La salle de conférences du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication (MCTC) a refusé du monde, le mardi 4 août 2009. La raison ? Le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, a initié une rencontre, chose inédite, avec les DJ (Discs jockeys) de la capitale burkinabè. Pour le premier responsable de la culture burkinabè, le Djing est un métier qui entre dans le cadre de la création et du dynamisme d’un pays. Par conséquent, ce tête-à-tête avec ces ambianceurs, après celui des maîtres de cérémonie, des photographes, a "pour objectif d’encourager ce maillon de la filière musique à œuvrer davantage dans la promotion de la musique burkinabè". D’autant plus que "les DJ (...) ont souvent la double casquette d’artiste et de technicien et font les sélections musicales pour les boîtes de nuits, les bars, les maquis, les restaurants et autres lieux de réjouissance. Ces endroits sont des lieux de fréquentation des mélomanes et de puissants cadres de promotion de la musique".

Plus concrètement, le ministre Savadogo a parlé d’un projet de prix Galian du meilleur DJ de l’année pour saluer le travail et même d’un festival de DJ en partenariat avec l’association des DJ du Burkina Faso présidée par DJ Syl20 Kokobliko. Des propositions accueillies par des applaudissements et un atalakou (louange) à l’honneur du ministre.

Ce dernier a renchéri pour lancer une autre idée de soutien aux DJ à savoir l’organisation d’une soirée de DJ avec toute l’ambiance musicale nécessaire à Laongo.
Selon le président de l’association des DJ du Burkina Faso, DJ Syl20 Kokobliko, c’est la première fois que les autorités s’intéressent à eux.
Etre DJ, a-t-il ajouté, n’est pas facile parce que ces faiseurs d’ambiance n’ont pas de statut ni de rémunération stable. Pour lui, le ministère en charge de la Culture doit s’impliquer dans la structuration de la profession de DJ pour une meilleure valorisation de la musique burkinabè. Dans les échanges avec le ministre, ils ont aussi dénoncé l’incompétence de certains arrangeurs burkinabè qui font de mauvaises œuvres pour les artistes-musiciens. Les tracasseries policières, un manque d’appui financier et matériel aux DJ ont également été évoqués. Le ministre a répondu qu’il existe, au sein de son département, un fonds de soutien aux artistes. Il a promis s’engager dans des actions de solidarité de ces maîtres des platines et des décibels. "Désormais, je souhaite compter avec vous", a-t-il déclaré pour clore la cérémonie.

Alassane KERE

Sidwaya