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Suzanne KOUAME, promotrice du Festival de tresse “Koundan” : "La tresse fait partie de notre patrimoine culturel”

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h15min

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Suzanne KOUAME

Le festival « Koundan » pour faire de la promotion de la tresse africaine est l’œuvre d’une artiste-comédienne ivoirienne, Suzanne KOUAME une habituée de petit écran. Présente au Burkina pour la présélection de la 3e édition et la première à l’international qui se tiendra le jeudi 6 août 2009 au CENASA, nous nous sommes entretenus avec l’initiatrice sur le Festival et sa carrière de comédienne. Lisez plutôt !.

Suzanne KOUAMEQuel est l’objet de votre visite au Burkina Faso ?

Suzanne KOUAME (S.K) : Je suis là dans le cadre d’un festival de tresse dénommé « Koundan » qui est à sa 3e édition. Je suis venue pour les phases de présélection pour le jeudi 6 août au CENASA qui retiendront 3 lauréats pour la grande finale à Abidjan en Côte d’Ivoire, le 7 novembre 2009 au Palais de la culture.

Vous êtes comédienne, parlez-nous de votre parcours.

S.K : J’ai un parcours assez spécial. Je n’ai pas fait de formation en tant que tel. Je suis arrivée là par amour et j’ai eu la chance et quelqu’un m’a tendu la main. Ça me fait pratiquement 15 ans que je suis dans le milieu avec l’émission « Faut pas fâcher ». J’ai joué dans certains films d’Henri DUPARQUE, Cheick DOUCOURE, etc. Actuellement nous sommes sur un feuilleton de 52 épisodes dans le style Télénoleva dont je suis l’actrice principale.
La production exécutive est assurée par une maison de production et financée par le groupe « Azimmut ».

Vous étiez là au dernier FESPACO avec un film présélectionné. Comment ça s’est passé ?

S.K : Le film qui était dans la sélection officielle du FESPACO 2009 s’intitule « L’Héritage ». Malheureusement, il n’a pas eu de prix. Vous savez que le problème de l’héritage en Afrique est une réalité et nous dénonçons à travers ce film l’injustice que subissent les ayants-droit qui sont très souvent spoliés par la famille.

Est-ce que tout se passe bien pour l’organisation du festival « Koundan » ?

S.K : Comme toute organisation, les difficultés ne manquent pas. Un festival international comme celui-là, demande beaucoup d’argent et c’est là toute la difficulté. Jusque-là, je supporte seule l’organisation et il y a quelques partenaires qui se sont signalés. Ce n’est pas facile et c’est vraiment dommage. Moi j’estime que la tresse fait partie de notre patrimoine culturel, notre identité. Il faut faire la promotion de cet art vivant comme on le fait pour la musique, la sculpture, etc. Malgré qu’il n’y a pas d’école spécialisée en tresse, il y a de milliers de jeunes filles et même des hommes qui vivent de ce métier et font profiter à leur entourage.

C’est un festival international, combien de pays prennent-ils part ?

S.K : C’est la première édition à l’international. Compte tenu des moyens limités, nous avons fait le choix du Burkina Faso et du Mali en plus de la Côte d’Ivoire. Nous allons l’élargir l’année prochaine sur le Bénin et le Sénégal.

Qu’est-ce que les lauréats ou lauréates gagnent ?

S.K : Il y a un super salon de coiffure en jeu. Nos sœurs qui tressent dans les marchés sur des tabourets rêvent d’un salon moderne. Donc en participant au festival, son rêve peut être réalisé.
C’est pourquoi je sollicite de l’aide pour qu’on puisse doter le maximum de salons de coiffure. C’est mon combat de pouvoir installer à chaque édition une cinquantaine de femmes avec un salon moderne dans les différents pays participants.

Peut-on avoir une idée sur le budget ?

S.K : Pour un festival comme celui-là, c’est très coûteux et nous sommes à peu près à une cinquantaine de millions de francs CFA pour l’organisation. J’attends la réaction des sponsors, des partenaires et des bonnes volontés pour me soutenir. Vous savez que toute l’Afrique a la tresse en commun ; de l’Est à l’Ouest comme du Nord au Sud et chaque tresse véhicule un message. Il faut que tous les pays se retrouvent pour valoriser la tresse qui peut aussi être l’objet d’attraction touristique. Les Européennes pourront faire le voyage en Afrique uniquement pour se tresser et c’est ça aussi vendre l’image de nos pays à travers ce pan culturel très diversifié. Il faut une politique pour que, à la dimension du FESPACO au Burkina Faso, on ait le festival Koundan en Côte d’Ivoire, qui est aussi un facteur d’intégration.

Quel appel à lancer ?

S.K : Tout le monde que tu sois homme ou femme, Ivoirien ou Burkinabè, Malien ou Sénégalais doit s’approprier de ce festival. Il faut que le public se déplace massivement au CENASA le jeudi 6 août 2009 à partir de 19h 30.
C’est gratuit et je dirai que « Koundan » ça ne se raconte pas, ça se vit. Il faut être là pour découvrir l’imagination créative de nos sœurs et nos mamans à travers le défilé. Cet événement est placé sous le co-parrainage du ministère de la Promotion de la Femme et celui du Transport.o

Issoufou MAÏGA

L’Opinion

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