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Gestion de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou : Le Burkina recherche un partenaire technique tranchant

Publié le mardi 29 décembre 2009 à 01h10min

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Le gouvernement burkinabè a décidé, au regard des nombreuses difficultés dans la gestion de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, de faire appel à un partenaire technique de référence. Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou, et son collègue des Ressources animales, Sékou Bâ, ont échangé, le mercredi 23 décembre 2009 dans la soirée à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, avec les acteurs de la filière bétail-viande sur cette décision majeure, dit-on, qui va permettre au Burkina Faso d’exporter la viande avec une valeur ajoutée.

Le Burkina Faso est réputé être un grand pays d’élevage avec un cheptel qui est sollicité par de nombreux pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria où les animaux sont généralement convoyés sur pied ou dans une moindre mesure en véhicules.

Cela ne se passe pas sans soucis pour nos éleveurs qui, comme récemment dans un Etat voisin, un prix leur a été imposé pour permettre aux populations de pouvoir s’approvisionner, surtout en moutons pour la fête de la Tabaski.

Ce qui laisse un goût amer en particulier pour des vendeurs qui tenaient à faire de très bonnes affaires, avant de regagner le bercail. Autres angoisses, l’insécurité, les tracasseries sur les routes ont, parfois, eu raison de ceux qui exportent le bétail sur pied.

Avec ce système quelquefois précaire, la viande exportée n’a aucune valeur ajoutée. Toujours au niveau des regrets, le ministre du Commerce a déploré, il y a deux ans de cela, le fait que notre pays ne puisse pas satisfaire la demande d’une structure qui ambitionnait de desservir le Kazakhstan et des pays européens en viande.

Pour lui, ce n’est pas acceptable qu’un Etat aux grandes potentialités en matière d’élevage ne puisse pas relever un tel défi. A cela, il faut ajouter une gestion décevante d’un abattoir qui a déjà englouti environ de 2,5 milliards de FCFA en 2001 au titre de la réhabilitation.

Pis, la privatisation effective de l’infrastructure depuis la même année avec en ligne de mire la Société de gestion de l’abattoir de Ouagadougou (SOGEAO) n’a pas donné jusque-là la satisfaction escomptée… C’est fort de tout cela que le gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités en faisant appel à un partenaire technique de référence, voire très tranchant.

A l’annonce de la décision du gouvernement par le ministre Sanou, les acteurs de la filière, dans leur ensemble, n’ont manifesté aucune réprobation. Toutefois, ces derniers ont fait part de leurs préoccupations, notamment leur avenir avec l’arrivée d’un nouveau gestionnaire sur le site.

Et le chef du département de rassurer que personne ne sera mise sur la touche. « Nous ne pouvons pas réussir le processus sans vous ; c’est avec vous que ce professionnel va travailler… », a-t-il martelé. Même assurance pour les responsables de la SOGEAO qui ont tenu à savoir à quelle sauce ils seront mangés.

Quant aux interrogations relatives à l’abattage clandestin, les deux ministres ont reconnu les effets pervers d’une telle pratique. Ils ont annoncé, à ce propos, la création imminente d’une brigade de lutte contre ce phénomène qui sera logée au sein de la mairie de Ouagadougou. Une annonce qui a été fortement applaudie par l’assistance.

Rendez-vous a été donc donné par le ministre Mamadou Sanon avec le lancement très incessamment de l’avis à manifestation d’intérêt dans les journaux, relatif au recrutement du partenaire technique de référence. Pour lui, ce sera le début du lancement du processus.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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