Il y a une trentaine d’années, des jeunes filles des établissements secondaires étaient renvoyées pour fait de grossesses indésirées. Mais, grâce à un noyau de volontaires constitués en 1975 pour lutter contre le renvoi de filles porteuses de grossesse, un changement s’est opéré. Ainsi naquit l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), créée le 19 décembre 1979.

"L’Association est née pour défendre des causes, alléger les souffrances diverses et multiformes qui étaient le lot d’un pan important de notre société", a expliqué le président national de l’ABBEF, El Hadj Ibrahiman Sakandé.

Il a souligné qu’en trente ans d’existence, l’ABBEF a évolué dans des contextes différentes et sous la houlette de différentes équipes, mais toujours avec le même engagement qui était et reste aujourd’hui encore, caractérisé par la volonté ferme de faire la promotion du bien-être familial en tout temps et en tout lieu.

"La vision de l’ABBEF est l’avènement d’une société dans laquelle la population en général, les adolescents et jeunes, en particulier jouissent pleinement de leurs droits et services de santé sexuelle et de la reproduction (SSR) de qualité et sont responsables de leur sexualité", a-t-il révélé.

La mission de l’ABBEF est de contribuer à l’épanouissement de la population en général, des adolescents et jeunes, en particulier. Et ceci, à travers l’offre de santé sexuelle de la reproduction de qualité, la lutte contre les IST/VIH/Sida, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes et la promotion de relations harmonieuses entre les hommes et les femmes.

C’est à ce titre que l’ABBEF a été reconnue comme une ONG d’utilité publique par l’Etat Burkina et a été maintes fois décorée par les différents ordres. "Nous exprimons notre sincère gratitude au gouvernement, à l’Etat-burkinabè pour ces privilèges accordés", a dit le président national de l’ABBEF. Il a aussi fait une mention spéciale à tous les partenaires accompagnant l’ABBEF, à commencer par la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), la structure mère.

La représentante du ministre de la Santé (parrain de l’événement), Mme Fatimata Zampaligré, a affirmé que depuis sa création en 1979, l’ABBEF force l’admiration de par sa capacité organisationnelle et la noblesse de sa vision et de sa mission.

"Vous méritez bien votre statut d’association reconnue d’utilité publique. Le gouvernement et les plus hautes autorités de la nation saluent cet engagement au profit des idéaux de justice, d’équité et d’humanisme", a-t-elle dit à l’endroit du staff de l’ABBEF.

Elle a félicité ladite structure d’accompagner constamment le gouvernement à accroître l’efficacité de la prévention, à endiguer la propagation du VIH/Sida et à lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes. Cependant, Mme Fatimata Zampaligré, actuelle directrice de la santé de la famille, estime que si le renvoi de l’école des jeunes filles enceintes n’est plus qu’un mauvais souvenir, de nombreux défis demeurent.

Des défis que l’ABBEF s’attelle à relever, à savoir le repositionnement de la planification familiale, la prévention des grossesses non désirées et la lutte contre les avortements clandestines, causes de mortalité maternelle.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya