L’année 2003 a été une année difficile pour la production du blé. Et cela s’est répercuté sur le prix de la farine du blé au niveau mondial. Au Burkina Faso, les boulangers ont durement ressenti le coup étant donné que les Grands moulins du Burkina (GMB) la société productrice de farine, est en mauvaise posture. Pour pouvoir résister, il a été question à un moment donné de procéder à une augmentation du prix de la miche de pain, ou alors de garder le même prix tout en diminuant le grammage. Cette idée n’a pas connu l’adhésion de tous dans le milieu des boulangers. D’où une mésentente sur fond de division.

Une offre de service

C’est au moment où une relative accalmie règne dans la guerre qui a opposé les boulangers que les Grands moulins d’Abidjan (GMA) ont débarqué au Burkina. Cette société selon son représentant M. Oka André, commercialisait déjà ses produits au Burkina bien avant le début de la crise ivoirienne. Après un moment d’interruption pour cause de difficultés liées aux transports, les GMA sont de retour au Burkina où ils sont représentés par M. Moctar Demé. C’est à son invitation que l’équipe des GMA est venue pour relancer les activités. A Ouagadougou, comme à Bobo-Dioulasso, il y a eu des rencontres avec des boulangers. La délégation des GMA comptait en son sein des techniciens boulangers. En dehors des échanges sur les prix, la qualité, la régularité de l’approvisionnement..., les GMA ont procédé à des démonstrations. Les techniciens boulangers depuis le stade de pétrir la pâte à pain jusqu’à la cuisson ont procédé à une fabrication réelle du pain avec la farine des GMA, mais selon les normes de production burkinabè. De l’avis des connaisseurs, "le produit final est d’excellente qualité avec tous les croustillants’’ "le produit est d’une qualité régulière’’. Et cela est très important pour le boulanger.

La bonne qualité d’hygiène, la fraîcheur du produit (c’est le meunier le plus proche du Burkina Faso) ont été relevées. Les boulangers burkinabè se sont également préoccupés de la régularité dans l’approvisionnement et du prix. Il a été demandé aux GMA de "garantir un bon prix sur l’année qui ne va pas varier’’.

Des opportunités de formation

Les GMA disposent d’un centre de formation pour boulangers et d’un laboratoire. Dans les discussions, les responsables des GMA se sont dit prêts à accueillir des boulangers des boulangeries partenaires pour une formation gratuite en trois mois.

Pour commencer, les GMA s’engagent à approvisionner le marché burkinabè avec 500 tonnes de farine par mois. L’approvisionnement se fera par la route ou par le train. La tonne de farine coûte 250 000 F CFA au départ de l’usine à Abidjan. M. Oka souligne cependant qu’à la faveur d’une bonne campagne dans la production du blé, les prix pourront être revue à la baisse. En attendant, sur place au Burkina, la tonne de farine made in GMA coûte entre 335 000 F CFA et 350 000 F CFA. La délégation des GMA dit avoir rencontré sur place ici, des patrons boulangers très professionnels. Pour les aider dans leurs tâches, les GMA ont décidé de les appuyer en les proposant une nouvelle forme d’organisation. Ils veulent en effet leur proposer un "diagramme de production’’, c’est-à-dire une méthode qui retrace toutes les étapes de production depuis le début jusqu’à l’obtention d’un pain de bonne qualité avec la farine des GMA.

RAZ
Sidwaya