Instant où tout le caneva de travail effectué au cours de la saison prend tout son sens, le championnat national de judo a ainsi permis aux plus méritants de récolter les lauriers de leur labeur. Ce rendez-vous solennel vient ainsi sanctionner ceux qui ont mis leur cœur à l’ouvrage pour ces joutes. Deux fois finalistes malheureux, Ismaël Werem qui avait juré d’être champion, vient cette fois conjurer le sort. Le médaillé des WAUG et des Jeux universitaires d’Afrique a, cette fois-ci, bien su saisir sa chance.

En finale, il n’a pas fait de détails face à Issa Sanogo, battu par ippon. Il est ainsi couronné roi dans les plus de 81 kg. Hermann Monné règne encore en maître dans la catégorie des 81 kg. Face à son éternel rival Nestor Palm, Monné a fait parler son expérience, poussant ainsi son adversaire à commettre des irrégularités. "J’ai appris en combattant dans le haut niveau qu’il y a certains combats qu’il fait gérer et laisser son adversaire s’autoflageller. C’est cette tactique que j’ai utilisée pour la finale et c’est pour cela que le combat n’a pas été agréable à suivre," nous a confié Hermann Monné. Après trois sanctions, Hector Palm est ainsi disqualifié, ce qui provoquera sa colère contre l’arbitre. Mais le vin était déjà tiré. Un autre combattant à demeurer souverain dans sa catégorie est Hermann Zoungrana (-60 kg).

Auteur du plus beau ippon et du combat le plus rapide, il a ramené Salif Compaoré à ses chères études. "Je pète la grande forme en ce moment. Je n’ai peur que d’une seule chose, c’est la blessure," nous fera savoir Hermann Zoungrana. Avec le retrait de Adrien Zoungrana (-73 kg), Sié Hermann Poda a profité pour s’emparer du fauteuil laissé vacant. C’est le cas de Faycal Traoré qui a profité également du retrait définitif de Armel Zoungrana (- 66 kg) pour se faire couronner dans cette catégorie. Chez les dames, on n’a pas assisté à beaucoup de surprises. Fanta Diallo (-42 kg), Zalissa Tapsoba (- 52 kg) et Léontine Baïlou (- 57 kg) sont toutes consacrées reines dans leur catégorie. Mais elles ont dû sortir le grand jeu pour s’imposer. On attendait une révolte dans les moins des 63 kg mais elle n’est jamais venue.

Fati Dicko Coulibaly qui nous a confessé que c’était son ultime apparition sur un tatami, se retire donc avec les honneurs. Elle s’en va, couronnée du titre de championne nationale aux dépends de la très prometteuse Félicité Yaméogo. La maternité n’a pas non plus ramolli la force et la technique de Germaine Bognini (+ 63 kg). Face à sa rivale de toujours, Nathalie Palm, Bognini sortira encore vainqueur et conservera son titre. Les petites catégories ont ainsi soulevé l’émoi de public et de l’ambassadeur du Japon, invité d’honneur de la Fédération de judo à ces finales 2009. Pour le président Antoine Zoungrana, le Japon fait déjà beaucoup pour le judo burkinabè. La présence de l’ambassadeur nippon à ce championnat est un gage pour un nouveau partenariat pour accompagner davantage le judo burkinabè.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya