Ils étaient nombreux à s’inscrire pour aller supporter les Etalons à Accra. Dans ce lot de supporters, il y en avait qui avaient décidé de rejoindre Accra pour d’autres fins. En effet, dès la fin du match le 11 octobre 2009 dans la nuit, certains ont préféré devancer à Kumassi pour faire des achats et attendre que les bus les y rejoingnent sur la route du retour et les embarquent. Les bus sont partis les laisser. Certains qui étaient restés à Accra n’ont pas également chômé. Conséquence, pour un départ annoncé le lendemain du match, le 12 octobre, à15h, le convoi ne quittera finalement Accra qu’à 23h. Que de tensions, de bagarres et même de larmes coulées avant ce retour ! La cause de toute cette situation est que des supporters (femmes comme hommes) avaient fait des achats des plus impensables pour espérer faire de bonnes affaires de retour au Burkina. Quelques exemples : une centaine de cartons de mayonnaise, une tonne et demie de ciment, 5 tonnes de pommes, 80 cartons de carreaux pour maison, des douzaines de chemises, de cravates, des cartons de chaussures, des tonnes de sucre en poudre, des ventilos pour frigos, des sacs de piles et même du piment.

Conséquence : les 4 bus ne pouvaient transporter toute cette marchandise. Les responsables de l’UNSE tentent de faire comprendre aux fautifs que ces marchandises ne sauraient être embarquées. Des groupes se forment, des dénonciations se font jour. C’est là que certaines femmes ont confié qu’elles remis, qui 40 000 FCFA, qui 50 000 FCFA aux chauffeurs des bus qui ont promis tout embarquer. Nous avons directement interrogé le responsable des conducteurs devant témoins. Ce dernier a tout rejeté en bloc, mais les accusateurs sont restés sur leur position. La tension était donc visible. Les responsables de l’UNSE arrivent à laisser sur le sol ghanéen des marchandises et leurs propriétaires, six au total. Une femme restée victime de cette situation ne s’est pas empêchée de verser des larmes en voyant les bus s’ébranler sans elle.

A l’arrivée au poste des douanes à Dakola, le convoi rencontrera de grosses difficultés. La douane demande d’abord à chacun s’il a quelque chose à déclarer. Certains l’ont fait sur papier. Mais à la confrontation des déclarations et des marchandises (puisqu’on a tout débarqué des cars), les douaniers tombent des nues. De nombreuses fausses déclarations. Dans le dilemme, les supérieurs des douaniers en place sont contactés et ces derniers leur disent de n’appliquer que les règles. Alors, toute marchandise devant être dédouané est repérée avec le nom de son propriétaire. Dès lors, personne n’avait le choix. Tous ceux qui sont concernés passent à la caisse pour s’acquitter des frais de dédouanement. C’est cette fouille qui a obligé le convoi, arrivé sur les lieux à 17h 30 à prendre le départ pour Ouagadougou à 23h45mn, soit plus de 6h d’attente. Ceux qui n’avaient rien à voir avec ces « commerçants supporters » n’ont pas caché leur désapprobation. Les uns accusent les autres de les avoir dénoncés auprès de la Douane de Dakola, toute chose qui a encore enflammé la situation au poste de Douane. Un supporter de Bobo ne cessait de tempêter et il a fallu de peu pour qu’il soit arrêté. Le convoi arrivera finalement à Ouagadougou au petit matin du 14 octobre à 3h20mn, soit après 28h 30 mn de route.

Cette malheureuse situation vient rappeler encore qu’il faut une certaine rigueur dans la gestion de ces supporters qui ne sont pas souvent intéressés par le match. Mais, comment distinguer facilement ce supporter du vrai ? C’est là que réside le travail de l’UNSE. C’est à Dakola que nous avons appris que le car de la Coordination nationale des supporters a été aussi victime de la fouille en règle des douaniers. Pourvu que cela serve de leçons pour les prochaines fois !

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays