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Gouvernement gabonais : Ali part pour mieux revenir

Publié le lundi 17 août 2009 à 00h54min

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C’est parti, depuis le samedi 15 août 2009, pour la campagne électorale au Gabon où 23 candidats sont en lice pour la conquête du fauteuil présidentiel. Parmi les prétendants sérieux au scrutin, Ali Bongo, le fils du défunt président, Omar Bongo Ondimba, qui rêve de continuer sur les pas de son géniteur. Et cela, après avoir été démis, par la présidente transitoire, de ses fonctions de ministre de la Défense le vendredi 14 août 2009, la veille de l’ouverture officielle de la campagne, alors que, jusque-là, il était resté sourd aux exigences des autres candidats, qui réclamaient qu’il se mette au même rang qu’eux en rendant le tablier. Un acte hautement significatif et très important pour l’équité et la transparence de la consultation électorale.

En effet, en s’arc-boutant à son poste, le jocker du Parti démocratique gabonais (PDG) avait fini par provoquer l’ire des autres candidats à la présidentielle du 30 août prochain. Ces derniers ont dû mettre la pression sur le gouvernement de transition pour que le fils de Bongo soit donc remercié pour plus d’équité. Les protestations ont donc continué même si, outre cette bataille de l’opposition, aucune loi ne l’obligeait à partir. Mais comme nous l’avions déjà relevé dans nos précédents éditoriaux, l’élégance devait guider Ali à demander lui-même à partir du gouvernement pour décrisper la tension préélectorale, surtout que certains lui avaient, d’ailleurs, indiqué la voie à suivre, en partant de l’exécutif.

Le silence de Bongo fils ne pouvait donc qu’éveiller, voire renforcer, les soupçons du collectif des candidats, qui regroupe 11 présidentiables, dont plusieurs poids lourds de la scène politique parmi lesquels Pierre Mamboundou, Jean Eyéghé N’dong, Zacharie Myboto, Casimir Oyé Mba et Paul Mba Adessole, qui craignent une farce électorale. Et ils n’ont pas totalement tort, car, pendant qu’on autorise 2000 tanties acquises à la cause d’Ali Bongo à battre le pavé à leur guise, l’opposition se voit interdite de marche. Heureusement d’ailleurs que les tontons, les papys, mamies, comme on l’a déjà vu au Burkina Faso, et même les bambinos, n’ont pas eu le temps d’organiser leur défilé de soutien. Ces mesures discriminatoires ne peuvent que provoquer des frustrations, donc des tensions, pouvant affecter la paix sociale au Gabon.

Le gouvernement a donc pris une sage décision, même si elle est venue un peu tardivement, en octroyant un congé à Ali pour s’occuper des électeurs au lieu des bidasses. Cette décision, même si elle soulage les concurrents du rejeton du défunt président, est une aubaine pour ce dernier de revenir sûrement plus tard avec des galons plus élevés, mais en y mettant quand même la manière. A ce propos, c’est un Ali très confiant de marcher sur le perron de la présidence, en dépit de la kyrielle de candidatures, qui s’est entretenu le samedi 15 août 2009 avec la chaîne de télé Equinoxe TV. Ce fut l’occasion pour le candidat du PDG de confier qu’il n’avait pas l’intention de faire un long règne comme son géniteur. On serait bien curieux de savoir combien de mandats il compte s’octroyer s’il venait à être plébiscité à l’issue du 30 août.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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