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Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

Publié le mercredi 8 juillet 2009 à 04h31min

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En frappant le 8 juin 2009 à la porte de ses ancêtres pour y entrer, Omar Bongo Ondimba (OBO) a dû se retourner une dernière fois pour observer le bal des prétendants à son trône, laissé vacant et occupé de façon transitoire par Rose Francine Rogambe.

D’abord dans l’opposition, qu’elle soit radicale ou conviviale, ses états-majors sont suspendus au verdict du comité permanent du Bureau politique du Parti démocratique du Gabon(PDG). C’était connu, beaucoup de candidats se bousculent au portillon du parti présidentiel pour tenter leur chance, celle d’être le prochain locataire du palais du bord de mer.

Ainsi, dès le 4 juillet dernier, 10 candidatures du PDG ont été réceptionnées par les instances de ce parti. Et à l’heure où vous lisez ces lignes, l’heureux élu pourrait être connu. En effet, c’est aujourd’hui 8 juillet 2009 que les délibérations du comité permanent du Bureau politique du PDG vont révéler le nom du futur champion de ce parti. Faisons un petit inventaire à la Prévert des candidatures « sérieuses » au sein de cette formation vieille de quatre décennies :
- Paul Toungui, le gendre du clan Bongo et compagnon de Pascaline, la fille aînée, pourrait faire un bon cheval. Il connaît le sérail et a les compétences requises :
- Jean Eyeng Ndong, Premier ministre, qui s’affiche au travers de ses discours comme le candidat du parti. S’il est retenu, ce qui paraît improbable, il n’est pas évident qu’il puisse faire l’unanimité ;
- Casimir Oyé Mba : plusieurs fois ministre et ex-Premier ministre, il est un fidèle du défunt chef de l’Etat ; il fait partie des outsiders du PDG ;

- Jean Ping, ex-gendre d’Omar Bongo et homme du système. D’aucuns le présentent comme le candidat du consensus. En tout cas, l’intéressé a pratiquement juré qu’il jouerait les arbitres pour arrondir les angles et n’est donc pas tenté par le pouvoir suprême ;

- Pascaline Bongo : a-t-elle vraiment fait acte de candidature ? On en doute, même si son défunt de papa aurait préféré, de loin, qu’elle lui succédât. De nombreux observateurs pensent plutôt qu’elle est faiseuse de roi et qu’elle serait à côté pour veiller sur le trésor familial ;

- le général Idriss Ngari, qui côtoya OBO, rêve aussi à un destin national, ce qui ne serait pas un scandale pour cet officier, qui a fait ses preuves à l’ombre du baobab de Libreville ;

- évidemment, il y a Ali Ben Bongo, fils du président décédé, grand favori à cet examen des candidatures. Son choix pour être le candidat naturel du PDG ne ferait que confirmer ce que d’aucuns susurraient déjà depuis des lustres. Lors des obsèques de son père, il était le porte-parole attitré de la famille Bongo, et son attitude en disait long sur ses intentions. Même si l’homme évitait ce sujet, il était clair comme le nez sur un visage qu’il n’en pensait pas moins que son heure était peut-être venue.

Distant, voire cassant et un peu froid, l’homme n’est pas « proche » des populations, disent certains de ses adversaires, qui le trouvent trop occidental. Pourtant, son passage à la tête du ministère de la Défense aura révélé un homme méticuleux qui sait ce qu’il veut et qui était aux petits soins avec la grande muette. La politique n’était pas loin de ce comportement. Si c’est donc le fils d’OBO qui est choisi, le chef des bûcherons, Paul Mba Abessole, opposant convivial qui a rejoint la mangeoire, et surtout les opposants radicaux tels Pierre Mamboundou et autre Zacharie Myboto vont devoir se jeter dans l’arène s’ils veulent mettre fin à ce qu’ils nomment « dynastie Bongo », qui se profile à l’horizon .Encore qu’au Gabon la Constitution ait été respectée et si Ali Ben Bongo est élu à la régulière, personne ne devrait rien trouver à redire.

Ce qui est certain, le danger peut ne pas venir de là où l’on croit : plus concrètement, si le porte-étendard du PDG est choisi, normalement tous les recalés devraient se mettre en ordre de bataille derrière lui. Or, la probabilité que le choix d’un Ali suscite des candidatures indépendantes dans l’écurie PDG est très grande. Au Gabon, les leaders politiques ont le nerf de la guerre, un trésor amassé grâce à OBO, si fait que chacun peut battre campagne sans demander des subsides à autrui.

C’est donc véritablement aujourd’hui, avec l’officialisation du choix du candidat du PDG, que les choses sérieuses commencent, car tous ceux qui lorgnent le fauteuil sauront désormais à quoi s’en tenir. Et quelle position prendre : le combattre ou faire allégeance ? C’est ce 8 juillet que l’après-Bongo ( ?) commence !

