Dans ce premier match du groupe B joué le 23 novembre dernier au stade de l’Amitié, les Etalons ont très tôt craqué devant les Lions de la Téranga du Sénégal. En effet, dès la 4e mn, ils concèdent le premier but inscrit par Alpha Oumar Sow. Alors qu’on s’entendait à ce que les Burkinabè réagissent, c’est plutôt à un match quelque peu terne, sans panache, visiblement dénué d’engagement et de rythme que le public a eu droit. Les joueurs de part et d’autre semblaient lourds avec la chaleur humide qu’il faisait à Cotonou, mais cela ne peut pas forcément expliquer le faux rythme produit par les acteurs. Dalhata Soro, Ousmane Derra, Rachid Coulibaly et leurs camarades qui couraient derrière l’égalisation, se sont laissé imposer le rythme du match par les Lions qui avaient en leur sein près de 10 joueurs qui avaient pris part au CHAN (Championnat d’Afrique des nations) de février 2009 en Côte d’Ivoire.

Ces derniers savaient qu’en face, il n’y avait qu’une équipe très jeune composée de cadets du Mondial au Nigeria et de quelques juniors qui ne pouvaient pas tourner le match à son compte. Quand les Etalons ont eu des possibilités offensives, il leur a manqué de puissance et de réalisme, ce qui ne pardonne pas à ce stade de la compétition. L’action de la 27e mn en est l’une des illustrations parfaites. Lorsqu’un ballon en profondeur met sur orbite Abdoul Raoul Konseiga sur le côté droit qui pouvait continuer sa course dans la surface adverse, mais qui a choisi de frapper à l’entrée de celle-ci. Les poulains du coach Wiffeld Rainer ne vont pourtant pas désespérer et sur un coup franc à l’entrée de la surface sénégalaise, la superbe frappe du pied gauche de Mouhamed Ouattara est renvoyée par la barre transversale alors que le gardien Khadim N’Diaye était battu. Les Lions quant à eux, ne forcent pas et contre le cours du jeu, l’attaquant Alpha Oumar Sow va se signaler une fois de plus et inscrire son 2e but personnel à la 42e mn.

A 2 buts à 0, les carottes étaient bien cuites pour les Etalons au regard de la rencontre à laquelle les 22 acteurs se livraient. Mais cela ne va pas empêcher les Lions de soigner leur goal différentiel en inscrivant un 3e but à la 79e mn. Avec cette victoire de 3 buts à 0, le Sénégal occupe la tête du groupe B devant le Mali et la Côte d’Ivoire qui totalisent chacun 1 point suite à leur nul de 1 but partout, laissant bien évidemment la dernière place aux jeunes Etalons qui ont gagné la sympathie du public du stade de l’Amitié. Les prochains matchs sont pévus ce mercredi 25 novembre avec un certain Burkina- Côte d’Ivoire et un très chaud Mali-Sénégal.

Propos d’après-match

Joseph Koto (Entraîneur des Lions)

"Nous sommes venus participer à un tournoi de l’intégration entre pays frères, et même si nous jouons les matchs dans cet esprit, le plus important est de gagner. Notre objectif dans cette compétition est de remporter le trophée et nous nous sommes préparés dans ce sens après avoir raté les deux précédentes éditions. Notre adversaire du jour n’est pas mal, mais c’est une jeune équipe en préparation. Nos joueurs ont pensé à un moment qu’ils avaient le match à leur portée et ont commencé à lever le pied ; mais nous étions obligés depuis le banc de touche de les rappeler à l’ordre pour qu’ils se ressaisissent."

Wiffeld Rainer (Entraîneur des Etalons)

"La défaite était un peu lourde et il fallait tout de même s’attendre à cela si vous venez avec une équipe composée à moitié de cadets et de juniors après une semaine d’entraînement. Face à une formation de seniors expérimentée, physiquement plus forte, il faut s’attendre à un tel score. Nous ne sommes pas parvenus pendant le match à nous imposer dans les duels pour récupérer le ballon. Nous avons été impressionnés par le physique de l’adversaire et cela lui a facilité la tâche. Mais ce qui a été intéressant, c’est que mes joueurs se sont ressaisis en 2e mi-temps. Malheureusement tout le jeu est resté à 20 m des buts adverses. Nous avons eu deux situations et si nous avions marqué, cela nous aurait donné du souffle, mais c’est une leçon que nous avons reçue."

Par Antoine BATTIONO (Envoyé spécial

Le Pays