LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Sanctions européennes contre la Guinée : Un coup d’épée dans l’eau

Publié le jeudi 29 octobre 2009 à 02h25min

PARTAGER :                          

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont résolu d’imposer un embargo sur les armes et des sanctions ciblées contre la junte de Conakry. Cette décision tombe un mois jour pour jour après la répression sanglante du 28 septembre dernier. Interdictions de visas à l’encontre de quelque 42 dignitaires et proches des tenants du pouvoir, et même l’éventualité du gel des avoirs dans les banques et institutions financières européennes.

Un train de mesures qui rejoint les sanctions déjà votées par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Comme à son habitude, la communauté internationale entend faire fléchir l’impénitent capitaine et ses compagnons du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui, depuis ce jour maudit de septembre, tiennent le pays en otage.

Assassinats, tentatives d’assassinat et disparitions d’opposants ne cessent chaque jour d’alourdir le bilan de la tuerie du stade, tandis que les Guinéens sombrent peu à peu dans la terreur. La pire des dictatures est en train de s’installer en Guinée, et, fier comme Artaban, l’obstiné capitaine Dadis poursuit sa fuite en avant, faisant fi des sanctions infligées par ses pairs africains.

Un entêtement qui lui vaut aujourd’hui les foudres de l’Europe et même de Washington. Mais il faut croire que du côté de la junte, l’annonce de la « mauvaise nouvelle » n’a pas produit l’effet escompté, puisqu’un conseiller du président s’est contenté d’en prendre acte au nom du gouvernement. « Notre priorité pour l’instant, a-t-il ajouté, est de privilégier d’un côté la discussion avec les différents acteurs politiques à Ouagadougou, et de l’autre, l’enquête de l’ONU… »

Pas de quoi donc fouetter un chat guinéen, quand on sait que, depuis son arrivée au pouvoir en décembre dernier, la junte en a vu d’autres. Moussa Dadis Camara, comme bien d’autres fossoyeurs de la démocratie, n’a que faire des mesures de rétorsion imposées par ses pairs africains ou venues d’Occident. L’homme fort de Conakry n’est pas amateur de voyages, et ses proches, comme bien d’autres avant eux, sauront trouver les moyens de contourner l’interdiction de visas.

De même, c’est bien connu que, du côté de la Chine ou de l’Ukraine, les marchands d’armes sont passés maîtres dans la violation des embargos. L’affaire de l’Angola gate, dont le procès vient de s’achever en France, en est la preuve la plus criante.

Alors, qui paiera le prix fort, si ce n’est le citoyen Guinéen, déjà affaibli par la conjoncture, difficile, et rongé par la peur… Mais avant la Guinée, il y a eu le Zimbabwe de Robert Mugabe, touché, lui aussi, par des sanctions. Cela n’a jamais empêché le vieux dictateur de s’offrir des vacances à Hong Kong, tandis que son pays sombrait chaque jour un peu plus dans le marasme, puis la famine.

C’est dire que la politique des sanctions à l’encontre des régimes jugés voyous a déjà montré ses limites. S’il est vrai que ces mesures sont nécessaires, auront-elles une quelconque efficacité face à l’obstination des dirigeants de la junte au pouvoir à Conakry ? Rien n’est moins sûr.

Tous les espoirs reposent sur le dialogue, à travers notamment la médiation engagée sous l’égide de la CEDEAO. Rendez-vous donc à Ouagadougou.

H. Marie Ouédraogo

L’Obervateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2009 à 12:48, par Djabson depuis l’ITALIE En réponse à : Sanctions européennes contre la Guinée : Un coup d’épée dans l’eau

    Il est question de savoir de savoir si cet embargo pourra amener le president voyou a revenir sur sa decision de candidature.Je demande à la comminauté internationale d’infliger une sanction touchant directement le president Dadis en persone.Pourquoi ne pas le faire quitter le pouvoir par la force ? Bien vrai qu’on me parlera d’ingerance dans les affaires de la Guinée,mais faut-il laisser ce dictateur à la merci du peuple guinéen ? Pensez-vous que le mediateur BLAISE COMPAORE est l’homme idéal pour une telle situation ? Car lui-meme est passé par ce chemin pour etre ce qu’il est aujourd’hui.

  • Le 29 octobre 2009 à 12:58 En réponse à : Sanctions européennes contre la Guinée : Un coup d’épée dans l’eau

    je pense qu’être journaliste c’est être impartial mais marie a un parti bie donné c’est vraiment domage

  • Le 29 octobre 2009 à 22:02, par fuli En réponse à : Sanctions européennes contre la Guinée : Un coup d’épée dans l’eau

    laissez ce cher monsieur dadis tranquille.ce que vous europeens avez commis comme crimes en afrique est inombrable,immonde.épargné nous tout votre cinema.on en a marre d’après Ticken Jah Facoly.laissez nous en paix !!!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique