Encore raté. Ceux qui misaient pour une victoire d’étape burkinabé à Banfora se seront complètement gourés. Le Belge Lionel Syne est encore passé par là et a contrarié le plan des Etalons. La tactique était pourtant simple dans cette étape. Les Burkinabé voulaient faire siens les points chauds afin de grappiller des bonifications et réduire le temps par rapport au maillot jaune. L’Alsacien Jean Noël Wolf, qui remportera le premier point chaud à Peni, viendra mettre un grain de sable dans cette tactique. Loin de baisser les bras, les Etalons maintiendront la garde haute et iront cueillir le second sprint intermédiaire à Toussiana par Idrissa Ouédraogo. Des lors, l’objectif majeur était de « provoquer une arrivée groupée et essayer de faire profiter nos sprinters », dira le directeur technique national Martin Sawadogo.

Mais les Burkinabé ne résisteront pas face à la puissance du sprint de Lionel Syne qui a su bander les jarrets pour aller arracher sa seconde victoire d’étape après celle de Orodara –Bobo-Dioulasso. Mais Martin Sawadogo se réjouit tout de même. « En rentrant groupés on maintient tous le même temps avec un bon comportement de nos coureurs ». Les Etalons, on le sait, font ce qu’ils peuvent pour montrer, ne serait-ce qu’une fois, le bout de leurs guidons en premier sur la ligne d’arrivée. Mais s’ils ne sont pas habités par la scoumoune, comme Rasmané Ouédraogo lors de la troisième étape, c’est le sort qui s’acharne contre eux, comme cette chute de Rasmané Ouédraogo (encore lui), alors qu’il était bien placé pour attaquer. Le fait marquant de cette étape d’hier, patronnée par TELECEL, c’est le passage du maillot jaune, estampillé Coopération Française, des épaules de Mouhcine Lahsani à celles d’Abdelati Saadoune. Le maillot vert (LONAB) est désormais porté par Mouhcine Lahsani et la tunique rose des sprints intermédiaires (Castel Beer) est endossée par Adil Jelloul.

C’est dire que les maillots les plus prestigieux sont la propriété des Marocains. Seul Hamidou Yaméogo coté burkinabè a pu épingler ceux de la Combativité (SOFITEX) l’Intégration (UEMOA) et le premier des Burkinabè (Assemblée nationale). Aujourd’hui, le peloton abordera l’étape la plus longue de ce XXIIIe Tour cycliste du Faso. Il s’élancera de Bobo-Dioulasso pour se rendre à Dédougou, une distance longue de 170 km. Il y aura encore certes des pièges dans cette étape. Les Etalons, qui guignent la prime promise par le ministre des Sports pour une victoire d’étape, se feront encore remarquer mais les Marocains, qui cadenassent la course en la règlementant à leur guise, auront encore un œil sur les agitateurs. Qui saura déjouer leur vigilance ? Question.

Béranger ILBOUDO et Barthélemy KABORE Sur la route du Tour

Sidwaya