LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Patrick Renaud, président du directoire MAN Diesel SAS/Saint-Nazaire : « Un moteur neuf n’est pas exempt de panne »

Publié le mercredi 25 novembre 2009 à 01h26min

PARTAGER :                          

Patrick Renaud

MAN Diesel SAS est la filiale française du groupe allemand MAN spécialisé dans la fabrication de très gros groupes Diesel notamment pour des Centrales électriques. Ingénieur travaillant au sein du groupe depuis 1980, le président du site de Saint-Nazaire, Patrick Renaud revient sur le partenariat conclu dans le cadre de la construction du premier groupe de la Centrale de Komsilga. Il donne aussi son avis de professionnel sur les difficultés rencontrées par les sociétés d’électricité.

Sidwaya (S.) : Quel sens donnez-vous à la visite dans votre société à Saint-Nazaire des parties prenantes (SONABEL, BIB, SOPAM SA ) dans la Centrale électrique de Komsilga ?

Patrick Renaud (P. R.) : C’est toujours une réelle satisfaction pour MAN Diesel SAS d’accueillir ses clients sur son site de Saint-Nazaire. Nous sommes persuadés des performances de notre usine et ne ratons pas une seule occasion pour la faire découvrir à nos clients qui effectuent le déplacement. C’est une fierté de pouvoir leur présenter nos produits et les employés de la société qui participent au succès du moteur Diesel 48/60. Les clients de la SONABEL doivent se convaincre que MAN Diesel est une compagnie majeure dans la fabrication du moteur souhaité pour accroître la production d’électricité au Burkina Faso. Le moteur 48/60 est un moteur suffisamment éprouvé. Il est déjà en service dans de très nombreuses centrales. « Electricité de France » (EDF) qui est l’acteur important dans l’Hexagone a choisi ce type de moteur. Tout le monde peut être assuré d’avoir un produit de qualité.

S. : Peut-on s’attendre à un partenariat à long terme entre MAN et l’opérateur burkinabé après cette première opération ?

P.R. : Nous sommes ouverts à toute solution de partenariat pour tout ce qui concerne l’expertise, la maintenance, la modernisation, la réhabilitation, la supervision, l’assistance. MAN dispose d’un panel de propositions qu’elle va soumettre à la SONABEL afin de garantir de façon durable la fiabilité des installations sur la Centrale électrique de Komsilga. Notre société essaie à chaque fois que l’occasion se présente de construire des relations à long terme avec ses clients. Quand on achète un moteur Diesel, c’est pour vingt ans. C’est un investissement dans la durée. Pour ce faire, notre stratégie consiste à établir un partenariat qui survive au temps avec les acheteurs et les utilisateurs de nos moteurs.

S. : Pouvez-vous donner ici l’assurance que le G1 sera fin prêt pour mars 2010 ?

P. R. : La SONABEL et son fournisseur SOPAM SA ont mon engagement que tout sera entrepris pour que le groupe soit prêt dans les délais à la satisfaction de notre client. Seulement toute l’opération ne se trouve pas entre les mains de MAN. C’est sûr que le moteur sera livré avant la fin de l’année, précisément à mi-décembre 2009.Ensuite, d’autres actions dont notre société n’a pas entièrement la responsabilité vont suivre. Mais elle sera présente sur le site de Komsilga pour assister son client afin que la centrale soit mise en service dans les meilleurs délais.

S. : Une bonne partie du Brésil vient de sombrer dans l’obscurité suite à un problème intervenu dans une centrale. Comment expliquez-vous les pannes de plus en plus récurrentes dans le domaine de l’électricité ?

P. R. : Le moteur Diesel 48/60 pour lequel la SONABEL a opté est d’une qualité et d’une fiabilité incontestable. Cela ne peut faire l’objet d’aucun doute. De très nombreux clients dans le monde tels « Energie de France » (EDF) ont choisi ce groupe pour ses performances. Je suis donc persuadé de la qualité et de la justesse de celui de la SONABEL. Maintenant, il faut savoir qu’une centrale électrique reste un ensemble complexe comprenant bien sûr un moteur Diesel mais aussi beaucoup d’autres auxiliaires électriques. Il s’agit des pompes, des filtres, des réservoirs, etc. Tout cela peut jouer sur l’exploitation du groupe, fût-il neuf. Malgré la qualité des fournitures, il se peut que de petites pannes surviennent. Les techniciens appellent cela des erreurs de jeunesse. Ce sont des réalités auxquelles personne ne peut se soustraire. C’est donc dire qu’un moteur neuf n’est pas exempt de panne. Il appartient dans ce cas de prendre des mesures pour réduire au maximum la durée de ces désagréments. MAN se tient toujours prêt à aider ses clients lorsqu’ils sont confrontés à ce type de difficultés.

S. : Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que la solution à ces désagréments consiste à avoir en stock toutes les pièces de rechange ?

P. R. : A mon avis, chercher à constituer un stock de toutes les pièces de rechange n’est pas la meilleure solution aux pannes. MAN a la capacité d’expédier les pièces très rapidement à ses clients. Elle est située auprès d’un aéroport et en moins de 24 heures, le matériel sollicité peut arriver à destination dans le monde. Donc, il ne sert à rien de vouloir stocker la totalité des pièces. MAN dispose dans ses ateliers d’un stock de plus de 25 000 pièces entrant dans la construction des différents moteurs. Ce qui est important, c’est de se doter d’un stock dit de sécurité. Le reste peut être acquis dans un délai assez court. Chaque société d’énergie électrique a sa propre stratégie pour surmonter les pannes. Mais, à ma connaissance, aucune n’a fait le choix d’avoir la totalité des pièces de rechange au sein de sa centrale électrique. Les dépannages courants sont supportés par un stock de sécurité. Cette option est classique et connue de tous les utilisateurs. Pour les grosses pannes, ils se réfèrent aux fournisseurs pour livrer rapidement les pièces de rechange. Quand on veut tout avoir en stock, on court le risque d’immobiliser de l’argent avec souvent des frais d’entretien en plus. Il peut arriver qu’au final, des pièces soient hors d’usage.

Interview réalisée à Saint-Nazaire par Jolivet Emmaüs Joliv_et@yahoo.fr

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)
Burkina/Finance : L’ACEP fait des heureux gagnants