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Mme Pascaline Tamini, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale : « Le gouvernement a investi jusque-là plus de 500 millions de FCFA et aucun franc des contributions n’a encore été dépensé »

Publié le mardi 29 septembre 2009 à 04h27min

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A la suite de notre tournée sur un certain nombre de sites, nous avons constaté des difficultés. Pour vous donner des réponses sur bien de questions que beaucoup de gens se posent, nous avons rencontré Mme Pascaline Tamini, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale pour en savoir sur les actions aux différentes phases du processus de prise en charge des victimes des inondations du 1er septembre dernier.

L’Hebdo : Le relogement des sinistrés sur des sites a-t-il déjà commencé ?

Mme Pascaline Tamini : La troisième phase, celle essentielle, est la phase de la reconstruction sur laquelle nous sommes présentement. Vous savez bien que c’est la rentrée scolaire dans moins d’une semaine. Nous avions dit qu’il fallait des sites alternatifs afin de libérer les écoles et c’est à cela que nous sommes en train de nous y atteler actuellement. Et dès le 23 septembre 2009, nous avons commencé à libérer d’abord les établissements secondaires pour permettre aux secondaires de pouvoir entrer en classe le 1er octobre. Ensuite, nous allons libérer les écoles primaires pour permettre aux tout-petits d’aller à l’école. Et nous pensons que tous ceux-ci sont un engagement et nous allons le faire pour permettre aux enfants d’aller à l’école et que les cours puissent reprendre normalement. Pour la phase de la reconstruction, parce que nous n’allons pas garder tous ces gens sous des tentes, nous sommes en train de nous affairer pour les reloger. Nous avons déjà identifié des sites que nous allons appeler des trames d’accueil. Nous avons commencé les travaux d’aménagement de ces sites avec des équipes qui sont sur le terrain pour faire des relevés topographiques et nous pensons que d’ici un ou deux mois ces sites seront prêts. C’est pourquoi j’ai demandé au groupe SEMAFO de continuer à nous aider pour cette phase car cela est extrêmement coûteux. Mais je dois préciser que le gouvernement ne va pas reloger tous les sinistrés clés à la main mais, nous allons faire de notre possible pour leur offrir des habitats corrects.

Mais en attendant, pendant les premières phases, nous avons constaté des difficultés relatives à l’absence d’électricité sur certains sites et la non dotation des sinistrés de moustiquaires imprégnées. Qu’est-ce qui est fait pour pallier toutes ces difficultés ?

Non ! Je pense que vous étiez avec nous sur le terrain. Vous avez pu constater tous ces problèmes que je dirai fondamentaux. Vous savez, les conditions dans lesquelles nous avons intervenu pour loger les victimes des inondations, l’ensemble des sites ne réunissaient pas toutes les conditions pour permettre de donner à ces populations des conditions satisfaisantes. Pour les moustiquaires imprégnées, dans les écoles il y avait en moyenne 40 dans une classe ; il n’y a pas un dispositif pour fixer les moustiquaires. Ce que nous avons fait dès les premières heures, c’est de cibler des familles où il y a des femmes enceintes ou avec des enfants pour leur donner des moustiquaires. Vous trouverez dans certains sites des ménages qui ont des moustiquaires en tenant compte de ce critère femme en grossesse, enfants en bas âge.

Mais je pense que sur les sites alternatifs, si les conditions sont remplies, nous allons pouvoir leur donner des moustiquaires parce que les moustiquaires, nous les avons. Le Président du Faso avait donné instruction pour que tout ce qui est matériel de secours d’urgence soit disponible et nous l’avons fait. Quant à l’électrification, c’est aussi un problème. Vous savez sur 88 sites, on ne peut pas du coup en moins de deux ou trois semaines amener le courant. Mais vous allez voir que sur les sites alternatifs que nous sommes en train de construire, cela est pris en compte. L’électricité sera bel et bien sur l’ensemble des sites alternatifs avec l’eau potable. L’ONEA est en train de s’affairer, la SONABEL est aussi en train de s’affairer et nous pensons que toutes les conditions seront réunies au niveau des sites alternatifs.

Alors les contributions se font tous les jours et le bilan aussi. Mais, pourquoi ne fait-on pas de bilan des dépenses ?

Vous savez quand on est dans le feu de l’action, vous n’êtes plus là à calculer. Ce qui était urgent pour le gouvernement c’est de rendre disponible l’ensemble des besoins qu’il fallait pour les populations sinistrées et c’est ce que nous avons fait. Maintenant si vous vous connectez sur le site, vous allez avoir toutes les dépenses faites par le ministère pour le compte du gouvernement pour la prise en charge. Mais d’ores et déjà, je peux vous dire que nous sommes à environ 500 millions de FCFA de dépenses en urgence en matière d’alimentation et d’hébergement. Et cette action a été soutenue par les partenaires venus faire la relève. Je tiens à vous signaler que dans les 500 millions il y a les volets sanitaires, assainissement et tout le reste. Aussi, je voudrais vous dire que toutes les contributions qui rentrent, nous n’avons pas commencé à dépenser cet argent.

Et c’est ce que vous voulez entendre. Le gouvernement a jusque-là agi sur ses fonds et les fonds des contribuables à la chaîne de solidarité ne sont pas encore dépensés. Nous avons mis en place un système de gestion, un conseil d’administration des dons qui va être géré par la société civile. Ce conseil d’administration est composé des acteurs de la société civile, des opérateurs économiques, des chefs coutumiers et religieux, des ONG nationales et internationales, des partenaires techniques et financiers, etc., c’est pour dire que nous au niveau du ministère de l’Action sociale, nous n’avons pas les prérogatives pour gérer ces fonds. Notre préoccupation, c’est d’inciter les gens à contribuer et la gestion se fera dans la transparence par le conseil d’administration du fonds composé de toutes les sensibilités au niveau national. Le bras armé de ce conseil que nous appelons l’unité de gestion qui recevra des ordres du conseil, exécutera le budget établit à cet effet. Mais je tiens à vous dire qu’aucun franc, ni aucun stock n’est encore sorti. C’est le conseil de gestion qui s’en occupera.

Interview réalisée par Abou OUATTARA

L’Hebdo

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