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Editorial de Sidwaya : Joyeux anniversaire, Sidwaya !

Publié le lundi 23 novembre 2009 à 03h58min

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Ibrahiman SAKANDE, Directeur Général des Editions Sidwaya

Un médecin grec de l’antiquité disait : « L’homme doit mourir, parce qu’il ne peut pas joindre sa fin à son commencement ». De même, une œuvre comme Sidwaya, parce qu’elle est la coalescence d’un nombre infini de rêves, de volontés et de désirs, pourrait disparaître le jour où son présent se trouverait déboîté de son passé. Le jour où la masse de paperasse qu’il draine serai un tas de papier déconnecté du souffle de l’âme qui l’engendra. Il est donc de souveraine importance que nous marquions une halte cette année, à l’occasion des 25 ans d’existence du journal par excellence de tous les Burkinabè, pour vérifier, fraterniser et repartir.

Que faut-il vérifier ? Il s’agit de savoir, ensemble, si en 25 ans de vie aussi trépidante, Sidwaya a pu maintenir le cap sur ses propres défis, ou si, de guerre lasse, il s’est donné d’autres objectifs que ceux d’apprivoiser la vérité, ou si, encore, happé par son propre mouvement, il s’est mis à tourner comme une fusée ayant perdu sa trajectoire ? de son orbite.

Né dans un contexte de passions, de grincements de dents et de grondements de conscience, Sidwaya est venu rappeler à l’homme tout court et en toute sagesse, que quand le débordement n’est pas loin, il vaut toujours mieux s’attacher à la vérité. Sans doute, il est plus facile d’aimer la vérité que de la connaître, encore plus aisé de l’embrasser que d’indiquer où elle se trouve. Mais c’est Jean Jaurès qui a sans doute raison quand il rappelle : « L’essentiel, c’est d’aller à l’idéal tout en comprenant le réel ». Aujourd’hui, dans le rétroviseur, nous apparaît sans conteste, le gigantesque résultat d’hommes et de femmes qui ont cru en ce qu’ils ont fait, et qui croient toujours en ce qu’ils font : informer, sensibiliser, apporter leur quote part à la construction de la nation par une laborieuse participation à l’émergence d’une culture démocratique au service du développement. Le stylo à bille, l’appareil photo et la kalachnikov se ressemblent en ce que tous trois sont faits pour viser… (…) Même si, in fine, il est une lapalissade que la dernière tue l’esprit et son porteur et que les deux premières participent du droit à l’information et à l’animation de la vie démocratique...

Il nous revient le devoir confraternel de féliciter, ici, tous ceux qui se sont dépensés depuis 25 ans à Sidwaya à viser juste et qui, parfois, ont été victimes de leurs propres armes et de leur inconditionnel dévouement : par manque de formation, par excès de zèle, par témérité, mais jamais par malhonnêteté, par boulimie de fric ou par couardise. Deux garde-fous gardent les sages que nous sommes : l’intérêt de l’éthique et l’éthique de l’intérêt. Les travailleurs de Sidwaya se sont gardés, bien gardés, de franchir l’un ou l’autre et, encore une fois, qu’ils en soient félicités, d’autant plus que tout le monde le sait, que ce soit dans le Burkina d’en-haut ou celui d’en-bas, les animateurs de Sidwaya travailleraient encore mieux si certaines « pesanteurs administratives (… !) » ne venaient pas gêner leur mission de media de service public.

Et maintenant, fraternisons ! Pas en hommes et femmes hantés par le mauvais esprit de l’autosatisfaction, mais en véritables Camarades qui se sont découverts et reconnus tels en se mesurant ensemble avec l’obstacle. Il ne suffit pas de suffoquer ensemble pour se dire camarades, comme nous l’avions vite cru jadis et naguère. La camaraderie se construit, se consolide et se conserve. Elle est une œuvre, elle n’est pas un fait brut. Nous sommes, aujourd’hui, à Sidwaya, de véritables camarades de 25 ans d’efforts. Des camarades qui, en frères de plumes, traversent ensemble des orages et vivent ensemble la peur du lendemain parce qu’ensemble ils ont appris à préférer le compromis à la compromission. Qui savent, ensemble, se contenter des vaches maigres en attendant que les grasses arrivent, ou n’arrivent jamais… Qui partagent, ensemble, espoirs et craintes. Qui veilleront encore ensemble cette nuit pour que demain matin soit meilleur à ce soir. La bougie à gauche et l’outil du travail quotidien à droite, nous célébrons les 25 ans de notre quotidien en organisant une fête sans réjouissances particulières. Seulement quelques manifestations sportives et un repas pour réchauffer notre fraternité, notre effective camaraderie et partager notre joie à tous les Burkinabé et à leurs amis.

Pour cela, un panel regroupera les travailleurs de la maison, les partenaires, les amis et sympathisants et tous ceux qui réfléchissent aux défis posés aux médias. Comment repartir ensemble ? Avec un objectif clair, sans fioritures d’une part, et, d’autre part, avec une vision nette et audacieuse du futur. L’objectif, c’est de participer positivement à l’interaction entre Démocratie, Développement et Presse. Cette interaction ou cette conjonction à laquelle il arrive d’être houleux est le cheval de bataille de la mondialisation. Elle est le nid de toutes les mauvaises fois, c’est elle qui oriente et désoriente les programmes et visions des développements nationaux. Pour aller plus loin dans l’avenir, nous logeons cet objectif dans une vision, celle qui situe Sidwaya devant les défis du XXIe siècle. « Les conditions basiques du succès de ce combat, sont, selon notre confrère Boureima Jérémie Sigué, entre autres, la passion, la culture générale, et la tendance profonde et permanente à l’honnêteté ». Joyeux anniversaire donc, passionnément, à vous, à nous…, pour les 25 années à venir.

Sidwaya

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