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Moumounou Gnankambary, directeur général du Trésor public : “L’AGSE participe à la bonne gestion des finances publiques”

Publié le mardi 4 août 2009 à 21h52min

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Le directeur général du Trésor public, Moumounou Gnankambary

L’Assemblée générale des sociétés d’Etat (AGSE) se tient du 30 juillet au 1er août 2009 à Ouagadougou. Dans cet entretien réalisé le 29 juillet, le directeur général du Trésor public, Moumounou Gnankambary, organisateur de la rencontre, explique le fonctionnement de la structure. Selon M. Gnankambary, grâce à l’AGSE, les Etablissements publics de l’Etat (EPE) burkinabè sont gérés de façon rigoureuse et à chaque édition, les directeurs généraux et présidents de conseil d’administration tremblent car c’est l’heure de rendre compte.

Sidwaya (S.) : Quel sens donnez-vous à la tenue de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat ?

Moumounou Gnankambary (M.G.) : La Xe Assemblée générale des sociétés d’Etat (AGSE) se déroule du 30 juillet au 1er août 2009. Dans le sillage des AGSE, il a été convenu à partir de l’année 2000 qu’il était important qu’on puisse consacrer un volet aux établissements publics de l’Etat. Comme on le dit, c’est l’occasion de s’assurer de la bonne gestion de ces entreprises publiques.
Nous nous rassurons de la bonne gestion de ces entreprises pour lesquelles l’Etat fait beaucoup d’efforts en termes de subvention. D’où l’instauration en 2000, du volet AGSE consacré aux Etablissements publics de l’Etat (EPE).

S. : L’Assemblée générale des sociétés d’Etat a-t-elle apporté un plus à la gestion des EPE au Burkina ?

M.G. : L’AGSE a fortement fait évoluer les EPE. En dix ans, nous pouvons dire qu’il y a eu beaucoup d’avancées. Les neuf sessions antérieures ont adopté plus d’une soixantaine de résolutions et de recommandations qui font toutes l’objet de suivi. Et à chaque fois que nous tenons les AGSE, des interpellations sont faites aux dirigeants dans le cadre de la bonne gouvernance. Toute chose qui permet aux Présidents des conseils d’administration (PCA) et aux directeurs généraux de corriger le tir pour parvenir à une meilleure gestion de ces entreprises publiques.

S. : Quel est l’apport du secrétariat général de l’AGSE dans l’organisation de cette rencontre annuelle ?

M.G. : Comme tout secrétariat général, c’est la cheville ouvrière. Dès qu’on s’accorde avec le chef du gouvernement, nous mettons le train en marche.
Pour cette année, depuis fin mars, le chef du gouvernement a donné son accord pour la tenue de la rencontre du 30 juillet au 1er août. Nous avons automatiquement donné l’information aux chefs d’entreprises concernés qui ont un délai pour nous transmettre les résultats financiers. Une fois que nous recevons ces résultats financiers, nous procédons à leur analyse. C’est d’abord une analyse individuelle et ensuite, une analyse de synthèse pour l’ensemble des EPE. Tout ce travail achevé, nous soumettons les résultats à validation avant de les mettre à la disposition des membres statutaires. Le plus important, c’est le suivi des recommandations.
Pour que les recommandations ne restent pas lettre morte, nous avons pour devoir, en cours d’année, de veiller à la bonne exécution des résolutions et des recommandations. Il y a donc un travail en amont qui est fait pour préparer l’AGSE. Il y a aussi l’après-AGSE, notamment le suivi afin de rendre compte à la prochaine rencontre.

S. : Peut-on avoir une idée du coût financier et matériel d’une AGSE ?

M. G. : Chaque année, nous organisons l’AGSE autour de 110 millions de F CFA. Ce n’est pas un secret s’il y a des participations et des charges financières à prendre en charge.
La production des documents nécessite des moyens financiers. Ce sont des documents très volumineux et le nombre des participants très impressionnant. Chaque délégation d’établissement est composée d’au moins cinq personnes. L’essentiel des moyens pour l’organisation va au travail de secrétariat et au travail thématique.

S. : Pensez-vous que les résolutions et recommandations formulées à l’occasion des AGSE sont suivies ?

M. G. : Nous avons une direction qui pilote l’ensemble des EPE. C’est donc une de ses missions de faire le suivi au quotidien des activités des EPE. Cette direction participe au conseil d’administration de tous les EPE, elle exploite les rapports de séjour de tous les EPE et y donne suite. Ainsi, au quotidien, nous intégrons dans les activités de cette structure, les recommandations et résolutions de l’AGSE. Cette situation nous permet à la prochaine AGSE, de faire le point à l’ensemble des membres statutaires et plus particulièment, au chef du gouvernement. En somme, le suivi se fait au quotidien.
C’est vrai que toutes les résolutions et recommandations n’incombent pas au ministère de l’Economie et des Finances, mais dans ces cas, nous interpellons le ministère concerné pour attirer son attention sur la nécessité qu’il y a à mettre en œuvre les résolutions et les recommandations retenues.

S. : L’AGSE a 10 ans. Quel bilan après 10 ans d’exercice ?

M.G. : Beaucoup d’efforts ont été consentis. Depuis 2000 que nos sommes à l’AGSE, il y a eu beaucoup d’évolution en termes de meilleure gestion.
La présence du chef de gouvernement et des ministres fait que l’AGSE est une tribune sérieuse et rigoureuse. L’organisation régulière et sans discontinuer de l’AGSE a apporté un plus à la gestion des entreprises publiques. Nous estimons donc que la tenue de ces assises a donné un plus à nos sociétés.
En 2008 par exemple, nous avons pu mettre à la disposition des EPE des outils de gestion. Nous avons adopté un régime financier, un plan comptable et une nomenclature budgétaire. Il s’agit d’éléments qui aident à la gestion financière.

Ce qu’il nous faut maintenant, c’est un logiciel pour que tous les EPE aient la même façon de prendre en charge ces outils de gestion. En 10 ans de tenue de l’AGSE, il y a beaucoup d’acquis.
A l’approche de l’AGSE, on sent beaucoup de frémissements chez les Présidents des conseils d’administration (PCA) et des directeurs généraux. Cela, car c’est l’occasion de voir les contre-performances.
Ils doivent s’expliquer devant une instance suprême qui est le gouvernement ! Ne serait-ce que venir s’expliquer devant le Premier ministre et les membres du gouvernement, ça participe à la bonne gestion des finances publiques. Du reste, à la 9e AGSE, le Premier ministre béninois est venu s’imprégner de l’expérience burkinabè. Je pense que c’est un fait sur lequel nous reconnaissons que beaucoup d’efforts ont été fournis en matière de bonne tenue des EPE au Burkina.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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