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Blaise Compaoré au Togo : Poursuivre le dialogue pour l’édification d’un Togo nouveau

Publié le mardi 28 juillet 2009 à 00h58min

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Près de trois ans après la signature de l’Accord politique global (APG) intervenue le 20 août 2006 à Lomé (Togo), et à quelque huit mois de l’élection présidentielle (mars 2010), la question du consensus continue de se poser avec acuité au sein de la classe politique togolaise.

Depuis quelques mois, les principaux partis d’opposition, à savoir l’Union des forces du changement (UFC) et le Comité d’action pour le renouveau (CAR), ont quitté « bruyamment » le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC), grippant ainsi le processus de dialogue. La décision du gouvernement d’élargir le CPDC aux partis extra parlementaires et à la société civile en est la cause. Cette situation menace actuellement la relative paix sociale et fragilise le processus démocratique en cours au Togo.

Ainsi, sur invitation de la CEDEAO et de la communauté internationale, le président Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue intertogolais reprend, ce mardi 28 juillet 2009, son bâton de pèlerin pour réconcilier les acteurs politiques du Togo, afin de renouer le dialogue entre eux pour la poursuite du chantier de construction d’un nouveau Togo.

Après la signature le 20 août 2006 dans un climat serein, de l’Accord politique global (APG) entre les protagonistes de la scène politique togolaise, l’on croyait la hache de guerre définitivement enterrée. Cet accord devait mettre fin à la crise qui a secoué le pays pendant une quinzaine d’années et permettre aux Togolais de retrouver le chemin du développement, en somme, d’œuvrer à la construction d’un Togo nouveau, du reste, un vœu ardent du facilitateur Blaise Compaoré. A l’image des législatives de 2007 qui ont reçu un satisfecit de la communauté internationale, pour avoir été jugées conformes aux normes démocratiques, l’élection présidentielle de 2010 devrait, elle aussi, permettre aux Togolais de regarder au-delà du passé et travailler de concert à bâtir une société où il fait bon vivre pour tous.

Mais le processus de sortie de crise qui engage au dialogue, à la concertation et au consensus, a pris de l’eau et tangue depuis quelques semaines, avec le refus de l’Union des forces du changement (UFC) de Gilchrist Olympio et du Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo (deux principaux partis politiques d’opposition), de siéger désormais au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC). L’UFC et le CAR justifient leur retrait des débats au sein du CPDC par le fait qu’en juin 2009, un décret présidentiel a élargi de façon « unilatérale », ses membres en y incluant désormais des membres de partis politiques de l’opposition extra parlementaire et de la société civile. Pourtant, le décret portant création du CPDC, intervenu à l’issue du conseil des ministres en date du 15 octobre 2008, avait été salué par l’ensemble de la classe politique parce qu’il allait permettre des discussions multidimensionnelles sur la nouvelle vision de la vie du pays.

L’UFC et le CAR protestent contre le fait que seuls les 44 députés du Rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir à l’Assemblée nationale ont adopté la loi portant modification du code électoral. L’une des dispositions importantes modifiées porte sur la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elle est désormais composée de 17 membres contre 19 dans le précédent code : 5 pour la mouvance présidentielle, 5 pour l’opposition parlementaire, 3 pour l’opposition extraparlementaire, 3 pour la société civile et 1 pour l’administration.

Face à cette situation, l’UFC et le CAR trouvent que le consensus recherché par l’APG est foulé aux pieds et que le nouveau CPDC ne vise qu’à « torpiller » l’adoption consensuelle des réformes politiques prévues par l’APG. C’est pourquoi, ils rejettent les décisions du CPDC, ainsi que les modifications « unilatérales » du code électoral votées à l’Assemblée nationale par le seul groupe parlementaire RPT.

Ces partis exigent du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, président du RPT, la reprise des discussions entre le RPT, l’UFC et le CAR en vue de l’adoption et de la mise en œuvre consensuelle des réformes politiques nécessaires à des élections libres, transparentes, équitables et sans violence. Les deux partis d’opposition ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle amène le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, à poursuivre et à parachever avec l’UFC et le CAR, les négociations déjà entamées sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles afin que, conformément aux prescriptions de l’APG, les textes électoraux et les autres réformes politiques fassent l’objet de consensus.

La pleine application des recommandations de l’APG qui constitue le point d’achoppement met dos à dos les protagonistes de la crise togolaise. Alors que le pays, depuis la signature de l’APG en 2006, a retrouvé une certaine stabilité et amorcé une relance économique avec l’appui de la communauté internationale. Face à cette nouvelle donne politique, le facilitateur du dialogue intertogolais, Blaise Compaoré devrait amener les acteurs politiques à accorder leurs voix et à ne voir rien que l’intérêt supérieur de la nation togolaise. Le président Compaoré, outre la recherche de voies et moyens pour sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il se trouve, devrait s’investir également à l’organisation d’une élection présidentielle crédible, libre et transparente prévue entre le 8 février et le 5 mars 2010.

Issa SOMA

Sidwaya

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