PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
De plus en plus, presque partout dans la ville de Ouagadougou, l’on voit des rues ainsi que les devantures de certains bâtiments, même des murailles, qui sont faites en pavés. Qu’est-ce qui a suscité un si grand intérêt pour ce "bitume" de type particulier ? En la matière, les promoteurs burkinabè ont acquis beaucoup d’expérience et arrivent à charmer par la beauté de leurs produits qui représentent du reste diverses gammes. D’aucuns diront même que le pavé pourrait être une solution aux difficultés d’accès au bitume par les autorités en charge de la voirie. Zoom sur un secteur en plein essor...
Le pavé est un secteur en pleine révolution au Burkina. A Ouagadougou, au palais présidentiel de Kosyam, sous l’échangeur de Ouaga 2000, à Rood Woko ou encore à la mairie de Bobo Dioulasso, ce bloc épais qui revêt la chaussée est de plus en plus utilisé. Pourtant, il représente à l’heure actuelle une part insignifiante dans l’économie du secteur des Bâtiments et travaux publics (BTP). Mais il a des avantages qui le rendraient plus attractif que le goudron, selon ses promoteurs. Premièrement, il reviendrait moins cher. Du bon goudron doit être importé depuis l’étranger et le Burkina n’a ni pétrole pour le fabriquer ni accès à la mer pour l’acheminer à moindre coût. A contrario, le pavé est réalisé en grande partie avec du ciment (70%) et du sable qui sont des éléments disponibles au Burkina. Autre certitude, ce matériau de construction favorise l’économie nationale au niveau de l’emploi. Pour la fabrication et la pose des pavés, les entreprises ont régulièrement besoin de bras. Si la demande est soutenue, ces emplois temporaires peuvent même déboucher sur des embauches comme c’est le cas au sein de l’entreprise "Yéhly pavés de luxe" à Ouagadougou.
Le pavé burkinabè plus résistant que celui d’Europe
Le pavé burkinabè aurait aussi l’avantage d’être plus résistant que son homologue européen et le goudron (voir aussi encadré). L’entreprise « Yéhly pavés de luxe » garantit ses produits pendant un an et assure qu’ils peuvent même tenir 50 ans. Ils auraient notamment une forte résistance à la chaleur alors que le goudron a tendance à fondre en cas de forte température, selon le patron de cette société, Béli Biyen. Le pavé est facile à décaper et à remettre en place. Dans une ville comme Ouagadougou, sans cesse en travaux, les ouvriers sont obligés de casser systématiquement le goudron pour faire des aménagements tels que l’installation de fils électriques et les canalisations d’eau. Outre cet aspect pratique, le pavé est aussi plus esthétique. Les particuliers, qui représentent la majorité des clients, aiment aménager l’extérieur de leurs habitations avec des pavés. Ce matériau se trouve également de plus en plus aux abords ou sur des voies publiques comme dans la partie piétonne de Rood Woko. Dans la zone du projet ZACA, à Ouagadougou, les bordures seront en pavé. Enfin, les voies pavées seraient plus sûres que celles goudronnées car les conducteurs sont obligés d’y conduire moins vite. *
Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples comme prétendent les promoteurs de pavés. Le pavé n’est pas la panacée du BTP. Première certitude, il ne peut être utilisé que pour les axes secondaires dans les villes. Les Burkinabè ne sont pas prêts de voir une route interurbaine comme celle reliant Ouagadougou à Bobo Dioulasso construite dans ce matériau. Selon une source de la Direction générale des routes (DGR), service technique de référence en la matière, le pavé reviendrait aussi plus cher que le goudron et les techniques de poses ne seraient pas au point. La DGR peut justifier ce dernier contre-argument avec l’exemple des deux voies d’essai à Ouagadougou, au niveau du barrage de Tanghin et du quartier Bilbalgo. Même au niveau de la mairie de Ouagadougou qui est le plus gros client, l’intérêt des pavés réside beaucoup plus en leur côté esthétique et leur coût moins élevé, plutôt qu’en leur résistance. Quoi qu’il en soit, même si le pavé n’est pas le mieux indiqué pour la construction de routes interurbaines, il convient néanmoins de le considérer, au regard de ses multiples avantages (coût, beauté, offre d’emploi, etc.), comme une alternative au goudron dans les centres urbains du Burkina.
