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CERAM : Danielle Bougaïré, Docteur en Communication

Publié le vendredi 30 juillet 2004 à 13h29min

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Le tout premier docteur en communication du Centre d’expertise africain sur les médias et la communication (CERAM) piloté par le Pr. Serge Théophile Balima est connu. Il s’agit de Mme Danielle Bougaïré. Son diplôme lui a été remis le 27 juillet 2004, au cours d’un atelier portant sur les perspectives de professionnalisation du département communication et journalisme de l’Université de Ouagadougou.

"L’approche communicative des campagnes de sensibilisation en santé publique au Burkina Faso : les cas de la planification familiale, du Sida et de l’excision". Voici le thème que Mme Danielle Bougaïré a présenté à Groningen aux pays-Bas en vue de l’obtention de son parchemin de docteur en communication. Dans sa problématique, elle a fait ressortir les éléments suivants : d’abord au Burkina Faso, les effets conjugués de la pauvreté, de l’accroissement démographique, de l’inégalité économique et sociale, minimisent les effets des campagnes de sensibilisation.

Il y a également le fait que les animateurs se mettent en "position haute" pendant les séances de sensibilisation, transformant ainsi les causeries en situation de cours où l’élève est soumis à l’écoute du maître sans une participation réelle. Dans un tel contexte, et après avoir analysé les boites à images utilisées pour la sensibilisation, le docteur Bougaïré est arrivée à la conclusion que le changement individuel et social était pratiquement impossible.

Que faut-il alors comme alternative ? C’est à ce niveau que Danielle Bougaïré préconise le recours à la vision anthropocentriste de la communication. Il s’agit en fait d’une stratégie qui conçoit le processus de communication dans le cadre des campagnes de sensibilisation, comme devant répondre au défi de la participation des populations à leur propre développement. "En transformant les approches verticales basées sur la transmission unilatérale d’information et de communication en approches basées sur les échanges de savoirs, note le docteur, la communication pour le développement (CPD) permet aux groupes de cerner eux mêmes les problèmes auxquels ils sont confrontés". Dans le même registre, le docteur en communication estime qu’il faut tenir compte de la vocation ontologique de l’homme.

Cela veut dire que les intellectuels doivent cesser de se considérer comme des iconoclastes, capables de décréter le développement et mettre également fin à la conception " d’ignorants", de "masse incapable d’innover" qu’ils ont des populations. Voici donc de nouvelles pistes que le docteur Bougaïré propose. En remettant son diplôme à Danielle Bougaïré, le président de l’Université de Ouagadougou, le Pr. Paré a souhaité qu’elle soit toujours " cette icône qui brille dans le sillon de la recherche". Le succès de Mme Bougaïré vient à un moment où le département communication et journalisme se tourne résolument vers l’efficacité et la grande performance.

Les innovations en vue

Afin de se mettre au diapason des formations européennes et américaines, le département envisage à partir de la rentrée 2005 de grandes innovations. Il y aura tout d’abord un cycle de trois (03) ans débouchant sur une licence en Sciences et techniques de l’Information et de la communication avec les trois options actuelles (communication d’entreprises, journalisme, CPD).

Ensuite, un second cycle de deux (02) ans donnera droit au Master avec deux (02) options. Celle de la recherche (pour aller jusqu’au doctorat) et l’option professionnelle pour être immédiatement opérationnel. Enfin, il est prévu un 3e cycle sanctionné par un doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication. Notons qu’en une décennie d’existence, le département communication et journalisme a formé plus de trois (300) étudiants. Pour ceux qui n’ont toujours pas soutenu, des facilités d’encadrement sont prévues.

Dans le même temps, le CERAM développera des filières de formations diplomantes adaptées aux besoins des professionnels déjà en activité. Cette ouverture est effective dès la rentrée 2004 pour les professionnels titulaires au moins d’un DEUG ou équivalent. Avec toutes ces nouvelles perpectives, le département se positionne avec plus de vivacité sur son chemin. Celui de "la stratégie, de l’excellence et du professionnalisme".

Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo.fr
Sidwaya

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