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La situation nationale selon l’UDPI : "Marasme économique, corruption rampante..."

Publié le jeudi 15 juillet 2004 à 08h21min

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L’Union des démocrates et progressistes indépendants (UDPI)
est formelle : une éventuelle candidature du président Blaise
Compaoré à l’élection présidentielle de 2005 serait illégale. Il
est temps, dit-elle, d’ausculter les "vrais problèmes" de la nation
et d’y apporter des solutions.

Sommets, conférences internationales, réunions, ateliers
occupent actuellement le plus clair du calendrier des hommes
du régime de Blaise Compaoré. Au cours de ces rencontres,
officiellement, on discute bonne gouvernance, lutte contre la
pauvreté, scolarisation des filles et autres sujets de cette
importance. Mais en réalité, on réfléchit déstabilisation,
affaiblissement de l’opposition, entraves à la justice, pouvoir à
vie mais aussi, diamants, palais, châteaux, milliards et voitures
du futur.

C’est ainsi que Blaise Compaoré et les siens vivent et espèrent
arriver en 2005 pour présenter sa candidature illégitime à
l’élection présidentielle.
Pour eux, tout serait tranquille s’il n’existait pas un groupe de 14
partis politiques (et maintenant 17) qui s’organise en vue de
l’alternance ; or, la situation nationale, à tous les points de vue
reste préoccupante.

Sur le plan politique, on assiste à un recul de la démocratie
dans notre pays marqué notamment par :
- une modification unilatérale du code électoral par les députés
du CDP
- un traitement méprisant de l’opposition républicaine par le
pouvoir, émaillé de tentatives de dislocation ;
- une désignation antidémocratique d’un chef de file de
l’opposition que le pouvoir tente d’imposer par une campagne
médiatique mensongère et des compromissions honteuses
d’hommes politiques ;
- une justice à géométrie variable gangrenée par la corruption et
l’assujettissement à l’exécutif, justice qui manifestement a déjà
identifié ses "intouchables", libres d’insulter, de menacer, de
gifler, de molester, de tuer des citoyens et même des
fonctionnaires en service sans être inquiétée alors que dans le
même temps des dizaines de dossiers pendants d’une clarté
juridique pourtant classique, continuent de dormir dans les
tiroirs de magistrats aux ordres.

"Rigueur scientifique douteuse"

Sur le plan socio-économique, le pays patauge dans un
marasme économique et une misère sociale caractérisés par :
- une paupérisation croissante de la majorité de la population,
inversement proportionnelle au nombre d’engagements pris par
le gouvernement pour lutter contre la pauvreté et un
enrichissement fulgurant d’une minorité, proportionnel lui, à
l’endettement exponentiel de notre pays ;
- une corruption rampante, qui paralyse l’économie et dont les
fauteurs, même identifiés, jouissent d’une totale impunité ;
- une perversion des moeurs engendrée et entretenue par le
régime ;
- une aggravation de la pandémie du SIDA comme nous
pouvons l’observer dans nos villes et campagnes alors que les
autorités tentent de minimiser le problème par la publication
récente de données statistiques peu alarmistes obtenues par
des méthodes à la rigueur scientifique douteuse tandis qu’au
plan mondial la catastrophe humanitaire est déjà reconnue ;
- un aventurisme technologique (opération Saaga,
biotechnologies, organismes génétiquement modifiés dont les
conséquences à moyen et long termes sont encore incertaines
et impossibles à prévoir dans le contexte du Burkina Faso.

"2005, opportunité de changement"

Pour sortir le Burkina Faso de la pauvreté, les solutions existent
et ne consistent pas forcément à nous transformer en
laboratoire d’expérimentation pour technologies nouvelles
potentiellement dangereuses ; les solutions se trouvent dans la
bonne gouvernance, la gestion parcimonieuse des richesses
nationales, la réforme du système éducatif, le développement
d’une agriculture intensive qui préserve l’environnement, avec en
amont la recherche de circuits d’écoulement de la production,
etc.

Comme on le voit, la pauvreté au Burkina n’est pas une fatalité ;
seulement, comme l’Albatros, les grandes ailes malades du
CDP (parti au pouvoir, NDLR) l’empêchent désormais de
prendre un envol quelconque vers le développement. Le régime
en place n’est plus la machine de la situation et c’est au peuple
souverain de décider. La prétendue faiblesse ou incapacité de
l’opposition est un argument développé par le pouvoir et ses
alliés pour berner l’opinion.

Mais 2005, c’est l’opportunité de
changement et le peuple burkinabè ne se laissera pas distraire
par des arguments fallacieux de ce genre. Il saura choisir au
sein de l’opposition, même divisée, des hommes ayant une
haute vision pour le Burkina Faso que nous aimons tous.

En avant pour une alternance en 2005.

Démocratie - Progrès - Indépendance

Ouagadougou le 13 juillet 2004

Pour l’UDPI, le Secrétaire général

Dr SOMDA Manoubome Joseph

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