Décidément l’ASFB a la rancune tenace. On se souvient en 2002, en finale de la XVIe Coupe du Faso, l’USFA avait réussi à surplanter les Buffles de Sya. Le jeudi 5 août, les Jaune et noir ont pris leur revanche. En finale de la XVIIIe édition de la Coupe du Faso, l’ASFB a pu à son tour se défaire de l’équipe militaire. La victoire a pris tout le temps qu’il fallait pour venir, mais voilà un sacre qui récompense l’ASFB et lui permet surtout de sauver sa saison. L’USFA non plus ne peut pas trop se plaindre, car s’il fallait prendre le championnat comme repère, l’USFA et l’ASFB n’étaient certes pas la paire qu’on attendait en finale. Le sort les a désigné et ces 2 formations, sans produire un football de très haut niveau n’ont pas été au-dessous de la moyenne.

On ne peut que regretter que cette partie soit restée vierge malgré 120 mn de jeu. On loue néanmoins le fair-play des 2 formations.

Lorsqu’en général on joue une finale d’une coupe de la taille de la Coupe du Faso, l’objectif premier n’est pas d’assurer le spectacle, mais surtout le résultat. C’est pourquoi d’entrée de jeu, les 2 formations après les premières escarmouches pour essayer de se surprendre vont opter pour un jeu très prudent et même trop prudent à notre goût. Quoiqu’on dise, lorsqu’on veut marquer il y a des moments où il faut oser et prendre des risques. Aucune des 2 équipes n’a donc réussi à prendre l’autre à défaut.

C’est l’ASFB qui engage la partie à 16h 06 mn, mais la première occasion sera militaire, une occasion qui trouve son répondant dans la minute qui a suivi, car fonctionnaires étaient sur le qui-vive. Commence alors une longue série de maladresses qui vont amener les 2 équipes à 0 but partout après les 5 premières minutes. Si l’USFA avait un léger ascendant durant les premières minutes de la partie, c’est l’ASFB qui va terminer fort la partie.

Une partie ou réellement les défenses ont pris le meilleur sur les attaques. Les deux portiers n’ont pas réellement eu l’occasion de se mettre en vedette. On n’a donc pas dormi au cours de cette première période, mais la partie quoique acceptable et propre n’avait pas de quoi à emballer un public. Ce n’est donc pas étonnant qu’on se retrouve à zéro but au repos.

Après la pause, les deux équipes vont de nouveau faire planer le suspens. Certains attaquants pourtant bien en vue dans le championnat vont se permettre de rater l’immanquable : Boniface Zoundi pour l’USFA, Issaka Tapsoba pour l’ASFB vont être les plus beaux exemples, tant ils font du beau gâchis. La partie aurait néanmoins pris des couleurs si les deux entraîneurs n’avaient pas énormément pêché dans leur coaching. Dans ce domaine, la palme revient à Bienvenu Koutiama. Pour un qui veut marquer des buts il se permettra dans un premier temps de sortir son attaquant vedette Soumaïla Koné qui pesait énormément sur la défense de l’ASFB qui avait toutes les peines du monde à le maîtriser.

Ce n’était pas suffisant puisque quelques instants plus tard il va sortir son second attaquant Wilfried Hugues Dah au profit d’un illustre inconnu, Micaïlou Tall. A quoi jouait-on ? Allez le savoir. Avec toutes ses hérésies, ce n’est pas étonnant qu’après 90 mn aucune des deux équipes n’ait réussi aucun but. Même la prolongation qui a suivi n’a rien donné. Reconnaissons tout de même que la défense de l’USFA a eu beaucoup de mérite car l’équipe sur son chemin a terrassé deux dynosaures du football burkinabè : l’ASFA-Y et l’EFO. En plus, les Militaires étaient à leur troisième rencontre de 120 mn.

Bref, il a fallu les penalties pour départager les deux formations. A ce jeu, c’est l’ASFB qui sera en vue. Soulama son portier va bloquer deux tirs sur cinq tirs. L’USFA n’a inscrit que deux contre trois à l’ASFB qui enlève ainsi le trophée, les 5 millions cinq cent mille francs et les médailles d’or des mains du Premier ministre.

L’USFA second reçoit des médailles d’argent, trois millions cinq cent mille francs des mains du président de l’Assemblée nationale. L’EFO troisième a 2 500 000 des médailles de bronze du président du Conseil constitutionnel. L’AS-SONABEL a 1 500 000 F du ministre des Sports et Loisirs. Les prix initiaux ont été légèrement améliorés par la LONAB qui a donné un bonus de 500 000 F CFA à chacune des équipes du carré d’as. La fête fut tout de même belle.

Marcel BELEM
Sidwaya