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Politique monétaire : La BCEAO encourage les banques à favoriser le crédit

Publié le jeudi 9 juillet 2009 à 02h33min

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Au cours d’une rencontre, tenue les 1er et 2 juillet 2009 à Bamako (Mali), entre la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et les 113 dirigeants des banques et établissements financiers de l’UEMOA, le gouverneur Philippe-Henri Dacoury-Tabley a invité le secteur bancaire à baisser les taux d’intérêt débiteurs. Ainsi, la banque centrale qui a baissé ses taux directeurs le 16 juin dernier, invite les banques à répercuter ces assouplissements sur les taux d’intérêt à la clientèle.

La BCEAO incite le secteur bancaire à se mobiliser pour soutenir les Etats et les agents économiques à surmonter les difficultés économiques. Elle a réuni à cet effet, les dirigeants des 113 banques et établissements financiers de l’Union à Bamako au Mali autour du thème : "L’action de la BCEAO dans le contexte de la crise financière et économique mondiale". Cette réunion qui s’inscrit dans le cadre de la politique de concertation et de dialogue avec le monde de la banque, a servi de cadre de réflexion sur la crise économique mondiale et ses répercussions sur la zone UEMOA. Longtemps épargnée, l’Union est aujourd‘hui frappée par cette crise par le biais de deux principaux canaux, à savoir le commerce extérieur et les transferts des migrants. Et pour l’autorité monétaire, il s’est agi à Bamako de voir comment les mesures de politique monétaire prises peuvent être appliquées en vue d’atténuer l’impact de la crise et soutenir les économies.

Et les banques qui sont épargnées par les contre-coups de la crise semblent constituer un rempart certain. C’est ainsi que l’institution monétaire leur demande de soutenir l’économie. Reconnaissant que les effets de la crise sont palpables sur les économies de l’Union, le gouverneur a ainsi sonné la cloche de la mobilisation du secteur bancaire et monétaire pour aider les Etats à renouer rapidement avec la croissance. En cela, le système bancaire doit renforcer ses dispositifs internes de manière à préserver la qualité du portefeuille tout en accroissant les moyens d’une grande intervention en faveur des économies. C’est pourquoi, la BCEAO appelle les banques à assouplir leurs conditions, à alléger surtout le coût des services financiers. En outre, celles-ci sont appelées à réadapter leurs stratégies dans le sens d’une meilleure réponse aux besoins des populations.

"La banque centrale attend à présent des banques, qu’elles répercutent ces baisses et assouplissements sur les taux d’intérêt débiteurs à la clientèle…", a souhaité le gouverneur. Il est soutenu par le directeur de la banque togolaise de développement, par ailleurs président de l’association professionnelle des banques et établissements financiers de l’UEMOA. Zakari Darou Salim souligne que "même si les banques subissent les conséquences économiques de la crise, elles demeurent stables, solides et disposent de sources de revenus qui leur permettent de tenir leur rôle majeur de soutien au financement des économies dans l’Union". Il n’a pas de ce fait manqué de saluer l’action monétaire de la Banque centrale qui contribue à redonner confiance aux agents économiques, à relancer les investissements des entreprises et à la consommation des ménages.

La réunion a débattu autour de deux tables rondes à savoir "la conduite de la politique monétaire et les réactions du système bancaire aux signaux de la Banque centrale" et "comment lever les contraintes qui pèsent sur le financement des économies au sein de l’Union". Sur le premier point, les débats ont permis de présenter les orientations imprimées ces dernières années à l’action de la BCEAO. Cela vise à organiser les conditions d’une plus grande efficacité de la politique monétaire. Les discussions se sont focalisées aussi sur les attentes de l’institut d’émission en ce qui concerne notamment les réactions du secteur bancaire aux signaux de la politique monétaire. Enfin, la seconde table ronde a permis d’identifier les principales difficultés qui freinent l’octroi des crédits bancaires et le financement adéquat des économies de l’Union.

Il s’agit des contraintes juridiques et administratives ou bancaires imposées aux clients, du mauvais montage des dossiers de financement de la part des demandeurs de crédit, des manques de garanties, etc. Face à cette situation, les travaux ont dégagé des pistes de solutions dont la mise en route devrait créer des conditions d’une relance de l’économie par le biais du financement bancaire. Une perspective encourageante qui a fait dire au ministre malien de l’Economie et des Finances, Sanoussi Touré, que les banques ne doivent plus rester inactives dans cette période où les attendent des gestes de leurs parts pour traverser "la tempête". Il revient aux banques d’agir pour donner un sens à leur rôle primordial de catalyseurs dans ce contexte de crise.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 juillet 2009 à 15:45, par Alerm En réponse à : Politique monétaire : La BCEAO encourage les banques à favoriser le crédit

    Bonjour,
    Apparemment cette reunion met du baume au coeur mais cependant nous ignorons quel sera la fourchette des taux d’interêt, à quand la prise d’effet et que preconise cette reunion par raport aux garanties que doivent apporter les clients en cas de demande de credits.
    Un element de taille non evoqué dans cet article ou par la dite reunion, c’est la durée du credit qui est un element determinanat pour la majeur partie des clients.

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