LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

Publié le mardi 8 septembre 2009 à 06h30min

PARTAGER :                          

Halizata SanaL’histoire de Halizata Sana, alias Hadiza Sanoussi, a ceci de charmant que la jeune enfant qu’elle était dans les années 1970 a failli ne jamais mettre les pieds dans une école. Déjà, sa grande sœur n’a pas connu cette ambiance des salles de classe, et la petite Halizata qui vivait, dès l’âge de quatre ans, avec sa tante, dans un milieu où les filles étaient plus destinées au commerce, excellait déjà dans la vente des galettes et autres friandises… Jusqu’au jour où l’un de ses oncles, alors instituteur à Niamey, capitale du Niger, l’inscrit, à l’insu de tous, à l’école du village.

D’emblée, la jeune fille est fascinée par les images et par les lettres. « J’adorais la lecture », confesse-t-elle. Tellement que pendant la récréation, alors que toutes ses camarades s’adonnent à différents jeux, Halizata, elle, s’installe confortablement dans un coin et dévore les pages des livres. Elle se rappelle même avoir été suspendue, plus tard, de la bibliothèque du collège pour… « excès de lecture » ! Finalement, tout s’est bien passé, et son amour des lettres est resté intact jusqu’à aujourd’hui, puisqu’elle a déjà publié deux romans – « Les deux maris », Editions Moreux, 383 pages, en 2001, et « Devoir de cuissage », Editions JEL, 142 pages, en 2005 – salués par la critique.

Hadiza Sanoussi ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Deux autres œuvres, achevées, attendent d’être publiées : « Et yallah s’exila » (Editions JEL), et « Mon rival et gendre » (PUO), qui, lui, est retenu par le ministère de la Culture dans le cadre de l’opération « 50 livres », consistant à éditer 50 œuvres burkinabè, mais qui piétine toujours depuis 2005. On comprend donc aisément que les vœux de la jeune femme pour cette nouvelle année qui commence, au-delà des souhaits de santé et de paix pour tous, est de voir ces œuvres-là éditées.

On comprend aussi que la médaille de chevalier de l’Ordre du mérite des arts, de la culture et de la communication, agrafe littérature écrite et orale, qui lui a été décernée le 18 novembre 2008, à la faveur de la dernière édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo) lui procure une immense fierté, parce qu’elle valorise ses efforts. Cependant, Hadiza Sanoussi prend cette distinction – pas du tout usurpée - comme une « interpellation à mieux faire, non seulement sur le plan littéraire, mais aussi pour le développement et l’émergence du Burkina Faso et de l’Afrique ». Car, elle vous le dira avec un sourire désarmant et une sincérité limpide, « écrire, au Burkina Faso, c’est un véritable sacerdoce ».

Née à Botou, dans la province de la Tapoa, Halizata Sana, titulaire d’une maîtrise en géographie, option gestion des forêts et faunes de l’Université de Ouagadougou en 1992, et d’un Master 2 en développement, a enseigné l’histoire et la géographie, entre 1994 et 1999, notamment à Dédougou et à Bobo-Dioulasso. Elle est aujourd’hui chef de service de l’information documentaire au ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique.

Heureuse mère d’un garçon de deux ans, Halizata Sana est très croyante et pratiquante : « Je crois au destin, mais je ne suis pas fataliste. J’espère aller un jour à La Mecque. C’est un appel de Dieu ».

Fasozine

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 8 septembre 2009 à 11:13 En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

    tout ce dont je sais ; elle est très belle. maintenant qu’elle est en plus intello alors là c’est le parfait.
    bon vent ma cherie et surtout ais la tête sur les épaules.*
    je t’aime.

  • Le 8 septembre 2009 à 11:40 En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

    Bonjour, bravo et courage à l’écrivaine !
    Où et comment peut-on acheter ses livres ?
    Merci.

    Mimtiri

    • Le 8 septembre 2009 à 21:36 En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

      Felicitation Madame sana.vous etes une femme et mere execptionelle.

      ’’j ai une forte admiration pour Madame sana pour avoir ete son eleve en classe de 4 eme a dedougou,et ensuite en classe de terminale a bobo.Ses qualites humaines et professionelles font d’elle une reference. ’’
      Quiconque lira ses ouvrages decouvrira la vision philosophique et pragmatique qu’elle donne a la vie dans un style gaie qui lui est propre.

      Madame le hadj viendra incha Alla

      I.G. N VOTRE ANCIEN ELEVE A SEATTLE WASHINGTON

  • Le 8 septembre 2009 à 23:45, par Laya En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

    Adiza, je ne peux que te souhaiter d’aller
    plus loin sur ton élan. Je t’écris du Bénin
    après avoir visité le site "lefaso.net".
    Prends soin de toi et plaise à Dieu que ton
    exemple inspire d’autres de mes soeurs.
    Inchallah !

  • Le 9 septembre 2009 à 11:47, par pugneere En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

    Félicitation Mme SANA, vous êtes un bon exemple pour nous vos soeurs. Sans vraiment vous connaitre, je vous admire et aimerais lire vos oeuvres ainsi je voudrais savoir dans quelle librairie je peux m’en procurer.
    Je vous souhaite du courage et surtout prenez bien soin de vous.

  • Le 16 septembre 2009 à 03:32 En réponse à : Halizata Sana : écrire, un doux sacerdoce !

    Bonsoir, Madame Sana. Vous faites la fierte des femmes burkinabe. Je reside aux Etats- Unis et j’aimerais acheter vos livres. Ou puis- je les trouver ? Vraiment, ce serait ma contribution bien modeste a votre sacerdoce comme vous l’avez si bien dit, car ecrire au Faso, c’est, j’ imagine, la croix et la banniere.

    Que Dieu vous benisse.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel