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CONFERENCE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Que iront apprendre les chefs d’Etat africains à Copenhague ?

Publié le mardi 8 décembre 2009 à 01h17min

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La capitale de la presqu’île du Jylland, Copenhague, abritera du 7 au 18 décembre, la conférence des chefs d’Etat sur la problématique des changements climatiques dont les effets pervers, à l’heure actuelle, ne sont plus à démontrer. Des catastrophes comme, entre autres, les raz-de-marées, les typhons, les canicules, les longues sécheresses, les inondations aux conséquences incommensurables sont légion et secouent l’une après l’autre ou concomitamment, l’échelle planétaire.

Des solutions idoines et pérennes, nous en convenons, doivent être trouvées afin de parer à ces fléaux que d’aucuns imputent à la nature sans y voir trop l’action anthropique. Le jeu en vaut donc la chandelle, peut-on dire. Mais ce qui suscite étonnement et interrogations, c’est bien l’empressement que les chefs d’Etat africains mettent pour venir à bout de ce danger qui menace leurs populations. L’organisation des rencontres ici et là, comme celle de Ouagadougou les 9, 10 et 11 octobre dernier par exemple, ornées de discours officiellement volontaristes, laisse croire qu’ils prennent le problème à bras-le-corps au même degré de sérieux que leurs pairs des quatre autres continents. Ces derniers, conscients de leur rôle dans la pollution planétaire et dotés d’esprit de prospection, commencent déjà à y réfléchir et de la façon la plus sérieuse au monde pour en trouver des solutions qui vaillent. Mais quid des chefs d’Etat du continent noir ? De quels maux leur peuple respectif n’ont pas encore souffert et dont la recherche de solutions nécessite cet empressement ?

En vérité, rien n’est nouveau sous les tropiques. Car, à côté de ces sinistres liés aux changements climatiques, ont déjà subsisté et subsistent encore d’autres problèmes plus réels aux causes et aux conséquences immédiates que vivent de jour en jour ou d’année en année les populations africaines et ce, sous l’inaction et le silence coupables de leurs dirigeants qui, une fois de plus, iront se la couler douce en terre danoise. Pour ne citer que certains maux, un milliard de personnes meurent de faim chaque année dans le monde et les 2/3 des victimes se trouvent en Afrique. Trois millions de personnes souffrent de la pandémie du Sida. Et les 2/3 des malades vivent encore dans cette pauvre Afrique.

Un enfant meurt de paludisme toutes les 30 secondes dans le monde et c’est encore dans cette Afrique-là que se trouve le plus grand nombre de victimes. "Pour lutter contre la faim, il faut avoir faim", a dit récemment Jacques Diouf, secrétaire général de la FAO sur les antennes de RFI . Qui donc de ces dirigeants africains veut faire sien le problème des changements climatiques, eux qui pillent les richesses des peuples pour s’acheter des voitures mirobolantes ou se construisent des châteaux luxueux ? Aucun, pas même un seul de ceux-là qui jouent à la Madone. Comment ceux-ci peuvent-ils d’ailleurs s’en soucier quand on sait que eux et leurs proches ne vivent pas les affres de ces catastrophes parce que vivant, seconde après seconde, dans des châteaux et voitures où la température varie selon leurs caprices ?

On parle d’un front commun pour exiger des nations industrialisées, les réparations des dommages à eux causés avec la forte émission de gaz à effet de serre. C’est du bluff. Il s’agit en termes clairs d’une mendicité qui ne dit pas son nom dont les retombées serviraient à ériger à nouveau des châteaux en Europe ou à s’octroyer des paradis fiscaux au grand dam des populations africaines qui meurent de faim, qui croupissent dans la misère, et qui sont menacées par les maladies. Ces fléaux ou devrions-nous dire, ces sinistres, jalonnent le quotidien des populations africaines et demeurent malheureusement posés sous le nez et la barbe des dirigeants africains alors qu’ils méritent qu’on y apporte des solutions efficaces et durables, gage d’un développement participatif et endogène.

La rencontre de la presqu’île du Jylland ne devrait pas être un simple divertissement ou un fonds de commerce pour les dirigeants africains. Les solutions qui y seront prises pour contrer les effets des changements climatiques doivent venir en appoint aux résolutions concrètes des problèmes existentiels des peuples. L’Afrique, à l’heure actuelle, a plutôt besoin de dirigeants francs, pétris de bonne et véritable gouvernance pour son développement et non d’une mendicité malicieuse qui l’assujettit davantage.

Sidzabda

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2009 à 14:38, par The Patriot Act En réponse à : CONFERENCE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Que iront apprendre les chefs d’Etat africains à Copenhague ?

    L’Afrique ira dans ce sommet et signera des accords pour lesquels elle n’a pas participé. Le réchauffement climatique est en majeure partie la faute des pays industrialisés, par leur boulimie de la consommation et de la production dans le but de faire des profits. Les sociétés africaines se sont toujours souciées de la mère nature, car elles vivent en harmonie avec elle.
    Maintenant qu’ils constatent les conséquences de leurs actes, ils veulent comme toujours donner des leçons à la pauvre Afrique, qui meure de faim, de pandémies ( Sida, paludisme,...),cette Afrique de coups d’État et qui à mes yeux ne les concernent pas.Comme ils ressentent le changement climatique chez eux, ils accourent. Quelle hypocrisie de leur part.Imaginons un instant que cela ne concernait que le continent africain. Qu’en serait-il ?
    Vous m’en direz.

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