Par Lassina Fabrice SANOU et François PERRIGAULT (stagiaire)
Comment le pavé se fabrique
Le pavé est essentiellement fait à partir de produits locaux, notamment le sable et le ciment. Le pavé se construit comme du béton, sauf que pour des raisons d’esthétique, on y intègre d’autres intrants comme les colorants. Mais, concurrence oblige, chaque fabricant de pavés a ses propres techniques pour se distinguer des autres. Par exemple, d’après Frédéric Biyen, responsable de l’usine de Yélhy production, l’une des particularités des pavés de Yélhy production, c’est qu’en plus des colorants, il comporte des intrants qui confortent sa résistance.
Quoique la nature réelle de ces intrants demeure un secret jalousement conservé par cette entreprise, nous sommes néanmoins parvenus à savoir qu’il vient de l’extérieur, de l’Ukraine plus exactement. De plus, Yélhy production utilise une machine de vibration pendant la fabrication de ses pavés, tout ceci pour également le rendre plus fort et imperméable. La vibration fait sortir l’air et donne plus de charme au pavé qui devient ainsi lisse, contrairement au pavé pressé simplement qui, lui, est rugueux. C’est le must de la technologie de fabrication des pavés. Un procédé encore peu connu. Et quand on y ajoute la qualité des agrégats qui entrent dans la constitution du pavé, le patron de Yélhy production dira que son pavé est même plus consistant que celui d’Europe. Fort donc de cette technologie, la société qui est également une société de pose de pavés, dispose de plusieurs gammes de produits pour routes, immeubles administratifs, places publiques, complexes hôteliers, rues piétonnes, trottoirs, jardins, parcs, terrains sportifs, accotements, hôtels, particuliers, villas, etc.
Par LFS
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 17 août 2009 à 10:59 En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
le pavé est fabriqué à base de ciment (70%) selon le texte. il est propice pour l’embellissement de la ville. Ok. Mais disons nous la vérité le ciment coute cher et le pavé à base de ciment reviendrait plus cher que celui à base de matériaux de récupération (le plastic et caoutchouc). Alors si c’est pour l’embellissement de la ville de Ouaga et/ou Bobo ne serait il pas mieux d’utiliser les pavés de M. YODA. Le ministère de l’environnement en sait quelque chose, de même que l’ONEA et la mairie. L’ONEA a commandé des loges avec M. YODA pour remplacer les loges en béton qui sont couteux et greffe le prix de l’abonnement à l’ONEA. La mairie aussi aurait à gagner en commandant les stops et autres rues piétonnes avec sieur YODA afin d’éviter qu’on nous les enlève et bonjour la pagaille routière. Les pavés fabriqués à base de matériaux de récupération sont plus économiques et écologiques (contribution à la lutte contre la pollution).
2. Le 17 août 2009 à 11:10, par ouattib En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Pourqoui ne pas tailler le granite ? pas besoin de ciment !
3. Le 17 août 2009 à 13:37 En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
En Europe les pavés se font avec du granite ! c’est ridicule de comparer nos pavés qui se détériore avec la première pluie aux pavés d’Europe. Nous avons du granite à revendre taillez plutot ce granite pour nos routes, ca serait plus intellligent
4. Le 17 août 2009 à 18:46, par Sidnoma En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Le Pavé Burkinabè est beau mais de grâce ne le comparez pas à celui d’Europe. Là, c’est du granite taillé et c’est évident qu’il dure plusieurs siècles. Mais nos pavés au Faso dès les premières pluies c’est autre chose. Les rues d’essai au pavé ne sont pas practicables. Revoyer vos copies. Sinon ce serait plus écologique d’utiliser le Pavé fait des déchets car nos villes sont de plus en plus des dépotoires de plastiques et autres.
Le 17 août 2009 à 19:48, par pouknini En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Je saluerais l’usage du pavé en ce qu’il proviendrait de matériaux nationaux et pourrait offrir plus d’emplois aux burkinabè. Et comme pour beaucoup, le recours au granite pour un pays comme le BF est la meilleure solution.
Je marque tout de même un bémol, car il faut prendre en compte nos moyens de locomotion. En Europe, les routes sont bien pavés et praticables en voiture et à vélo, mais les deux roues sont moins utilisés qu’à waga. Au Burkina où on a recours aux deux roues, je doute que ce soit une partie de plaisir de parcourir une longue route pavée. La route du barrage de Tanghin en est un exemple parfait : secousses, crevaisons et autres pannes en perspective. A moins que l’intention aussi soit de dissuader les gens d’utiliser leurs deux roues et d’avoir recours aux transports en commun. A chacun son idée !
