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Tournée du ministre des Ressources animales : « Un fils de ferme » aux cotés des éleveurs

Publié le lundi 10 août 2009 à 01h48min

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Le ministre des Ressources animales a entrepris les 6 et 7 août 2009, une tournée dans les fermes péri urbaines de la ville de Sya. Sékou Bâ est allé encourager les initiatives de fermiers modernes ou en voie de l’être. Le 7 août dernier, le ministre a visité des fermes à Bama, Sogossagasso, Farakoba et Taga dans les environs de Bobo-Dioulasso.

Installation d’éleveur-leaders, formations des acteurs, diffusion de races performantes, insémination artificielle, ouverture de pistes à bétail. Notre pays ne manque pas d’initiatives pour stimuler les éleveurs et intensifier les productions agro pastorales. Dans un contexte où l’élevage est encore largement extensif, avec quand même 19% des exportations, le ministre des Ressources animales, Sékou Bâ est allé encourager les quelques promoteurs qui se sont lancés dans « l’aventure » de la modernisation de cette activité. Sont de ceux- là, Mohamed Hamédine Bâ, un cadre de la SOFITEX et promoteur d’une ferme moderne de 54 hectares à Bama, à une quarantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso.

Avec 60 gros ruminants, une centaine de petits ruminants, de la volaille et des équipements modernes appropriés (granges, magasins, tracteurs, semoirs, presseurs de foin), cette ferme a séduit la délégation. Dans ce domaine en effet, sont disposés des avaloirs destinés à la collecte de l’eau de pluies avec laquelle sont irrigués les agrumes et les manguiers par le système du « goutte à goutte ». Avec l’association des cultures fourragères à son activité, M. Bâ assure l’alimentation du bétail et arrive même à en fournir à d’autres éleveurs, tout en restaurant les sols. L’important, selon lui, est de « montrer aux éleveurs traditionnels qu’il y a une autre façon de faire que l’élevage pur. Il faut le lier à l’agriculture ». Les difficultés de ce fermier se résument aux échecs des inséminations artificielles entreprises dans l’optique d’améliorer les performances des animaux.

Cela est dû, selon lui, à un manque d’encadrement technique approprié et les techniciens du département des Ressources animales en ont pris bonne note. Les mêmes problèmes se posent dans la ferme dénommée « Le veau blanc » de Mohamed Kondé. Fils du promoteur du Centre avicole de Dogona (CADO), le jeune homme a décidé de s’installer à son propre compte à Sogossagasso. Après un séjour au Canada où il a appris les techniques modernes d’élevage. Il a débuté son activité de production laitière et agricole avec le zébu local. M. Kondé vise d’ici à 2011, une production journalière de lait de 300 litres grâce, notamment à l’amélioration génétique entreprise en collaboration avec les techniciens du ministère des Ressources animales et les organisations professionnelles de la filière.

Les transhumants se modernisent

En plus des difficultés de financement, il évoque de manque d’un système de réfrigération sur place pour la conservation et le transport vers Bobo-Dioulasso de ses 40 litres de laits produits quotidiennement. Malgré tout, Mohamed Kondé estime que les revenus tirés de la culture de légumes permettent de couvrir les dépenses, mais pas les investissements. Il projette aussi quelques deux hectares de cultures fourragères. Cependant, il faut savoir que tous les fermiers ne sont pas au même niveau de modernisation.

La technique d’élevage d’El Hadj Sékou Sankaré à Farakoba est issue de la pure tradition nomade. Propriétaire de 400 têtes de bœufs qui pâturent dans la zone pastorale de Sidéradougou, le vieux Sankaré a été quelque peu contraint à moderniser son activité pour faire face au surpâturage et au problème foncier. C’est ainsi qu’il a acheté et sécurisé 25 hectares de terres à Farakoba. Cet espace est l’illustration de la transition de l’élevage traditionnel nomade vers la sédentarisation et la modernisation.

Parti d’un simple enclos et d’un entrepôt, Sékou Sankaré envisage produire du lait, de la viande et faire de l’embouche, à partir d’une trentaine de bovins sélectionnés. En attendant tout l’équipement, les vastes étendues de culture de maïs et de fourrages forcent l’admiration du visiteur. Non loin de là, la Ferme mon pays (FMP) donne également à voir de de belles bêtes. Le promoteur est Martin Lurlling, un Hollandais vivant depuis 20 ans au Burkina Faso. Il s’est s’investi depuis maintenant 2 ans dans cette activité avec 50 vaches, dont 20 de race exotique et 30 de race locale. Cet expatrié dit avoir investi au total plus de 100 millions de F CFA dans la ferme et entend produire à terme 500 litres de lait par jour. Les autres fermiers affichent le même optimisme en soulevant néanmoins des problèmes de concurrence d’œufs en provenance des pays voisins.

C’est le cas de Ibrahim Doukouré, éleveur de volaille dans le village de Taga qui a directement interpellé le ministre des Ressources animales : « Il faut contrôler les entrées d’œufs pour soutenir les promoteurs locaux ». Tirant quelques enseignements à l’issue de la visite, Sékou Bâ a soutenu que les éleveurs, ont globalement besoin de plus d’encadrement et d’accompagnement financier. Selon lui, l’élevage moderne se développe autour de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, mais qu’il subsiste des problèmes dans la seconde ville : non rationalisation des espèces performantes, peu de collaboration des éleveurs avec les techniciens de son département. Le ministre des Ressources animales, a fait remarquer par ailleurs, l’introduction des cultures fourragères dans tous les élevages visités. Ce qui lui fait dire que « la modernisation de l’élevage est amorcée au Burkina ».

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 août 2009 à 14:03, par Boudwarba En réponse à : Tournée du ministre des Ressources animales : « Un fils de ferme » aux cotés des éleveurs

    Bonjour je me pose des questions
    M.le Ministre a-t-il visité un échantillon représentatif de l’élevage du Burkina ? ou bien est-ce un échantillon de ceux qui mettent en pratique la politique pronée par le ministère des ressources animales ? On ne doit pas suivre ce qu’on n’a pas planifié. Alors M. le ministre, faites le suivi des éleveurs leaders dont vous avez lancé l’installation. Où en sont ils ? l’insémination artificiel critiquées ici en est à quels stade quels taux de succès est ce pertinant ? l’insémination répond-il à un problème de productivité ou d’introduction de race ? si c’est la cas est-ce maîtrisé. Nos souches locales, nos races locales ne seront elles pas exterminées ? Dns ce cas si un PB d’adaptation ou de vache enragée se posait que feront nous après avoir éléminé cette souche ? En eourpe il y a toujours des sites de conservation des souches pures ?
    Votre visite ne devait-elles pas concerner aussi les actions réalisées par les projets et programme qui sont chargés de la mise en oeuvre de votre politique et de vos plans d’action ? Qu’est ce que ça donne même ? De quels appuis du GVT les acteurs visités ont ils profités et quels appréciations en font ils qu’attendent il du GVT ?
    Peut être le journaliste ne les a t il pas fait ressortir mais je pense que votre tournée a pour objectif de voir les résultats et les effets de la mise en oeuvre de la politique que vous pronée. Quand après une tournée du ministre de tutel, les actions d’aucun service et d’aucun projet ne sont citées les agents de ses structures ne peuvent-ils pas se sentir un peu frustrés ? les appui en ambouche,les appuis à la vaccination de la volail, à l’exportation de viande donnent quoi ? tout ça donne quoi ?
    Merci !

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