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Oumarou Sanfo

Directeur d’un festival au Burkina Faso, Oumarou Sanfo a été invité par les Fêtes de la Cité. Sur sa lancée, il a visité le Montreux Jazz juste avant Paléo et Locarno.
Suivre le Montreux Jazz, un bonheur pour Oumarou Sanfo.

"L’image véhiculée ici n’est pas celle de l’Afrique que je connais. J’aimerais montrer une Afrique qui gagne, qui a envie de changer avec les moyens du bord !" A 27ans à peine, Oumarou Sanfo, un Burkinabé, parle comme un homme d’expérience. Il en a d’ailleurs les responsabilités puisqu’il organise Fêt’Arts, l’un des plus grands festivals du Burkina Faso avec plus de 227artistes. Musique du monde, théâtre, danse, arts plastiques, humour, cinéma, arts de la rue... Le festival est multidisciplinaire.

"J’ai rencontré Olivier Pavillon (président du Festival de la Cité) au Burkina Faso. Il était touriste et moi guide du Musée de la musique. Je faisais ce job pour payer mes études", raconte Oumarou Sanfo. Quelques années plus tard, c’est à l’initiative de cet ami que le Burkinabé est venu en Suisse. La ville de Lausanne a payé le voyage. "J’ai passé deux mois à aider à la préparation des fêtes. Nous avons beaucoup de choses à apprendre les uns des autres grâce aux échanges Nord-Sud."

Ensuite, Oumarou Sanfo profite de visiter les grands festivals suisses. "Montreux, c’est le plus connu en Afrique. Pour moi, c’est un rêve éveillé de pouvoir assister à un concert." Cette semaine, il sera tous les soirs au Paléo, dont les organisateurs lui ont offert l’abonnement. Il ira aussi au Festival du film à Locarno qui l’hébergera, à ses frais, pendant trois jours.

Mais Oumarou Sanfo n’oublie pas qu’il est aussi programmateur. "Tout dépend des moyens financiers mais j’aimerais inviter trois groupes suisses à venir jouer à Ouagadougou." SonAlp, les joueurs de cors des Alpes, ont la priorité. "J’ai aussi discuté avec Sens Unik, ils sont intéressés à venir jouer sur scène avec un groupe de hip-hop burkinabé. Et il y a Gingala aussi, un groupe genevois de musique rock et latine. En Afrique, nous aimons beaucoup les instruments à vent."

Le jeune Africain n’oublie pas non plus ses nouveaux amis suisses. Plusieurs invitations ont déjà été lancées pour qu’ils aillent assister en mars prochain à Fêt’Arts. "Nous n’avons pas les moyens de leur offrir l’avion, mais l’hébergement c’est certain !"

Il aussi le projet de faire venir un groupe de Lausannois en collaboration avec le Festival de la Cité. "Ils assisteront à Fêt’Arts et pourront être initiés aux percussions et à la danse. Je pense aussi les faire rencontrer les anciens des villages..."

FABIAN MUHIEDDINE
www.24heures.ch.


La Suisse vue d’Afrique

IMPRESSIONS : Oumarou Sanfo découvre une autre façon de vivre

"Que de montagnes ! Chez moi c’est tout plat." Le Burkinabé Oumarou Sanfo n’arrête pas de s’étonner de la Suisse. Avec un pays où cohabitent 64dialectes, 3langues nationales et le français comme langue officielle, ce n’est pas le multiculturalisme version suisse qui l’impressionne.

"L’autre jour, j’ai sursauté ! Il y avait des enfants qui ouvraient le robinet d’eau pour s’amuser. Chez moi, c’est interdit. C’est le Sahel, l’eau est trop précieuse. Vous avez beaucoup de chance.

"L’autre différence, c’est aussi les méthodes de travail. Ici, dès qu’un accord est passé, il faut un contrat. Si une conversation se déroule par téléphone, on vous demande d’écrire un mail : il faut une preuve écrite. Chez moi, la parole suffit ! On se serre juste la main. Revenir sur sa parole, c’est perdre son honneur. Mais, en venant en Suisse, j’ai remarqué que je perdais beaucoup de temps à me déplacer et à beaucoup parler avec les gens. L’idéal serait sans doute un compromis entre les deux cultures."

F. M. 

P.-S.

Site Internet : www.jovial-prod.com

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