On le murmurait tout bas mais c’est à présent officiel. Le triple champion du Faso Abdoul Wahab Sawadogo ne fait plus partie de l’effectif de l’AS-ONATEL. C’est le coureur lui-même qui nous l’a confirmé lors de la compétition cycliste organisée dans le cadre des festivités du 11-Décembre à Ouahigouya.

« Cette saison j’ai eu beaucoup de prises de bec avec certains dirigeants de l’AS-ONATEL. Nous ne nous sommes pas entendus notamment sur les primes et bien d’autres choses. J’ai donc quitté l’équipe », nous a-t-il dit. Cela paraît quelque peu étonnant surtout quand on sait ce que vaut cet athlète dans les rangs de l’AS-ONATEL.

A coup sûr, son départ ne plaît pas aux dirigeants de son ex-club. Wahab, on le sait, participait pour beaucoup dans les victoires de l’AS-ONATEL. Avec ce départ, pourra t-on trouver une pièce pour le remplacer ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, le coureur dit qu’il n’a pas encore un point de chute. Il a d’ailleurs compéti en solitaire à la course de l’indépendance qu’il a remportée avec la manière. « Je cours présentement en individuel ». Cependant, il ne nie pas qu’il est l’objet de convoitise de beaucoup de clubs.

« Il y a beaucoup de clubs qui sont venus me voir, mais nous sommes encore en discussion », dira-t-il. Mais selon certaines indiscrétions, le "lion" de Boussé serait très proche d’un nouveau club cycliste en gestation. En partant de l’ONATEL Wahab dit ne pas avoir de remords. A ceux qui pensent qu’il est vieillissant, il répond : « c’est moi qui dirai que je suis vieux, c’est moi qui dirai que je suis fatigué. C’est moi qui sais ce qui est dans mes jambes ».

Ce n’est pas seulement à l’AS-ONATEL que l’on note des divorces. A l’ASFA, la situation est encore plus grave. Saïdou Tall, l’un des meilleurs animateurs lors des courses, a lui aussi quitté les siens. Et contrairement à Wahab, lui il avoue qu’il ira dans le nouveau club en construction. « Un de mes supporters qui me soutenait beaucoup est en passe de créer un club.

Il m’a demandé de venir être le capitaine de sa formation. Il promet de bien me payer et je pense que je ferai du cyclisme mon gagne-pain, c’est ce que je cherchais », nous a-t-il confié. Selon Tall, le divorce a été consommé sans heurts. « C’est de mon club d’origine Ouahigouya que je suis allé à l’ASFA. Nous nous étions entendus à l’époque et c’est le cas aujourd’hui encore ».

En changeant de club, Tall n’oublie pas ceux qui l’on rendu célèbre. Pour lui, c’est auprès de ces différentes formations qu’il s’est aguerri. « Nous sommes toujours ensemble, seulement nous ne portons pas la même tunique ». Saïdou Tall n’est pas parti seul de l’ASFA. Il a aussi emmené, avec lui, deux autres camarades. « Je suis parti avec Kabré Issiaka et Gueswendé Amidou Sawadogo ».

Ces départs ne sont-ils pas de nature à destabiliser le club asfasien ? Non, répond Tall qui trouve que les "Jaune et vert" disposent de jeunes coureurs capables de les remplacer valablement. Et pour lui, les forces qui vont dans le nouveau club permettront une bonne rivalité équilibrée entre les équipes pendant les compétitions.

B. Léopold YE

Sidwaya