fond, à savoir, la formation des conteurs dans des domaines tels que le collectage, les aspects administratifs, techniques et artistiques autour du conte dans le but d’en faire « un outil traditionnel contemporain ». L’initiative n’est pas nouvelle car, depuis la création du festival, la formation est de mise si bien que de nos jours, une vingtaine de conteurs burkinabé vivent aujourd’hui de leur art.

2009 qui consacrait l’année africaine de Yeleen, a aussi fait la part belle à la formation des conteurs issus d’une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest. Les participants, réunis à la faveur d’un séminaire sur l’oralité, avaient la charge de définir un plan stratégique de valorisation du patrimoine immatériel sur les 5 prochaines années. Sous la houlette du formateur belge Luc Ameyé, les séminaristes avaient pour mission de « remettre au goût du jour, la tradition orale africaine qui perd ses lettres de noblesses ».

Cet atelier a été rendu possible grâce à la coopération entre l’organisme belge chargé de la promotion de l’art contemporain africain Africalia et La Maison de la Parole.

A l’issue des travaux, les participants se sont félicités non seulement du plan stratégique dénommé « Plateforme Afrifogo » qui en est ressorti, mais aussi des échanges d’expériences entre conteurs de divers horizons. Il reste à présent à soumettre Afrifogo à l’appréciation des pouvoirs publics et aux décideurs. Elle est même susceptible, de l’avis du formateur, d’être reconnue par la commission culturelle de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA).

Les soutiens au projet, dont il reste encore à finaliser le budget, ne se sont pas fait attendre. Lors d’un déjeuner qu’il a offert aux conteurs et partenaires de Yeleen, le ministre Soungalo Ouattara, parrain de la 13e édition du festival, a assuré le président de La Maison de la Parole de « sa disposition à aider à l’éveil de la culture et à la structuration du métier de conteur ».

Ce fut aussi le lieu pour Hassane Kouyaté de rendre un hommage appuyé, d’une part au ministre pour « le soutien » qu’il a manifesté à l’endroit du festival et, d’autre part, au Centre culturel français Henri Matisse avec lequel il compte développer un partenariat structuré.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya