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TERTIUS ZONGO : "Le développement durable ne doit pas être un slogan"

Publié le mardi 13 octobre 2009 à 05h57min

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Le Premier ministre burkinabè a ouvert le 10 octobre, la session ministérielle du forum sur le développement durable qui se tient à Ouagadougou du 9 au 11 octobre 2009. Cette grande rencontre internationale se tient en prélude à la 15e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tient en décembre à Copenhague.

Ouvrant les travaux des ministres en charge de l’environnement le 10 octobre dernier sur le site des travaux à Ouaga 2000, le Premier ministre Tertius Zongo a tenu à rappeler aux participants que" le développement durable n’est pas un slogan". Pour lui, c’est un impératif de la déclaration du millénaire pour le développement auquel la communauté africaine et internationale ont souscrit. Il a énuméré quelques attentes qui tournent autour d’actions pour "une mobilisation plus accrue des ressources au profit des programmes de gestion des impacts des changements climatiques". Le Premier ministre a invité les participants au forum de Ouagadougou à inaugurer de nouvelles pistes pour promouvoir au profit des Etats africains une coopération régionale et internationale "dynamique et profitable aux populations africaines".

Avant lui, le coordonnateur du système des Nations unies au Burkina, Babacar Cissé, a rappelé à l’auditoire que l’impact des changements climatiques en Afrique est une réalité. Il se manifeste à travers les inondations en Afrique de l’Ouest, la sécheresse en Afrique de l’Est et de façon générale par une insécurité alimentaire grandissante. Babacar Cissé a déclaré que l’Afrique est un continent vulnérable dont les acquis sont menacés par les conséquences des changements climatiques, menaçant ainsi l’atteinte des OMD (Objectifs du millénaire pour le développement). Il s’agit, à l’occasion de ce forum, de transformer ces menaces en opportunités tangibles pour le continent. Le coordonnateur du SNU au Burkina n’a pas manqué de rappeler les actions et les appuis que son institution apporte aux Etats dans le cadre du financement de mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

Madame Maria de Fatima Monteiro, ministre angolais de l’Environnement, présente à Ouagadougou, a salué l’initiative de Ouagadougou. Son pays qui sort de guerre est en phase de consolidation de la paix afin d’assurer dans la stabilité le développement durable. L’Angola a un taux de croissance moyen de 14% par an mais, assure-t-elle, les effets des changements climatiques restent une menace. A l’image du Premier ministre burkinabè, il a rappelé le sinistre du 1er septembre qui a frappé plus de 150 mille personnes. Elle a donné un cas de sinistre de ce genre dans une des provinces de l’Angola qui a nécessité la mobilisation de près de 100 millions de dollars. Elle a estimé qu’aucun pays n’y arrivera seul en matière de lutte contre les changements. Madame Monteiro a insisté sur la coopération régionale, entre pays voisins pour y faire face.

Les jours précédents, les experts réunis en sept sessions ont fait le tour de la question. Ils ont abordé les opportunités et les contraintes, les stratégies à mettre en œuvre pour préserver les ressources naturelles, identifié le type de coopération internationale à mener. Une session a été consacrée aux mobilités et leurs impacts, à la santé, etc.

Au titre de la session sur la coopération internationale avec l’Afrique, les experts ont entre autres, recommandé que les pays ayant un système de surveillance et d’alerte météo pour anticiper les catastrophes doivent aider l’Afrique à mettre en place un tel système en transférant équipements, logiciels et savoir-faire. Cette session a également proposé qu’une partie des revenus tirés de la mise aux enchères des pays avancés soit affectée à la construction d’infrastructures en Afrique.

Les experts ont relevé le "péril climatique" et ont appelé les gouvernants à s’investir davantage pour bâtir un cadre juridique et une coopération internationale aux plans financier, technologique et humain qui garantissent la protection de l’environnement aux plans national, sous-régional, continental et mondial. Les experts qui ont soumis leurs recommandations au segment ministériel le 10 octobre dans l’après-midi ont attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que toutes ces actions d’atténuation des changements climatiques et de promotion d’un développement durable ne sauraient prospérer dans des conditions d’instabilité politique et de conflits armés.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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