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Entreprises publiques : La nécessité d’apurer les arriérés

Publié le vendredi 31 juillet 2009 à 01h59min

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Du 30 juillet au 1er août 2009, se tient à Ouagadougou, la dixième session de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux Etablissements publics de l’Etat (EPE). Une occasion de présenter les rapports de gestion des différents conseils d’administration des EPE et d’en débattre, en présence du chef du gouvernement, Tertius Zongo.

Tour à tour, la soixantaine d’Etablissements publics de l’Etat (EPE) burkinabè va passer devant l’exécutif pour présenter, chacun son rapport de gestion. A l’occasion de la Xe Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux Etablissements publics de l’Etat (AGSE/EPE) qui se tient du 30 juillet au 1er août 2009 à Ouagadougou.

La mobilisation, ce jeudi 30 juillet 2009, a été à la hauteur de l’événement. Avant 7 heures GMT, des délégations avaient déjà pris place dans l’enceinte de la salle de conférence internationale de Ouaga 2000.
Chacune avec ses dossiers en main. L’air serein, présidents de conseils d’administration, directeurs généraux attendant l’ouverture des travaux et leur tour de passer à “la barre”. Il est 8 heures lorsque le Premier ministre, Tertius Zongo fait son entrée dans la salle.

66 établissements à la barre

Après les procédures protocolaires, il livre son allocution, suivie de la présentation du rapport général fait par le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances (MEF), Daniel Bambara. Par la suite, les travaux pouvaient démarrer, mais sans les “intrus” dont la presse.
Il ressort du rapport général que soixante-six EPE ont été recensés dans le cadre de la présente session. Parmi eux, soixante-deux (62) ont produit et transmis des états financiers au titre de l’exercice 2008. Deux EPE vont présenter des rapports d’explication. Il s’agit de l’Ecole de formation et de perfectionnement en travaux publics (EFP-TP) et l’Office national des aires protégées (OFINAP).
Deux autres sociétés à savoir, l’Institut des hautes études internationales (INHEI) et l’Office national de sécurité routière (ONASER), de création récente, participent à l’AG à titre d’observateurs.

A l’instar des sessions précédentes, les EPE ont été classés en cinq secteurs d’activités. Seize (16) établissements dans le secteur de la santé, vingt-quatre , dans celui de l’éducation, de l’enseignement et la formation professionnels. A cela, il faut ajouter six (6) établissements dans le secteur de l’hydraulique, du développement rural et de la foresterie, douze (12) dans la prestation de services et huit (8) dans le secteur de la communication et de la culture.
L’analyse des rapports d’activités et des états financiers de l’exercice 2008 fait ressortir une nette amélioration dans la gestion des EPE. En effet, la couverture des dépenses mandatées est jugée satisfaisante : 125,70% en 2008 contre 111,86% en 2007.

Du point de vue des indicateurs de gestion, la situation de l’ensemble des EPE reste caractérisée d’une part, par une prédominance de la subvention de l’Etat qui croît, d’année en année, et d’autre part, par une progression des charges de fonctionnement de 9,92% en 2008 contre 5, 88% en 2007.
De même, on note que les dépenses consacrées aux investissements ont connu une hausse de 18,34% par rapport à 2007.
Concernant les indicateurs de performance, il ressort que trois EPE ont un taux de couverture des dépenses par les ressources se situant en-dessous de la normale. Pour les autres EPE, l’analyse a révélé que les dépenses mandatées ont été payées grâce au report des comptes de disponibilités des années antérieures.

Au niveau de l’exécution budgétaire des recettes en 2008, on note que les taux sont assez satisfaisants dans tous les secteurs. En effet, sur les soixante deux (62) EPE ayant produit des états financiers, cinquante (50) ont enregistré des taux supérieurs à 80 % contre trente neuf (39) en 2007.
Il convient de signaler que le taux des recettes le plus faible a été enregistré par l’ONI (28,65 %) et le plus élevé par l’ARTEL (172,10 %).

Renforcer la mobilisation des recettes propres

Le chef du gouvernement, Tertius Zongo s’est réjoui de l’évolution satisfaisante de certains indicateurs, malgré la situation de crise financière. “L’excédent d’exécution budgétaire est ressorti à 8,75 millions de francs CFA en raison des performances au niveau de la mobilisation des ressources dont le taux de recouvrement est de 93,83 %, mais aussi d’une meilleure maîtrise des différentes charges”, a-t-il précisé.
Le Premier ministre a, par contre, déploré la baisse tendancielle du niveau d’exécution des dépenses se situant à 68,63 % en 2008. Le taux global d’autofinancement s’est amélioré de façon continue sur les trois exercices écoulés. Ce taux, à entendre M. Zongo, a atteint la barre de 40,20 % en 2008 contre 30,18 % en 2007.

C’est à juste titre qu’il a félicité les différentes instances d’orientation et de direction des Etablissements publics de l’Etat pour “la rigueur dont ils ont fait preuve au cours de cet exercice, malgré un contexte économique et financier difficile”. Par ailleurs, Tertius Zongo a interpellé les EPE sur l’urgence d’apurer les arriérés de paiement qui se sont accrus de 164 % en 2008 comparativement à 2007.

De l’avis du Premier ministre, une telle situation semble trouver son explication dans la faiblesse du niveau des dépenses, malgré une bonne mobilisation des ressources. Raison pour laquelle, Tertius Zongo a exhorté les EPE à la perspicacité en vue de rendre le circuit de la dépense plus adapté aux exigences d’efficacité.
En rappel, c’est en 1991 que l’Etat burkinabè a fait l’option de l’édification d’une économie libérale et concurrentielle mettant l’accent sur la promotion du secteur privé comme moteur de la croissance économique. Par voie de conséquence, cela a conduit à concentrer les efforts du gouvernement dans les domaines qui relèvent de sa fonction régalienne, mais aussi dans des activités à caractère stratégique accompagnant utilement le développement du secteur privé.

La création des sociétés d’Etat d’une manière générale et des Etablissements publics d’Etat, de manière spécifique, procède de cette démarche. Les principales missions de ces établissements consiste en priorité, à répondre à des demandes sociales en matière d’amélioration de la qualité des ressources humaines et du cadre de vie. Les Editions Sidwaya, la RTB et la plupart des EPE du ministère de la Culture du Tourisme et de la Communication passent aujourd’hui devant le premier ministre pour justifier et défendre leur bilan de l’exercice 2008.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya

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