Fasozine.com : Pourquoi organiser un forum sur le développement durable ?

Salifou Sawadogo : C’est une initiative du Burkina Faso. Elle est soutenue par le système des Nations unies et l’Union africaine. Les questions du changement climatique sont d’actualité. Il importait donc pour nous, Africains, de mener la réflexion et de rechercher les voies et moyens pour gérer les phénomènes en rapport avec le changement climatique. Mais la particularité de la rencontre de Ouagadougou est qu’elle met en parallèle la question du changement climatique avec le développement durable. Il s’agit de définir les moyens pour que le développement durable, qui prend en compte le changement climatique, puisse assurer une croissance économique dans l’équité sociale. C’est cette problématique qui nous invite à la réflexion.

La rencontre se tient à quelques semaines de celle de Copenhague, au Danemark. Elle sera l’occasion pour les Africains de consolider leur position et de se préparer pour la rencontre de Copenhague. Ce sera un lieu de donner et de recevoir, de négociations, ce qui suppose des compromis. Des pays industrialisés ont mis un siècle et demi pour assurer leur développement au détriment de l’environnement. Et il va falloir que le principe pollueur payeur soit appliqué.

L’Afrique est victime du changement climatique. Qu’est-ce qui sera dit au cours du forum sur la question ?

L’Afrique émet moins de 4% de gaz à effet de serre. Ce qui veut dire que notre part contributive est, fort heureusement, insignifiante. Il revient aux pays industrialisés qui ont assuré leur développement économique, de prendre des engagements dans le sens de la réduction des gaz à effet de serre, car nous sommes tous sur la même planète. Pour cela, une catastrophe en Asie a des répercussions sur la vie des Africains. Il y a deux ans que des catastrophes en Asie ont eu des répercussions sur le coût du riz en Afrique de l’Ouest. Et cette année, nous assistons à des inondations à répétition dans la sous région. Cela nécessite qu’on évoque la question et que la solidarité internationale prévale.

A Ouagadougou, les Africains adopteront-ils une voix unique pour la rencontre de Copenhague ?

A Nairobi, les ministres africains avaient déjà convenu d’une position commune. Cette position avait été validée par le sommet des chefs d’Etat à Syrte, en Libye. Lors de la dernière session de l’Onu, la Chine, qui est un grand pollueur, a manifesté son désir de prendre des engagements. La position des Etats-Unis a également évolué, même si leur pas est encore feutré. A la lumière de tout cela, les Africains ne peuvent pas rester sur une position consensuelle. Nous définirons au cours du forum de Ouagadougou les actions à mener.

Qui sont ceux que vous avez invités ?

Il y aura des experts, des ministres d’environ soixante pays qui viendront. Des chefs d’Etat seront également présents à Ouagadougou. Mais c’est prématuré de vous dire quel chef d’Etat sera présent, car leurs arrivées sont souvent annoncées tardivement. Par contre, certains sont déjà annoncés. Mais permettez-moi de garder le silence pour le moment.

Mais combien de présidents sont attendus ?

Il faut patienter. Je ne voudrais pas devancer les choses, mais des chefs d’Etat sont attendus à Ouagadougou. En plus de ceux-ci, il y aura également des personnalités. Nous attendons une mission du Programme des Nations unies, un des secrétaires généraux des Nations unies, la directrice du Fonds mondial pour l’environnement, le président Jacques Chirac, au titre de sa fondation. Ces personnes viendront de tous les continents. Aussi, Ouagadougou sera l’occasion pour les ministres africains et ceux de la Ligue arabe de se concerter. Bon nombre des pays de la Ligue arabe sont déjà annoncés.

« Changement climatiques : Quelles opportunités pour un développement durable ? ». C’est sous ce thème que se tiendra le forum. Quel est l’intérêt du thème pour le Burkina ?

Les changements climatiques sont dus au réchauffement de la terre. Celui-ci s’explique principalement par les émissions des gaz à effet de serre. Face à cela, nous devons prendre des initiatives dans les différents pays pour émettre le moins possible ces gaz. Ce qui va nécessiter l’utilisation de technologies qui vont permettre aux Etats d’avoir de l’énergie sans polluer. Les effets négatifs de ces changements climatiques provoquent par endroits, la fonte des glaciers, les inondations, etc. Ces effets jouent sur le développement des pays. A Ouagadougou, les participants vont réfléchir sur les moyens d’assurer un développement dans le temps. C’est l’intérêt du thème de la rencontre de Ouagadougou.

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