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3e session de la grande commission mixte de coopération ivoiro-burkinabè

Publié le jeudi 22 juillet 2004 à 12h47min

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Les travaux de la troisième session de la grande commission mixte de coopération ivoiro-burkinabè se sont déroulés du 15 au 17 juillet 2004 à Abidjan sous la présidence des deux ministres chargés des Affaires étrangères : M. Youssouf Ouédraogo pour la partie burkinabè et M. Mamadou Bamba pour la partie ivoirienne.

Placée sous le signe d’une volonté de réactivation de cette commission mixte de coopération, la troisième session qui se tient cinq ans après la deuxième (juillet 1999), a été facilitée par la réunion de haut niveau sur la Côte d’Ivoire tenue à Addis-Abeba le 6 juillet 2004 en marge du troisième Sommet de l’Union africaine, à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU et à laquelle ont participé les présidents Compaoré et Gbagbo.

Cette rencontre de travail a été l’occasion pour les deux parties d’examiner les voies et moyens de renforcer leurs relations de coopération dans tous les domaines afin de leur insuffler une dynamique nouvelle. Elles ont reconnu les enjeux qui commandent aux deux pays d’entretenir les relations étroites d’interdépendance, et ont réaffirmé leur ferme volonté d’œuvrer de concert à la restauration du climat de confiance nécessaire à l’épanouissement de leurs populations respectives.

Au cours des échanges, Burkinabè et Ivoiriens ont retenu un certain nombre de projets et d’actions à réaliser en commun. Ainsi sur le plan économique et commercial ils ont décidé de garantir la fluidité des échanges entre les deux pays, notamment en ce qui concerne les marchandises en provenance et à destination de la Côte d’Ivoire, par la création de couloirs économiques sécurisés.

Pour rétablir la confiance entre les opérateurs économiques des deux pays et imprimer un véritable essor à leurs échanges, les deux parties ont convenu de la mise en œuvre d’actions concrètes. Il s’agit notamment :

- d’échanges périodiques de missions économiques ;

- du renforcement de la coopération entre l’Office national du commerce extérieur (ONAC) du Burkina Faso et l’Association pour la promotion des exportations de Côte d’Ivoire (APEX-CI) ;

- de la mise en place à Ouangolo d’un guichet unique pour les formalités afférentes au bétail importé ;

- du ravitaillement du marché burkinabè, en produits vivriers à partir du marché de Gros de Bouaké ;

- de la signature des accords de siège entre le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC)et l’Etat de Côte d’Ivoire ; d’une part et entre le Port autonome d’Abidjan et l’Etat burkinabè d’autre part.

L’existence de deux projets de création de marchés de bétail, l’un à Ferké (Côte d’Ivoire) et l’autre à Yendéré (Burkina Faso) a été un motif de satisfaction pour tous. Quant à la formulation, la promotion et la mise en œuvre du concept de poste frontalier commun avec en perspective, l’établissement de nouveaux Pôles Intégrés de Développement (NOPID) dans les zones frontalières, ils feront l’objet d’un séminaire dans un délai raisonnable.

La question des droits humains

Un accent particulier a été mis sur la question des droits de l’Homme qui a fait l’objet de débats francs entre les experts des deux parties. Les points tels que la sécurité, la libre circulation des personnes et des biens, le règlement pacifique des différends liés à l’exploitation agricole ont été essentiellement les points cruciaux des échanges dans ce domaine.

S’agissant particulièrement de l’agriculture, les deux parties se sont engagées à signer à brève échéance un accord-cadre de coopération afin de relever le niveau de leurs échanges et de partager leurs expériences en matière de promotion agricole.

La situation en Côte d’Ivoire a également été l’occasion d’échanges féconds entre les deux parties.

Les Burkinabè ont salué l’action de réconciliation engagée avec le soutien de l’ONU à travers l’ONUCI pour accompagner ce processus nécessaire à la
stabilité de la sous-région ; ils ont promis leur soutien pour le succès du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) entrepris en Côte d’Ivoire.

Chacune des parties tout en condamnant le terrorisme et le mercenariat sous toutes leurs formes, a réaffirmé son engagement à empêcher toute bande armée étrangère de se servir de son territoire comme base arrière aux fins de mener des
actions de déstabilisations contre l’autre pays. Aussi, les deux parties ont insisté sur le renforcement de la sécurité des ressortissants ivoiriens et burkinabè
résidant respectivement au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, Burkinabè et Ivoiriens ont de ce fait décidé de renforcer leur coopération en matière de sécurité et de défense. Ils ont reconnu la nécessité de renforcer leur coopération policière telle que prescrite dans la Convention d’assistance et d’entraide policière signée par les deux Etats en 1964, Cette Convention devra donc être réexaminée pour prendre en compte la criminalité transnationale organisée. Un accent particulier sera mis sur les vols et braquages de véhicules.

De manière générale, les deux parties se sont mutuellement encouragées à ratifier dans les meilleurs délais la Convention de la CEDEAO relative à l’entraide judiciaire en matière pénale, signée à Dakar le 29 juillet 1992.

Par rapport aux principes de la CEDEAO, les deux parties qui en sont membres ont réitéré leur engagement à mettre en application les dispositions pertinentes des protocoles de la CEDEAO relatifs au règlement des conflits, à l’assistance mutuelle en matière de défense, à la libre circulation des personnes et des biens, au droit de résidence et d’établissement.

Les échanges qui se sont déroulés dans une atmosphère empreinte d’amitié, de cordialité, de franchise et de compréhension mutuelle ont permis
de parvenir à des conclusions qui devraient comme l’a indiqué le ministre d’Etat, Youssouf Ouédraogo lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, « permettre à nos deux Chefs d’Etat de bâtir une politique solide de sortie de crise afin que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire retrouvent finalement leur fraternité d’antan ».

Outre les entretiens avec son homologue ivoirien, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, M. Youssouf Ouédraogo qui a conduit la délégation burkinabè a été reçu en audience respectivement par le Premier ministre ivoirien Seydou Diarra et le président Laurent Gbagbo.

La 4e session de la grande commission mixte de coopération ivoiro-burkinabè se tiendra en 2006 au Burkina Faso à une date qui sera fixée de commun accord.

DCPM / MAE-CR

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