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Niger : Mahamane Ousmane ne sait pas ce qu’il veut

Publié le jeudi 9 juillet 2009 à 02h33min

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Le voici encore dans sa position de grand écart qu’il affectionne tant et dont il a, jusque-là, su tirer profit. Dans ce concert de réprobation quasi générale de la volonté du président nigérien, Mamadou Tandja, de prolonger son mandat, bruit un silence : celui de Mahamane Ousmane, président de la Convention démocratique et sociale (CDS-RAHAMA). « Maradona » pour les uns, « Faiseur de roi » pour les autres, « traître » pour certains, l’homme à la chéchia rouge multiplie depuis un certain temps des signes qui inquiètent les opposants au projet du chef de l’Etat.

Après la participation, très faible, de ses partisans à la journée « pays mort », énième manifestation de l’opposition politique et de la société civile contre le projet de révision constitutionnelle, la CDS-RAHAMA vient de faire un contrepied digne de l’ex-star du football argentin à ses alliés, réunis au sein de Front pour la défense de la démocratie (FDD).

En effet, de la réunion plénière de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tenue mardi 7 juillet dernier, l’opposition comptait faire une occasion de bloquer le fonctionnement de l’institution chargée d’organiser le scrutin référendaire prévu pour le 4 août prochain. En vain. Les partisans de Mahamane Ousmane ont refusé de faire bloc derrière les représentants du FDD.

Ces derniers, au nombre de 16 dans une commission qui en compte 41, n’ont comme ultime recours que la démission en masse. Quel effet peut bien avoir une telle option sur l’obstination maladive d’un homme qui congédie, décret après décret, Conseil constitutionnel, « indocile », et Assemblée nationale, « insoumise » ? Aucun.

Mais intéressons-nous à l’ambivalence tout aussi maladive de l’ancien président de la représentation nationale dissoute sans le moindre égard. Avec le départ de sept de ses huit compagnons du gouvernement pour marquer leur refus de cautionner le forcing politique actuellement en cours au Niger, on croyait la CDS résolument engagée dans le camp de la liberté et de la légalité contre celui de l’asservissement et de l’imposture. On était vite allé en besogne. On en aura pour notre crédulité.

Alors que le président Tandja semble avoir franchi le dernier obstacle à sa volonté de prolonger son bail présidentiel, Mahamane Ousmane, lui, est à la reculade. En attendant, comme beaucoup le redoutent, qu’il ne pousse à la roue.

Homme politique qui a toujours avancé au flair, froid calculateur, le président de la CDS ne veut sans doute pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Au risque de tout perdre.

A moins que le « Judas » nigérien ne lorgne déjà les fruits de la victoire du camp présidentiel, qu’il sait inéluctable. Mais c’est oublier que l’ingratitude est le propre des princes.

Alain Saint Robespierre

L’Observateuir Paalga

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