LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

SINISTRES DE LA BOUGOURIBA : Des oubliés de la solidarité nationale

Publié le mercredi 11 novembre 2009 à 02h02min

PARTAGER :                          

Après les pluies des 5, 6, et 7 septembre 2009, plus de 500 ménages de la Bougouriba se sont retrouvés avec des maisons et des champs partiellement ou totalement détruits ou inondés. Les communes rurales de Bondigui et de Tiankoura ont été les plus touchées par les pluies diluviennes qui ont plongé les populations dans l’émoi et la tristesse.

Les pluies ont emporté des maisons et inondé des champs. C’est ce qu’il nous a été donné de constater dès notre arrivée à Bondigui le 25 septembre dernier. A plus de 5 km de là, précisément à Wan, même scénario avec malheureusement un décès. Pour faire face à la situation, certains ont hébergé leurs voisins et d’autres ont réaménagé leurs concessions pour trouver des abris.

Au vu de l’importance des dégâts, les autorités provinciales n’ont pas jugé nécessaire de leur trouver un site d’hébergement. Mais il faut se garder de penser que tout baigne à Bondigui. En effet, des familles entières ont perdu leurs stocks de vivres au cours des inondations. A Tiankoura, la situation est plus préoccupante. Ce sont plus de 445 ménages sinistrés recensés dans 18 villages du département qui éprouvent des difficultés après les pluies diluviennes du 6 septembre. Avec l’aide des autorités locales, notamment le préfet et le maire, deux sites d’hébergement ont été identifiés pour reloger les sinistrés. Il s’agit du centre communautaire de Tiankoura et de l’école de Tiogo. A notre passage le 26 septembre 2009, il ressort que la plupart des sinistrés rejoignent leur champ dans la journée afin de sauver le peu qui reste.

A ce jour et selon eux, ils n’ont bénéficié d’aucune assistance médicale ou alimentaire. Cette situation s’explique, selon le haut-commissaire Antoine Atiou, par le fait que le recensement n’était pas encore bouclé à la date du 30 septembre. Plusieurs réunions du COPROSUR (Comité provincial de secours d’urgence), poursuit-il, ont identifié les moyens et les stratégies afin de porter assistance aux sinistrés.

Dans les tout prochains jours, ce sera chose faite, a assuré le haut-commissaire. Le nombre de sinistrés pourrait augmenter selon le maire de Tiankoura, Ovice Sié Kansié, car il y a des zones inaccessibles du fait des inondations qui abriteraient des sinistrés. De plus, à l’invitation des autorités départementales de rejoindre les sites, certains sinistrés ont refusé de s’y rendre préférant rester sur les décombres de leurs concessions soit pour être proches des fétiches ou des tombes ou tout simplement par fierté. Malgré tout, le préfet de Tiankoura, Tolo Sanou, a souhaité qu’ils ne soient pas abandonnés à leur sort. En attendant de recevoir une aide quelconque, le haut-commissaire a déclaré qu’au cours de ses tournées il a demandé aux populations d’entretenir une solidarité interne pour se soutenir mutuellement.

Il faut signaler que certains organismes comme la Croix-Rouge, le Programme alimentaire mondial (PAM), Plan Burkina et les services de l’Action sociale de Diébougou sont allés constater les dégâts dans les deux départements. Avec l’appel à la solidarité nationale et internationale lancé par le président du Faso le 7 septembre dernier, certains sinistrés ont déclaré qu’en plus des efforts qu’ils font pour sortir de cette situation cauchemardesque ils comptent aussi sur cette initiative du chef de l’Etat. Mais jusqu’à la date du 25 octobre 2009, ils n’avaient rien reçu. Au cours de nos sorties, certains habitants se sont fait passer pour des sinistrés alors qu’ils ne l’étaient pas. Ce comportement est aux antipodes de la morale.

Par François SOME (Collaborateur)

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2009 à 12:50, par Boduur En réponse à : SINISTRES DE LA BOUGOURIBA : Des oubliés de la solidarité nationale

    Ce n’est pas la première fois que le Sud-ouest est oublié ! Mais dans le cas actuel qui nous préoccupe,avouons franchement les autorités locales sont lentes à réagir.Les raisons qu’elles avancent pour justifier la lenteur des secours d’urgence ne me satisfont pas du tout ! Veulent-elles jouer au medecin après la mort ? De grâce,faisons vite avant que l’irréparable ne survienne !

  • Le 26 novembre 2009 à 00:20, par M.S.Y En réponse à : SINISTRES DE LA BOUGOURIBA : Des oubliés de la solidarité nationale

    Il ya deux Burkina. celui du l’est et celui de l’ouest. on a l’impression que l’Etat méprise les populations du l’ouest, sud et sud ouest au détriment de celle du centre du nord de l’est. Il était bon qu’il laisse la contribution du sud ouest même si c’est minime à la région pour venir en aide de cette malheureuse population.
    il y a toujours le fameux projet hydro-agricole de la Bougouriba dont la 1ère pierre avait été posée sans suite ; également le cas du PROGEREF où les exploitants des terres ont été délogés de force pendant la saison hivernale sans mesure d’accompagnement ni d’autres sites leur permettant de s’installer.
    c’est vraiment dommage ! est-ce la faute aux politiciens de la région ou faiblesse ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Inondations au Burkina : le bilan s’alourdit