Le 17 août 2009 à 22:21 En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Il n’y a pas de granite partout en Europe non plus ; dans certains pays, les pavés utilisés sont en ciment et sable, ailleurs, c’est le granite. Ce dernier n’est pas si résistant que cela, surtout quand il est taillé en pavé plus étendus qu’épais et soumis à beaucoup de contraintes (poids des véhicules, hiver rude et été très ensoleillé...). En outre, les pavés proportionnés en "cube" anciennement posés sur les chaussées dites romaines à travers l’Europe sont de moins en moins employés aujourd’hui. On leur préfère le pavé en pierre autre que le granite, et celui en sable et ciment, qui sont plus faciles à produire de façon industrielle ; tandis que le granite devait être taillé de façon artisanale. Donc, le pavé du Burkina convient sans doute pour le Burkina.
5. Le 17 août 2009 à 22:00, par L’homme de la rue En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Vous ne savez pas de quoi vous parlez :"Le pavé burkinabè est plus solide que celui d’Europe"... Avez vous déjà vu un pavé européen ? C’est grave pour un journaliste de raconter de telles âneries. Le journaliste parle de ce qu’il a vu et entendu. Pas seulement de ce qu’on lui dit de dire. Faites attention et vérifier toujours ce qu’on vous dit, avant la publication de votre article. Et recouper encore et encore. Même si le "gombo" vous saoule et vous rend non lucide !
6. Le 21 août 2009 à 10:39 En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
bien dommage qu’on ressorte des idees du temps de la revolution comme des nouveautes geniales. A l’époque certains dirigeants actuels s’y etaient opposés en invoquant arguments divers dont certains seront l’esthetique et le confort. D’ailleurs cette annee lefaso.net en avait fait un autre echo dans son interview de Etienne Traore qui estimait encore parmi les lubies de Thomas sankara il y avait le pavage des rues. Alors maintenant on usurpe les lubies de sankara... comme d’habitude ? Soyons serieux !!!
SOME
7. Le 7 septembre 2009 à 17:30, par V&C En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
Ceux qui disent que les pavés en europe sont en granite parlent des anciens macadames. Actuellement les pavés en europe sont en ciment+sable. Ce sont les bordures qui sont toujours fait en granite. Ce sont des bordures venant de la chine. Nous n’avont pas les moyens matériels au burkina pour tailler le granite en pavé. cependant nous pouvons paver les routes secondaires comme à cotonou. L’idée de pavés en produits de récupérations n’est pas mauvaise mais est ce que Mr Yoda peut founir des pavés pour un routes de 5 km dans de bref délais. Je me pose juste des questions car je ne le connait pas.
Le 12 septembre 2009 à 12:57, par jean paul SIRLANDE retraité du ministère de l’équipement (france) En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
en france nous n’utisons pas de bordures chinoises ou alors sur des petis chantiers a de très rares occasions.
nous fabrquons des bordures en betons avec des machines vibrantes et ces bordures doivent etre conformes a des normes très strictes.
en bretagne et dans le tarn des sociétés fafrquent encore du pavé traditionnel en granite
le BURKINA pourrait très bien fabriquer des pavés et des bordures granite ,les gisements locaux sont de très bonne qualité et ceci pourrait créer des emplois durables
8. Le 12 septembre 2009 à 12:46, par jean paul SIRLANDE retraité du ministère de l’équipement (france) En réponse à : PAVAGE DE ROUTES A OUAGADOUGOU : Une alternative au goudron plus cher
votre article est très interressant,mais il comptient des erreurs concernant les résistances des pavés français.
en france nous faisons des pavés conformes a des normes,et devant posseder des caractéristiques normalisées et définies.
il est necessaire d’avoir de la resistance ,de l’esthétique et de la durabilité le tout avec un prix raisonnable/nous savons le faire et pouvons aider les entreprises BURKINABE a le faire ,tout est disponible sur place granulat sable ciment eau qui plus est de qualité en particulier pour les granulats de granite.la norme de référence est:NFP 98 303 .
les pavés de monsieur BILLY BYEN que j’ai vu au grand marché sont très esthetiques mais un problème important se pose :la résistance aux charges des poids lourds et la glissance superficielle ,en particulier par temps de pluie ou dans les zones humides.
les pavés produits avec des machines vibrantes vous assurent tous les critères exigés par la norme.
au BURKINA des machines TETRA STRUCTURE sont installées chez EBOMAF et produisent conforme aux spécifications.
je suis a la disposition de quiquonque a besoin de renseignements.je préside ¨¨l’ONG OTSHOA ensemble avec l’AFRIQUE¨¨ qui oeuvre pour le développement et la formation des hommes .www.tetra.structure@wanadoo.fr