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Burkina Faso-Israël : On débroussaille le champ de la collaboration agricole

Publié le vendredi 18 décembre 2009 à 02h17min

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Du 3 au 9 décembre 2009, Tammy Erann-Soussan, la directrice des stages à la Division francophone du centre de coopération internationale pour le développement agricole (CINADCO) a séjourné dans notre pays. Elle avait pour mandat de débroussailler le champ de la coopération agricole entre Israël et le Burkina.

L’Etat hébreu explore de nouvelles pistes de coopération avec le Burkina Faso. En visite dans notre pays, Tammy Erann-Soussan a annoncé l’intensification de la coopération entre les deux pays : « Ma visite au Burkina vise, à aider, à identifier des axes de coopération ». Emissaire de la Direction du département Afrique au sein du ministère des Affaires étrangères, elle a confié que cette mission résulte du fait qu’Israël cherche à inscrire la coopération avec le Burkina Faso dans ses priorités. Elle a expliqué que la visite du président du Faso, Blaise Compaoré, en Israël du 13 au 15 mai 2008 est à l’origine de l’intensification de cette coopération. « Son discours appelant à la valorisation du capital humain pour bâtir le futur a vraiment séduit et ému tout le peuple israélien », souligne-t-elle.

Le séjour de Tammy Erann-Soussan lui a permis d’avoir des échanges avec le ministre délégué à l’Agriculture, le directeur des Aménagements et du Développement de l’Irrigation (DADI), des représentants des ministères de l’Agriculture, de la Jeunesse et de l’Emploi, du Fonds d’appui aux initiatives de jeunes (FAIJ), du Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), de la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel, etc. L’envoyée de l’Etat hébreu ne s’est pas contentée des échanges avec les autorités et les techniciens burkinabè.

Elle a aussi visité des réalisations et projets, à l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS), à Yako et à Ouahigouya. Il s’agit d’identifier des axes possibles pour approfondir et élargir le champ de la coopération avec le Burkina Faso. Ce qui devrait déboucher sur des « actions concrètes ». Le Centre de coopération internationale pour le développement agricole (CINADCO) a formé plus d’une centaine de Burkinabè dans des domaines divers, tels que le développement communautaire, l’éducation, etc. Il a des relations de coopération avec les ministères de l’Action sociale et de l’Agriculture.

Renforcer les capacités des jeunes agriculteurs

Il est en train d’établir une coopération avec le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi dans le but de l’aider à atteindre les objectifs dans le domaine de l’implication des jeunes dans les projets agricoles. Mais, le CINADCO n’est pas, selon la directrice des stages, une agence d’appui qui investit dans les financements de projets. C’est une structure qui apporte des appuis techniques en termes de renforcement des capacités.

Le séjour au Burkina lui a permis de s’imprégner des missions du FAIJ. Avec le directeur général de ce Fonds, Parfait Désiré Ouédraogo, elle a exploré des pistes de partenariat. « Nous pensons pouvoir renforcer les capacités dans le domaine agricole des jeunes bénéficiaires de l’appui financier de ce fonds. Cela est très important parce que, sans un savoir-faire, les jeunes ne connaîtront pas de réussite dans leur entrepreneuriat agricole », a-t-elle indiqué. Le Burkina Faso dispose de bonnes terres fertiles, de l’eau, d’un climat propice à la production agricole, contrairement à Israël, estime la directrice des stages israélienne. Pour elle, c’est juste l’application de certaines techniques agricoles modernes qui semble manquer au Burkina.

Car, « l’expérience a montré que les agriculteurs opposent une certaine réticence à adopter les nouvelles pratiques. Il faut arriver à convaincre la jeunesse de s’inscrire dans l’application du savoir-faire agricole », note Tammy Erann-Soussan. Elle en veut pour preuve les merveilles que constitue l’irrigation par le goutte-à-goutte. Cette méthode innovante permet à l’agriculteur de profiter de trois cycles de production dans l’année. Et elle peut être introduite au Burkina Faso. L’appui du CINADCO au FAIJ devrait servir à booster le secteur agricole.

Cela, à partir du fait que les stagiaires techniciens et agronomes formés en Israël occupent, déjà, des positions-clés dans tous les domaines de l’agriculture et de la gestion des ressources en eau. La plupart des anciens stagiaires lui ont confié que les stages en Israël ont positivement changé leur vie. La coopération israélo-burkinabè remonte aux années 1960. Le premier directeur du Centre de formation de jeunes agriculteurs de Matourkou, aux environs de Bobo-Dioulasso, fut un Israélien. En douze ans de service au CINADCO, la directrice des stages a personnellement formé environ cent cinquante (150) agents.

Le Burkina Faso et l’Israël n’ont pas les mêmes problèmes en termes d’emploi. Un seul aperçu de ce pays finit par convaincre sur la différence : Israël est un Etat de 22 000 km2 avec une population estimée à environ 7,5 millions d’habitants. Il dispose de très peu de terres. Par contre, le pays a une organisation institutionnelle très forte qui lui a permis un développement très rapide. Celui du secteur agricole ne date que de 60 ans. En Israël, les jeunes sont, soit dans les coopératives à base socialiste très forte où la production est très réglementée appelées Kibboutz, soit ils travaillent dans des fermes familiales, très recherchées parce que peu nombreuses.

Ce pays ne rencontre pas de problèmes d’orientation des jeunes vers les entreprises agricoles. Ce qu’Israël a en commun avec le Burkina Faso, c’est la similitude du climat. « Mon pays ayant les 2/3 de son territoire désertique, le vôtre a plus d’avantages. Sur le plan agricole, les deux pays ont beaucoup d’expériences à partager. Au départ, Israël était constitué de rochers et de dunes de sable. Aujourd’hui, c’est autre chose grâce à la connaissance que ses habitants ont acquise dans la fertilisation des sols et la maîtrise de l’eau », explique l’Israélienne.

Joël Zabsonré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2009 à 16:46, par N’dabi En réponse à : Burkina Faso-Israël : On débroussaille le champ de la collaboration agricole

    En voici une, qui vient à nouveau nous rappeler les mêmes avantages naturels climatiques que nous avons dans notre cher pays en matière de l’agriculture. Ces mêmes avantages, d’autres l’avaient bien compris et l’ont mis en priorité dans la lutte du peuple pour l’autosuffisance alimentaire , donc, évidemment il faudrait qu’il est une continuité dans ce sens avec le ministère en charge de l’agriculture actuellement.
    Ainsi, attendons de voire si ce rappel serait une fois de plus entendu par les uns et les autres.

  • Le 8 janvier 2010 à 14:36, par www.h-bado.blogspot.com En réponse à : Burkina Faso-Israël : On débroussaille le champ de la collaboration agricole

    c’est un peu domage, que nos relations avec israel, ne soit pas franchement plus poussee.
    Il ya n’en tellement de chose a y gagner (avec Israel).

    il me semble que les Autorites IVOIRIENNES l’ont bien compris, et le redressement de ce pays (la cote d’ivoire), sera plus spectaculaire, que ne le predisent les plus grands optimistes.

    time will tell.

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