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 juillet 2009 à 10:58, par De quoi je me mêle ? En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    Je voudrais tout simplement vous dire que le Gabon n’est pas une monarchie. Vous pouvez plébisciter Ali BONGO, le peuple gabonais ne veut pas de cet homme pour la simple et bonne raison, le gabon a besoin d’un changement lui permettant de se moderniser. Je crois que vous qui écrivez ces articles, savez que vous devez avoir honte de vous car nous africains, nous sommes réduits à croire parcequ’on est fils de (...) est synonyme de pouvoir éternel.
    Je vais vous prendre, un exemple, le Gabon est un pays très riche mais n’arrive pas à organiser une CAN comme le Burkina Faso ou encore le Mali alors ces pays n’ont pas des moyens que possède le Gabon. Si le père a fait 42 ans de pouvoir et que la population gabonaise est dans une pauvreté avancée, vous devez vous remettre en question.
    Je crois qu’étant gabonais, je ne pourrais pas accepter que vous continuer à dire des conneries.

    • Le 8 juillet 2009 à 23:08, par sauvy En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

      Bien cher lecteur(trice),
      Je ne vois vraiment pas ce pourquoi vous vous prenez au journaliste. Si le Gabon n’est pas une monarchie prouvez le à toute l’Afrique et au monde lors des prochaines élections. Le journaliste n’a fait qu’analyser la situation dans votre pays et il n’est pas le seul à penser de la sorte. Lisez ce qu’a écrit jeune Afrique à propos du sujet. "...Trois d’entre eux sont considérés comme les mieux placés, dont Ali Ben Bongo, 50 ans, fils du défunt président, un des vice-présidents du PDG et actuel ministre de la Défense". Si vous avez des idées pour contredire ou analyser autrement les écrits du journaliste, on aimerai vous lire au lieu de nous servir des idées comme le "Gabon n’est pas une monarchie" Si votre pays n’est pas une monarchie, ou étiez vous quand Bongo père a fait 42 ans avec ses enfants, familles alliés et amis comme ministres, directeurs de cabinet.. et que sais-je encore ?
      Merci d’apporter votre contribution au débat mais de grâce que la contribution soit constructive.
      Bonne chance au peuple gabonnais pour ne pas nous servir aux élections prochaine ce que beaucoup redoutent.

      • Le 9 juillet 2009 à 15:32 En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

        Sauvy, la lectrice gabonaise a raison de se plaindre. En francais les termes sont tres precis. Le Gabon n’est pas une monarchie. C’est une dynastie. Madame, ca va mieux maintenant ?

        LOP.

  • Le 8 juillet 2009 à 12:02 En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    Je ne vois pas en quoi l’on peut qualifier de conneries ce que le journaliste a ecrit ? il s’agit ici d’une simple analyse au vue du paysage politique au Gabon !! par ailleurs nous savons tous ce qui se passe en afrique.
    Si vous avez des commentaires contraires à l’analyse faite par le journaliste, il serait preferable de nous les exposer avec des arguments, sinon je trouve trop simpliste que l’on se mette tout le tepms à denigrer ce que font les journalistes.

  • Le 8 juillet 2009 à 12:42, par Machiavel En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    Plus le temps passe plus l’Africain découvre qu’il est pris dans le piège de la malgouvernance, du mensonge et de la démocrature. En d’autres termes, tout est mis en place pour paraître démocrate. Toutes les institutions : assemblée nationale, constitution, haute cours de justice, cours suprême, conseil économique et sociale… en faite tout ce qui fait des parures démocratiques. Mais, dès qu’il s’agit de faire fonctionner cette machine, on se rend à l’évidence que l’huile n’y est pas.
    Rares sont les Etats africains où la machine démocratique a jusque-là fonctionné normalement. Sinon comment expliquer qu’un seul homme se hisse 20 ans sur son peuple et que les gens n’ont pas honte de dire que Bongo a régné pendant 42 ans. A-t-il régné pour a-t-il confisqué la liberté à son peuple ? La mentalité démocratique, celle du respect des règles du jeu est une qualité d’un bon président. Regardons autour de nous et chacun peut se faire une idée de qui il connaît.
    Bongo est mort, heureusement, Dieu les tue ces gens-là sinon que serons-nous s’ils devaient vivre éternellement. Personne ne peut me convaincre qu’il va changer de politique après plus de 10 ans de pouvoir. Donner le pouvoir à Aly Bongo au Gabon comme ce qui a été fait au Togo, c’est ouvrir la porte à une succession dynastique après les pères fondateurs. La guinée Equatoriale se prépare et Dieu sait dans certains autres pays africains, certains esprits rêvent secrètement de mettre leur frère, cousins… Il ne faut pas penser un seul instant que ces personnes sont aimés « du peuple ». Les courtisans les choient parce qu’ils peuvent profiter de leur filiation pour monter leur magouilles quotidiennes. Ne vous y trompez pas car ces nouveaux amis sont des personnes que vous n’avez pas connues lorsque vous étiez sur votre vélo sur la route de l’école. Ils vous mettaient la poussière de leur voiture à papa et ils ont besoin de vous pour se maintenir là où en faveur du pouvoir, vous les avez trouvé.
    Si vous voulez bien prendre ces sages conseils de celui qui du fond de la vallée vous décrit le sommet de la colline et du sommet de la colline vous relate ce qu’il voit dans la vallée.
    Machiavel

