Il y a eu un beau monde dans le jardin de la résidence de l’ambassadeur de France. Présidents d’institutions, membres du gouvernement, patrons d’entreprises, autorités militaires, ecclésiastiques, journalistes... sont venus témoigner leur amitié à l’ambassadeur de France et aux Français résidant au Burkina Faso. Après les hymnes nationaux des deux pays exécutés par la garde nationale en tenue d’apparat, l’ambassadeur François Goldblatt s’est prononcé sur les bonds réalisés par le Burkina Faso en matière de développement, la coopération avec la France, ainsi que la crise économique.

En arrière- plan sur un écran géant, les images du défilé dans la matinée sur les champs Élysées entretenaient l’ambiance solennelle. François Goldblatt note qu’au "plan extérieur, le Burkina Faso s’est profondément investi dans le traitement des crises qui ont affecté plusieurs pays voisins et a ainsi activement travaillé à bâtir un environnement régional apaisé, ce pourquoi je tiens, une fois encore, à exprimer la reconnaissance des autorités françaises aux plus hautes autorités du Faso". Au plan intérieur, a-t-il ajouté, le cadre démocratique se consolide, avec notamment un plan ambitieux d’identification des citoyens, qui devrait permettre au plus grand nombre de participer, comme ils en ont le droit, aux prochaines échéances électorales.

Sur le front économique, le pays s’est attaché à répondre aux attentes de ses partenaires du Nord, et l’automne dernier, a commencé à percevoir le fruit de ses efforts, en progressant de 16 places dans le classement annuel de "Doing Business" et, mieux encore, de 25 places dans celui de l’organisation "Transparency international". Il y a là, s’agissant de résultats mesurés d’une année sur l’autre, "une performance dont le caractère spectaculaire doit être souligné". De plus, a relevé le déplomate français, "l’alphabétisation progresse à grands pas, tandis que le nombre de foyers raccordés au réseau électrique augmente significativement d’année en année, l’achèvement fin 2009 de l’interconnexion à haute tension avec la Côte d’Ivoire, devrait marquer un bond spectaculaire dans l’approvisionnement du pays en électricité".

200 milliards de F CFA d’aide sur la période 2006/2010

Dans ce domaine comme dans celui de l’accès à l’eau potable, l’ambassadeur relève une politique d’investissement clairvoyante et ambitieuse. La structure même de l’économie évolue sensiblement, a-t-il observé, et le secteur minier qui, cette année va représenter la première source de devises pour le Burkina.

"Tout cela pour dire que les conditions d’un décollage du pays sont à portée de main", a-t-il poursuivi. Certes, il faudra encore de longues années, de persévérance et d’application pour permettre à une majorité de citoyens de franchir le mur de la pauvreté. Mais François Goldblatt est convaincu que la trajectoire est bonne. Si la gouvernance et la justice progressent au même rythme que l’accès à l’eau et à l’électricité, si le Burkina fait résolument le choix de l’insertion dans l’économie mondiale avec tout ce que cela signifie comme défi et comme avantages futurs pour son économie et sa prospérité, "alors nous pouvons entretenir l’espoir de voir ce pays prendre sa juste part, comme beaucoup d’autres ont su le faire sous d’autres attitudes, d’une croissance mondiale mieux répartie".

Il a annoncé le renforcement de la coopération entre la France et le Burkina Faso. Paris a d’ores et déjà décaissé au profit de toutes les composantes de son aide au Burkina, plus de 110 milliards de F CFA sur la période 2006/2008. La France, note son ambassadeur, se prépare à tenir le cap de 200 milliards de F CFA sur la période 2006/2010 conformément au document-cadre de partenariat signé en juin. A propos de la crise financière internationale, François Goldblatt trouve que les économies doivent se mettre en situation de saisir les opportunités qui se présentent. "Il n’y a pas de fatalité", a-t-il dit avant de conclure : "Je souhaite que ce 14-Juillet soit l’occasion pour nous tous de réaffirmer tout à la fois aux défis qu’elle nous lance, notre détermination à faire face à avancer courageusement sur la voie du développement, de la bonne gouvernance et de la prospérité".

Bachirou NANA

Sidwaya