L’ambassadeur Ulrich lui-même a tenu à accompagner la fine fleur de « sa première crue » en Allemagne. Aristide Nana (18 ans), Adama Diarra (18 ans), Abdoulaye Touré (17 ans), Rasmané Ouédraogo (17 ans), Souleymane Nacoulma (17 ans) ont la chance de leur vie, celle d’intégrer un club de D3 en Allemagne, Eintacht Braunscheveig (à 200 km de Berlin), pour tenter une carrière de professionnelle. Mais pour l’heure, ils vont allier un programme culturel au sport. Du reste, c’est dans le cadre du programme « Echanges interculturel pour les jeunes » qu’ils sont partis. Durant les trois premiers mois, les cinq seront installés dans un appartement au compte du programme, en collaboration avec le club. Après, ils intégreront des familles. Parmi eux, seuls les deux premiers ont la majorité et peuvent déjà évoluer en compétition officielle avec leur club. Les trois autres attendront une année.

« Je suis curieux de voir comment ils réagiront. C’est la première fois qu’ils quittent leur pays. Les défis sont réels. Il y a la nourriture, l’environnement, les habitudes qui changent » s’est légèrement inquiété l’Ambassadeur d’Allemagne, promoteur du centre. De même, le diplomate, même s’il ne doute pas de la qualité de ses protégés, reconnaît que « les meilleurs de son centre ne sont pas forcément les meilleurs d’Allemagne ». Néanmoins, l’Ambassadeur Ulrich affirme : « il faut être optimiste. La chance est qu’ils iront progressivement. Il n’y aura pas trop de pression ». Les autres membres de la première promotion également en fin de cycle quittent le centre. Mais ils ne retrouveront pas la rue d’où ils ont été majoritairement « pêchés ». La totalité de l’effectif a été casé. 7 iront dans l’armée nationale. « Tous étaient enchanté par l’expérience militaire. Ils savent que là-bas, ils pourront jouer à l’USFA. En fait, tous voulaient continuer d’être des footballeurs. Mais c’était difficile », a indiqué l’Ambassadeur d’Allemagne.

5 pensionnaires seront employés par l’entreprise Total-Burkina. « Nous avons établi un partenariat avec ce partenaire pour y placer régulièrement nos éléments », a révélé le diplomate. 4 autres sont positionnés pour une formation professionnelle dans trois entreprises de la place. 2 continueront leurs études alors qu’une place a été trouvée dans l’orphelinat Ampo pour permettre à un pensionnaire d’apprendre un métier. L’Ambassadeur Ulrich est particulièrement fier d’avoir pu redonner de l’espoir à une vingtaine d’enfants issus de milieux défavorisés. Il n’a pas hésité à féliciter le corps enseignant qui « a fait un travail excellent ». Et le diplomate d’affirmer : « Figurez-vous que nous faisons parti des 11 écoles du Burkina à avoir fait 100% au CEPE ». De même, le centre FOGEBU bénéficie d’un égard de l’ONG PAM. Et dans ce cadre, un de ses pensionnaires a pris part à un concours de dessin mondial. Il a eu le 4e prix. Une fois encore, la preuve est faite que certains enfants n’attendent que leur chance. Le diplomate allemand a eu raison de la leur en donner.

Jérémie NION

Sidwaya