    • Le 8 juillet 2009 à 13:35, par demo En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

      Rien à redire après cet écrit intelligent et censé de Machiavel...Il faut que nous africains arrêtons de rêver de democratie.Pas besoin d’être savant pour voir venir les choses sous nos cieux.Le clan Bongo reignera encore certainement 20ans au Gabon tout comme l’ont connu d’autres pays affâmés...et cela arrivera aussi au Burkina..cela ne doit plus vous etonner car une fois au pouvoir les gars aiguisent leure seraille avec leure bande de voleurs et de menteurs..sans honte ni remords.Pourquoi croyez-vous que l’on nous qualifie de "Pays du Sud" ?ce n’est certainement pas seulement geographiquement....et comme nous nous y plaisons,c’est tant pis.Je comprends le frère gabonais ci-haut,mais qu’il comprenne que ce n’est pas le journalist qui a fait rêgner Bongo pendant 42 ans.A bon entendeur,salut.

      • Le 9 juillet 2009 à 20:19, par disu En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

        ne nous fatiguez pas avec vos pseudos "journalistes qui font leur travail". quel est leur travail ? faire une campagne avant la campagne ? combien d’entre-eux ont été au gabon mener une enquête ou du moins faire un travail de recherche avant de faire leurs analyses ? quand je parle de venir au gabon, je ne parle pas d’être logé dans un hôtel bien douillet, de deviser dans un grand sanck et de dire j’étais au gabon. le gabon, ce sont aussi les bas quartiers, les hopitaux publics et même les écoles.

  • Le 8 juillet 2009 à 14:19 En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    je pense que le journaliste aime a se donner des airs de connaisseurs en politique internationales. je doute que la lutte internes pour le pouvoir au gabon se resume a un de facto victory pour le PDG et je doute son affirmation que l’oppostion soit suspendue au deliberation dudit parti et ne soyent pas capable de s’affirmer independemment du PDG

  • Le 8 juillet 2009 à 16:53, par Le pionnier En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    Quelqu’un l’a deja signale plus haut, le sieur journaliste n’a fait que peindre ce qui se revele etre la politique a l’Africaine. Il ne donne pas sa preference a telle ou telle personne. Et c’est une constante en Afrique. Quand le president n’est plus, c’est un reprsentant de son parti qui se retrouve a la presidence si ce n’est son fils, frere, ami ou cousin. Au lieu de vous en prendre a l’auteur de l’article qui s’efforce de vous raconter ce qui est sans prise de position, si vous n’appreciez pas le paysage politique africain, je pense que votre apport salvateur serait le bienvenu. Sinon, dans dix ans encore, nous liront le memes articles.

  • Le 16 juillet 2009 à 14:16, par Raphaël ZOUNDI En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    Mon frère ZOUNGRANA n’a fait que la peinture de la triste réalité qui, se produira si le peuple gabonais reste dans sa passivité et ne menage aucun effort pour mériter ce dont il a véritablement droit. Si le peuple gabonais veut mériter ce que le défunt président lui a laissé comme héritage, il en aura. Il ne faut donc pas en vouloir à un journaliste qui ne fait que son travail d’information, de conscientisation et d’éveil de la conscience des peuples africains. Le changement ne viendra pas du ciel, il viendra par ces formes d’actions et c’est aux peuples bien conscients et bien murs pour prendre leur destin en mains d’emprofiter. Tout en vous félicitant d’avoir contribué au débat, j’exhorte le peuple gabonais à oser car comme l’a dit le Président OBAMA, YES WE CAN !

  • Le 16 juillet 2009 à 14:46, par afriklibre En réponse à : Gabon : Ali Ben Bongo, candidat naturel du PDG ?

    attaquons nous au vrai problème ceux qui s’affichent pour prendre la succession d’OBO sont protégé par certains. les mêmes qui ont protégé cette impunité qui as duré 42ans c’est ce qu’il faut dénoncer pour que règne finalement au Gabon un contre pouvoir digne de se nom... la guerre de succession au Gabon me semble beaucoup trop "fraternelle". ils ont tous le même "père" et ont donc le même protecteur. le vrai sujet pour que soit libre un Gabon démocrate serait de trouver quelqu’un qui pourra disloquer les frères qui se battent pour le pouvoir de leurs protecteurs aussi puissant.

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